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Chapitre 2: Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production?

Publié le 31/10/2022

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« Chapitre 2: Quels sont les fondements du commerce international et de l'internationalisation de la production? A.Quels sont les déterminants des échanges internationaux? A) Les avantages comparatifs et les dotations factorielles et technologiques 1.

La théorie des avantages absolus Pour Adam Smith (1723-1790), économiste “classique”, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production et l'exportation de produits pour lesquels ils disposent d’avantages absolus: coûts de production plus faibles que dans les autres pays. Selon Smith, un pays A possède un avantage absolu dans la production d’un bien s’il lui faut moins de travailleurs qu’un pays B pour produire ce bien.

Le pays B doit abandonner cette production et se spécialiser dans la production qui lui offre un avantage absolu. Les pays doivent commercer, échanger lorsqu’ils disposent de ces avantages absolus.

Ils obtiennent par le commerce davantage de bien qu’en situation de non-commerce (situation d’autarcie) 1.

La théorie des avantages comparatifs Pour Ricardo (1772-1823), ce sont les avantages comparatifs (ou relatifs) qui justifient le commerce international.

Chaque pays a intérêt à se spécialiser dans les produits pour lesquels il dispose d’un avantage comparatif: avantage procuré par une spécialisation d’un pays dans la production où il dispose d’un coût de production le plus faible par rapport aux autres pays ou dans une production où il dispose du coût de production le moins élevé. Ricardo prend l’exemple d’échanges entre le Portugal et l’Angleterre.

Le Portugal a un avantage absolu dans la production de deux biens: le drap et le vin. Or, Selon Smith, le Portugal n'a pas intérêt à importer l'un ou l'autre de ces biens de l’Angleterre, où leur coût de production est plus élevé. Mais pour Ricardo, le Portugal a sans doute un plus grand avantage dans l’une de ces deux productions, par exemple celle du vin.

Ce pays ferait alors un meilleur usage de ses travailleurs en les mobilisant dans la production de vin. Certes les travailleurs du drap sont plus productifs au Portugal qu'en Angleterre, mais mobilisés dans le vin, ils seraient plus productifs encore. Ainsi, l'efficacité de l'économie mondiale augmente si chaque pays se spécialise dans la production pour laquelle il possède le plus grand avantage comparatif. 1. La théorie Hecksher,Ohlin, Samuelson (HOS) Si Ricardo explique les avantages comparatifs par les différences de productivité, le modèle HOS ( Hecksher(1917)-Ohlin(1933)-Samuelson(1941)) les explique par les différences de dotations factorielles: la quantité des différents facteurs de production (travail, capital, ressources naturelles, technologies) présents dans un pays. Les différences de coûts de production s’expliquent par l’abondance des facteurs de production.

Ainsi, le pétrole est abondant dans un pays (exemple: Arabie-Saoudite: 262,2 milliards de barils=1/4 des réserves de la planète), son offre sera importante et donc son prix faible. Il est alors intéressant pour ce pays de se spécialiser dans la production de biens qui requièrent un usage intensif de pétrole, car leur coût de production sera moins élevé qu’ailleurs. Par exemple, en Australie, la terre est un facteur en abondance, car cette île gigantesque dispose d'une surface agricole potentielle sans égal.

Alors, selon le théorème HOS, l'Australie a intérêt à se spécialiser dans la production de biens qui nécessite de la terre.

Et en effet, l'Australie s'est notamment spécialisée dans la production de biens agricoles, dont elle exporte plus des trois quarts. Chaque pays doit donc se spécialiser dans la production utilisant le facteur dont il est le plus abondamment doté. B) Les stratégies de différenciation des produits et la fragmentation de la chaîne de valeur 1.

La demande de différence et le commerce intrabranche Le commerce intra-branche désigne pour un pays le fait d’importer et d’exporter un même type de bien. Ainsi, ce phénomène va à l’encontre des analyses ricardiennes. Pour l’économiste suédois Linder(1931-2000), les producteurs nationaux produisent pour satisfaire leur demandeurs locaux, les exportations ne servent qu’à écouler leur surplus. Les pays comparables s’échangent donc des produits comparables.

Seule la qualité varie.

Les pays riches exportent des produits haut de gamme tandis que les pays pauvres exportent des produits de qualité moindre. Ainsi, les entreprises sont en situation de concurrence sur un marché similaire et en situation de monopole si l’on considère les caractéristiques précises du produit ( exemple: voitures, téléphone). De plus, l’économiste américain Lancaster (1924-1999), ajoute que chaque consommateur souhaite consommer une variété particulière d’un produit.

Si cette variété n’est pas disponible dans un pays mais seulement dans un autre, le commerce international lui permet d’accéder à ce produit. 1. Les rendements d’échelle croissants (ou économie d’échelle) Les économies d’échelles représentent une diminution des coûts unitaires de production due à l’augmentation des quantités produites. Ce phénomène a pour conséquence d’attribuer au premier arrivé sur le marché un avantage sur les autres. Ainsi, si la production d’un bien fait l’object d’économies d’échelle, il est intéressant pour un pays d’en augmenter le volume de production.

Chaque unité produite lui coûte ainsi de moins en moins cher.

Le pays peut alors accroître sa clientèle locale et conquérir une clientèle étrangère consommant des produits similaires. C’est surtout dans les secteurs économiques à coûts fixes élevés, comme l’industrie ou dans les secteurs impliquant d’importants investissements en R&D (industrie pharmaceutique, aéronautique, etc.), que les économies d’échelle jouent le plus. Par exemple, un constructeur automobile pourra mieux répartir ses coûts fixes à mesure que le volume de sa production augmente.

Si le processus est optimisé, il obtiendra à la fois une réduction du coût unitaire des produits par rapport aux quantités produites et une baisse du coût unitaire des produits par rapport aux quantités vendues. 1.

La fragmentation de la chaîne de valeur La chaîne de valeur désigne l’ensemble des activités menées par les entreprises pour mettre un produit sur le marché, depuis sa conception jusqu’à sa livraison. La production s’organise autour de chaînes de valeurs. Différentes activités sont réalisées dans plusieurs pays grâce aux opportunités qu’elles possèdent.

Par exemple, l’Irlande, grâce à sa fiscalité très peu élevé voit de nombreuses entreprises comme Apple s’implanter dans leur pays.

En effet, Apple avait rapatrié en Irlande, entre 2003 et 2014, l'ensemble de ses revenus engrangés en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient et en Inde, pour y bénéficier d'un traitement fiscal favorable.

Le taux d’imposition aurait été de 0.005 % sur ses profits en 2014. La fragmentation désigne la répartition de la fabrication des composants dans un nombre important de pays.

Cette fragmentation engendre des flux d’échanges considérables. Exemple de la fragmentation chez Apple Cette fragmentation, depuis les années 1970 s’est accentuée, les entreprises cherchant le pays le plus compétitif en terme de coûts ou de qualités et cela pour chaque composant. Cette stratégie peut s’illustrer par la courbe du sourire: La courbe du sourire a été utilisée pour la première fois par Stan Shih, le fondateur d’Acer, une entreprise de technologie informatique. D’après la courbe du sourire, dans de nombreux domaines, c’est soit dans les activités en amont, comme le développement d’un nouveau concept, la recherche et le développement (R-D) ou la fabrication de composants essentiels, soit dans les activités en aval, comme la commercialisation, la stratégie de marque et le service après-vente, que la valeur ajoutée est généralement la plus importante.

Les activités intermédiaires, comme l’assemblage des produits, sont celles qui apportent le moins de valeur ajoutée.

Ces activités sont généralement délocalisées vers des économies émergentes et en développement. II) Quels sont les facteurs de la compétitivité des entreprises et des pays? A.L’internationalisation de la chaîne de valeurs A.Le poids du commerce intra firme Le commerce intra-firme désigne les échanges de biens à l’intérieur d’une FTN. Depuis les années 1980, les ventes des filiales étrangères ont augmenté plus vite que le PIB mondial, ce qui exprime un progrès de l’internationalisation de la production. Internationalisation ou mondialisation de la production est le développement des entreprises à travers des filiales hors des frontières des pays de leur origine mais également le recours à la sous-traitance dans un pays étranger. On appelle fragmentation de la chaîne de valeurs ou DIPP(décomposition (ou division) internationale des processus productifs) la localisation des différents stade de fabrications d’un produit entre plusieurs pays en fonction de leur avantage. La DIT (la division internationale du travail) désigne la répartition traditionnelle de la production: les activités pré et post production dans les pays développés (pays du nord) et les activités de fabrication dans les pays en développement. 2) L’évolution de la destination et des origines des flux d’IDE Les FMN ( firmes qui possèdent ou contrôlent des unités de production dans plusieurs pays) se créent dans le cadre d’IDE. IDE est l’exportation de capitaux à l’étranger afin d’y créer une entreprise ou de prendre participation à hauteur d’au moins 10% dans le capital d’une entreprise existante. L’objectif est d’acquérir un pouvoir de décision dans la gestion de l’entreprise. Si la prise participation est < à 10%, on parle d’investissement de portefeuille.

L’objectif est purement financier ( recherche dividende et plus value). La délocalisation est la fermeture d’une unité de production ( usine, bureaux) sur le territoire national et l’ouverture d’une autre à l’étranger. Lorsque la firme ferme des unités de production dans un pays pour ouvrir.... »

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