LES SOURCES DU DROIT DES PERSONNES
Publié le 31/01/2023
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LES SOURCES DU DROIT DES PERSONNES
La Cour de cassation a validé le 4 octobre 2019 la transcription en droit français
de la filiation de la mère d’intention vis-à-vis de ses deux filles, nées d’une
gestation pour autrui aux États-Unis à la suite d’une demande d’avis consultatif
adressée à la Cour européenne des droits de l’homme.
Cet évènement d’actualité
permet d’illustrer la diversité des sources du droit des personnes.
(Définitions).
L’expression « sources du droit » est une métaphore servant à
désigner les origines des normes juridiques.
On distingue classiquement les
sources du droit « matérielles » des sources du droit « formelles ».
Ce dernier
sens, désignant les différents types de normes juridiques dans lesquelles le droit
trouve sa source, est celui qui sera ici retenu.
Le droit des personnes peut se
définir comme la partie du droit civil qui étudie les personnes en tant que sujets
de droit c’est-à-dire les sujets titulaires de droits et assujettis à des obligations.
S’intéresser aux sources du droit des personnes revient à étudier les différents
types de normes juridiques qui créent le droit des personnes français.
(Intérêts / Impératifs contradictoires).
Le droit des personnes est régi par le droit
français et notamment par le Code civil.
Quelques dispositions constitutionnelles
sont également susceptibles de concerner la matière.
Toutefois, le Droit des
personnes français évolue désormais également sous l’influence du Droit
international et notamment du Droit européen avec le rôle joué par la Cour
européenne des droits de l’homme.
(Problématique).
Dans quelle mesure les sources du Droit des personnes
évoluent-elles ?
(Annonce de plan « générale »).
Si le droit des personnes est largement encadré
par le droit national (I), il semble désormais évoluer sous l’influence du droit
international (II).
I.
L’encadrement important du Droit des personnes par le droit national
(Annonce de plan « interne»).
Le Droit des personnes français est largement
encadré par les pouvoirs publics nationaux (I).
Les juridictions nationales
contribuent également à son évolution (II).
A.
L’encadrement du droit des personnes par les pouvoirs publics nationaux
En premier lieu, la Constitution prévoit des règles de répartition des compétences
entre le pouvoir législatif et le pouvoir règlementaire.
Ainsi, l’article 34 de la
Constitution qui énumère les matières réservées à la loi vise notamment les
règles concernant l’état et la capacité des personnes ce qui n’empêche pas au
pouvoir réglementaire d’intervenir pour appliquer la loi.
Par ailleurs, quelques dispositions de valeur constitutionnelle qui ne concernent
pas directement le Droit des personnes trouvent application en Droit des
personnes.
Par exemple, l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et
des citoyens de 1789 (principe d’égalité) a été invoqué afin de contester la
constitutionnalité de l’article 521-1 du Code pénal interdisant notamment la
création de nouveaux gallodromes (Décision n° 2015-477 QPC du 31 juillet
2015).Cette décision ne concerne pas directement les personnes humaines, mais
elle a une importance certaine en Droit des personnes car elle contribue à faire
évoluer le régime juridique applicable aux animaux dont le classement dans la
summa divisio « personnes / choses » pose problème.
Ensuite, la loi conserve une importance certaine en Droit des personnes.
Par
exemple, les lois adoptées par le Parlement français en matière de bioéthique
visant à s’assurer que la science reste au service de l’homme sont relatives au
respect du corps humain, au don et à l’utilisation des éléments du corps humain,
à l’assistance médicale à la procréation, au diagnostic prénatal et au traitement
des données nominatives ayant pour fin la recherche dans le domaine de la
santé.
Cette législation est codifiée dans le Code de la santé publique et dans le
Code civil.
La dernière loi bioéthique a été adoptée le 2 août 2021 et comporte et
dispositions très importantes modifiant profondément certains pans du Droit des
personnes (ouverture de l’assistance médicale à la procréation aux femmes non
mariées et aux couples homosexuels de femmes, organisation d’un système
d’information mis à la disposition des enfants issus de dons de gamètes…).
Enfin, les circulaires, même si elles n’ont aucune valeur juridique, peuvent
parfois servir à aiguiller les juges sur des problèmes relatifs au Droit des
personnes.
Ainsi, une circulaire de 2001 prévoyait par exemple qu’un acte
d’enfant sans vie ne pouvait pas être établi lorsque l’enfant ne naissait ni vivant
ni viable.
Mais la Cour de cassation a refusé d’appliquer cette circulaire (1ère
Civ., 6 fév.
2008, n°06-16.498).
et, par la suite, les décrets du 20 août 2008
ont subordonné l’acte d’enfant sans vie à un certificat médical d’accouchement.
(Transition).
Le Droit des personnes est aussi largement encadré par les
juridictions nationales.
B.
L’encadrement du Droit des personnes par les juridictions nationales
Bien qu’officiellement la jurisprudence ne soit pas une source du droit en vertu
notamment de l’article 5 du Code civil selon lequel « il est défendu aux juges de
prononcer par voie de disposition générale et réglementaire sur les causes qui
leur sont soumises », en pratique, les juridictions françaises ont une véritable
influence sur le droit des personnes.
En premier lieu, les juridictions de l’ordre judiciaire contribuent à faire évoluer le
Droit des personnes.
D’abord, la Cour de cassation à un rôle extrêmement important dans l’évolution
du Droit des personnes.
La Cour de cassation a par exemple refusé la demande
d’une personne de pouvoir inscrire dans les actes de l’état civil (qui invoquait une
atteinte au droit au respect de sa vie privée dont l’identité sexuée fait partie) la
mention « sexe neutre » (Civ.
1ère, 4 mai 2017, n°16-17189).
De même, elle a
consacré certains principes importants du Droit des personnes comme l’adage
infans conceptus en induisant ce principe de plusieurs dispositions du Code civil
induit ce principe de plusieurs dispositions du Code civil (Cciv., art.
725 sur la
succession ; art.
906 sur la donation).
En outre, les juridictions de première instance et les cours d’appel ont également
un certain rôle en Droit des personnes dans la mesure où ils peuvent parfois
initier des revirements de jurisprudence ou peuvent faire des demandes d’avis à
la Cour de cassation (exemple : Avis n° 14-70.006 de la Cour de cassation du 22
septembre 2014 sur le recours à la procréation médicalement assistée).
Par ailleurs, les juridictions de l’ordre administratif, à la tête desquelles se trouve
le Conseil d’État, jouent également un rôle certain en Droit des personnes.
Par
exemple, le....
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