Le contrôle de constitutionnalité est-il complet ?
Publié le 28/12/2022
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«
Le contrôle de constitutionnalité est-il complet ?
« Le principe de tout gouvernement doit être qu’une loi du Parlement contraire à la
Constitution est nulle » affirmait la Cour Suprême des Etats-Unis au sein de l’arrêt
contre Marbury et Madison le 24 février 1803, peu de temps après la fin de la guerre
d’indépendance de 1775 à 1783.
Lors de cette affaire, un tournant fut créé.
En effet,
d’après la citation ci-dessus, l’arrêt déclare solennellement qu’une loi qui est
contraire à la Constitution ne peut pas être du droit, ni avoir effet de droit.
Ainsi, cette
Cour suprême s’est déclarée apte à reconnaître la conformité d’un acte législatif à la
Constitution de son propre pays.
Cet arrêt est défini comme un tournant au sein du
droit car elle évoque pour la première fois l’utilisation du contrôle de
constitutionnalité amenant à une notion de justice constitutionnelle traversant les
frontières.
En effet, en 1858 un Sénat a été créé en France avec pour objectif de
refuser la promulgation des lois inconstitutionnelles qui avaient été votées au
préalable par le corps législatif.
Cependant, tout contrôle constitutionnel a disparu
sous la IIIème République.
Par conséquent, le Général De Gaulle eut la volonté de
limiter les pouvoirs du parlement, notamment en créant un gardien constitutionnel.
Il
souhaitait veiller au respect de la répartition des pouvoirs entre l'exécutif et le
législatif.
Celui-ci fut créé le 4 octobre 1958 grâce à la Constitution de la Vème
République faisant cour de justice.
De ce fait, le Conseil constitutionnel a dorénavant
pour mission de vérifier la conformité des lois à la norme suprême de l’Etat qui est la
Constitution elle-même.
Ce gardien à une vocation juridictionnelle qui contrôle aussi
bien les normes internes qu’externes tels que les traités et les engagements
internationaux.
Ce contrôle de la constitutionnalité permet de garantir l’Etat de droit,
les droits des individus sont par conséquent protégés.
Le contrôle constitutionnel est
étroitement lié à la notion de la hiérarchie des normes fondée par le théoricien du
droit Hans Kelsen qui régit le droit français.
Ce système est sous la forme d’une
pyramide et explique que la norme du niveau supérieur s’impose à la norme du
niveau inférieur qui sera donc forcément en accord avec celle d’au-dessus.
De plus,
le contrôle de constitutionnalité doit respecter la Constitution mais aussi le bloc de
constitutionnalité lui-même depuis la décision du 16 juillet 1971.
Par conséquent, le
contrôle de constitutionnalité doit faire de plus attention aux articles de la constitution
de 1958, de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, du
préambule de la Constitution de 1946 et de 1958 de même que pour la charte de
l’environnement de 2004.
Le contrôle de constitutionnalité prend la forme d'un contrôle juridictionnel du ressort
d'une instance juridictionnelle spécialisée.
Il a pu se voir peaufiné au fil du temps,
étant garant de notre démocratie et de l’avancée de celle-ci.
Il est primordial que
celui-ci soit réellement l’expression de la souveraineté nationale.
Le champ du
contrôle de constitutionnalité a pu être agrandi notamment par diverses réformes.
Néanmoins, cette instance a pu avoir de nombreux débats sur sa réelle efficacité, se
voulant être trop contrôlée permettant à certaines faiblesses de se faufiler qui
doivent cependant être traitées.
Le contrôle de constitutionnalité est par définition minutieux et mixte (I), en ayant tout
de même des faiblesses affectant la portée de ces contrôles (II).
I.
Contrôle de constitutionnalité ; minutieux et mixte.
Les différents rôles du contrôle de constitutionnalité sont détenus par le Conseil
constitutionnel et de ses membres (A).
Il a pu se voir au fil des ans évolué
notamment par des réformes (B)
A.
Le Conseil constitutionnel ; membres et étapes importantes.
Le contrôle de constitutionnalité est un mécanisme de droit permettant de vérifier
la conformité des lois mais aussi des traités et des engagements internationaux
aux normes constitutionnelles.
Sous la IVème République, un comité
constitutionnel avait été créé avec la Constitution de 1946 permettant davantage
la mise en place du régime parlementaire rationalisé, mais étant tout de fois les
prémices du Conseil constitutionnel.
Ce conseil constitutionnel créé par la
Constitution du 4 octobre 1958 est composé de neuf membres.
L’article 56 alinéa
1 de la Constitution explique les membres de ce conseil et leurs modes
d’élections déclarant que « Le Conseil constitutionnel comprend neuf membres,
dont le mandat dure neuf ans et n'est pas renouvelable.
Le Conseil
constitutionnel se renouvelle par tiers tous les trois ans.
Trois des membres sont
nommés par le Président de la République, trois par le président de l'Assemblée
nationale, trois par le président du Sénat.
(…)concernée.
» .
De plus l’article 56
alinéa 2 nous explique l’existence des membres de droit.
En effet, les anciens
Présidents de la République ont un membre de droit à vie au Conseil
constitutionnel.
L’article 54 de la constitution évoque que « Si le Conseil
constitutionnel, saisi par le Président de la République, par le Premier ministre,
par le président de l'une ou l'autre assemblée ou par soixante députés ou
soixante sénateurs (…) Constitution.
».
Par conséquent, le Conseil
constitutionnel peut exercer son pouvoir seulement si les personnes évoquées
par l’article leur donnent l’autorisation.
Ainsi, le contrôle constitutionnel est saisi pour les règlements des assemblées et
les lois organiques.
Il permet de préserver le schéma institutionnel.
L’article 61
de la Constitution évoque que « Les lois organiques, avant leur promulgation, les
propositions de loi mentionnées à l'article 11 avant qu'elles ne soient soumises
au référendum, et les règlements des assemblées parlementaires, avant leur
mise en application, doivent être soumis au Conseil constitutionnel, qui se
prononce sur leur conformité à la Constitution.(…) promulgation.
».
En outre, les
lois organiques et les règlements des assemblées doivent subir un contrôle de
constitutionnalité afin de savoir s’ils sont conformes à la Constitution dans un
délai d’un mois.
Tout en étant conscient que le secrétaire général du
Gouvernement a l’obligation de défendre la loi devant le Conseil constitutionnel à
la place du Premier ministre.
Il devra par conséquent rendre des rapports face
aux arguments dits dans la saisine.
Si la loi est conforme à la Constitution,
celle-ci sera promulguée.
Toutefois, des articles au sein du texte peuvent être
supprimés pour qu’il soit conforme, ou bien le texte peut devenir nul et devra être
refait en accord avec la Constitution s’il ne l’était pas.
Depuis le 25 janvier 1985,
un contrôle a posteriori des lois ordinaires peut toujours être effectué.
De plus, à
côté du contrôle des lois organiques, le conseil constitutionnel statue sur la
régularité des élections nationales notamment l’élection présidentielle,
législatives, sénatoriales et les référendums.
Il a le pouvoir de faire tant bien des
réclamations que des sanctions quand il juge cela nécessaire.
B.
Un contrôle évolutif au fil des ans.
Pour Michel Debré, le Conseil constitutionnel est davantage un mécanisme crée
sous une intention antiparlementaire qualifiant ce conseil « d’une arme contre la
déviation du régime parlementaire ».
En effet, la volonté du Général De Gaulle
était de diminuer les pouvoirs du Parlement afin d’avoir un juste équilibre entre
l’exécutif et le législatif.
Cependant, le Conseil constitutionnel a pu voir de fortes
évolutions à travers le temps étendant ses prérogatives.
En effet, dans un
premier temps la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 sous Nicolas
Sarkozy a permis la modification de plus de la moitié des articles de la
Constitution.
Des procédures nouvelles ont pu être mises en place, ainsi
dorénavant le Conseil constitutionnel a le pouvoir durant des procès de revoir la
conformité des dispositions législatives mise en avant.
De plus, la révision
constitutionnelle de 1992 a permis d’élargir ce contrôle aux traités.
De plus, avec la loi organique du 10 décembre 2009 avec l’article 61-1 de la
Constitution et le règlement intérieur du Conseil, une question prioritaire de
constitutionnalité peut maintenant être saisie.
En effet, en mettant en avant ce
rouage, la juridiction doit examiner la question sans prendre le délai d’un mois
qu’elle possède habituellement.
Elle peut de plus transmettre cette question au
Conseil constitutionnel si elle n’avait pas été déclarée en amont conforme à la
Constitution.
Toutefois, le Conseil va examiner seulement les questions d’ordre
législatif.
Cela fait référence à la QPC, autrement dit la question prioritaire de
constitutionnalité, réfléchi à partir de 2008 mais entrant en vigueur à partir du 10
mars 2010.
C’est une réforme permettant de renforcer davantage le contrôle de
constitutionnalité.
Ce contrôle renouvelé permet de démocratiser le prétoire et de
mettre en avant les justiciables qui peuvent maintenant contester devant le juge
la constitutionnalité d’une disposition législative applicable parce qu’elle porte
atteinte aux droits et libertés que la Constitution.
De plus, il devient un droit pour
les citoyens.
Ce mécanisme entraîne un contrôle a posteriori de l’ensemble des
normes législatives en vigueur et plus seulement a priori comme cela était
autrefois.
La décision pourra être publiée au Journal officiel, comme cela est le
cas depuis 1983 pour le texte de la saisine avec la procédure expliquée et écrite.
II .
Un contrôle de constitutionnalité incomplet amenant à des débats.
Le contrôle de constitutionnalité effectué par le Conseil constitutionnel a longtemps
fait débat de par sa composition (A) et de son manque d’indépendance avec un
pouvoir limité (B).
A .
Les membres douteux du Conseil constitutionnel.
Au sein de la Constitution, 17 articles sont centrés sur le Conseil constitutionnel,
passant par ses fonctions....
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