Berthille Lafont
Publié le 31/10/2024
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DS bonus
Sujet
Les banques centrales ont-elles eu et ont-elles aujourd’hui une influence décisive sur
l’activité économique ?
Dans un monde en constante évolution, le rôle des banques centrales dans
l’économie est souvent débattu.
Ces institutions, dotées de pouvoirs significatifs, sont
devenues des acteurs clés dans la gestion de la politique monétaire, influençant de
manière décisive l’activité économique.
Leur mission consiste à maintenir la stabilité
des prix, à assurer la liquidité du système financier et à favoriser la croissance
économique.
Ce sujet nous amène à nous interroger : dans quelle mesure les banques
centrales exercent-elles une influence déterminante sur l’activité économique
aujourd'hui ? Pour répondre à cette question, nous examinerons d'abord le rôle
fondamental des banques centrales dans la régulation économique, puis nous
analyserons leur efficacité face aux crises, avant de considérer les limites de leurs
interventions.
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I/ Le rôle « décisif » des banques centrales
A) La banque centrale comme prêteur en dernier ressort (PDR)**
Les banques centrales jouent un rôle crucial en tant que prêteurs en dernier
ressort, stabilisant ainsi le système financier.
En période de crise financière, leur
capacité à fournir des liquidités est essentielle pour éviter l'effondrement des banques.
En agissant comme garant de liquidité, elles peuvent prévenir les faillites bancaires et
restaurer la confiance des investisseurs.
Walter Bagehot, dans son ouvrage *"Lombard
Street: A Description of the Money Market"* (1873), théorise cette fonction en
affirmant qu'une banque centrale doit prêter à des taux d'intérêt élevés aux banques
en difficulté afin d'éviter leur faillite.
Un exemple illustratif est celui de la Banque
d'Angleterre durant la crise de 2008, où elle a injecté des liquidités massives pour
soutenir le système bancaire.
Cette intervention a permis de stabiliser les marchés et
de prévenir une crise systémique.
B) Un rôle contracyclique
Les banques centrales exercent également un rôle contracyclique à travers la politique
monétaire.
En utilisant des instruments tels que les taux d'intérêt et les opérations de
marché ouvert, elles peuvent influencer la demande agrégée et stimuler l'économie en
période de ralentissement.
La théorie IS-LM, développée par John Hicks dans *"Mr.
Keynes and the Classics"* (1937), démontre comment une politique monétaire
expansive peut déplacer la courbe IS vers la droite, entraînant ainsi une hausse du
PIB.
Par exemple, après la crise financière de 2008, la Réserve fédérale américaine a
considérablement réduit ses taux d'intérêt, ce qui a contribué à relancer la croissance
économique.
Cette capacité d'adaptation des banques centrales leur permet de jouer
un rôle déterminant dans la stabilisation des cycles économiques.
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C) La lutte contre l'inflation
Un autre aspect fondamental de l'action des banques centrales est leur rôle dans la
maîtrise de l'inflation, renforçant ainsi leur influence sur l'activité économique.
En
contrôlant la masse monétaire, elles peuvent prévenir une inflation galopante, qui
pourrait avoir des effets néfastes sur la croissance.
Par exemple, la politique de
désinflation compétitive mise en place par Paul Volcker dans les années 1980 aux
États-Unis a permis de réduire l'inflation de manière significative, illustrant ainsi
l'importance de la politique monétaire dans la gestion de l'économie.
En France, le
tournant de la désinflation compétitive initié par le gouvernement en 1983 a
également contribué à renforcer la compétitivité des entreprises et à stabiliser les
prix, démontrant l'efficacité des banques centrales dans la lutte contre l'inflation.
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II.
Les banques centrales face aux crises : Prévenir et guérir
A) Agir en aval : le curatif
En période de crise, les banques centrales agissent comme des "pompiers" pour
éteindre l'incendie économique.
Leur intervention vise à restaurer la liquidité et la
confiance, éléments cruciaux pour éviter une spirale déflationniste.
L’absence
d’intervention de la Réserve fédérale durant la crise de 1929 a exacerbé la dépression,
comme l’explique Milton Friedman dans *"A Monetary History of the United States"*
(1963).
Sa position souligne l'importance du rôle de prêteur en dernier ressort,
illustrant à quel point une réponse proactive peut prévenir....
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