Droit matériel de l’UE CHAPITRE 2 : L’INTEGRATION JURIDIQUE
Publié le 04/01/2024
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Droit matériel de l’UE
CHAPITRE 2 : L’INTEGRATION JURIDIQUE
EXPRESSION de Pierre Pescatore qui parle du droit de l’intégration pour le droit
communautaire car il se distingue à la fois du droit international public mais ce
n’est pas non plus du droit interne parce que l’Etat de l’UE n’est pas un Etat
souverain.
Ce droit de l’intégration repose sur une méthode spécifique qui est la
méthode communautaire qui elle-même aboutit à un équilibre entre une logique
supranationale et une logique intergouvernementale et qui aboutit surtout à
l’adoption d’acte normatif obligatoire et contraignant.
C’est le principe de
primauté du droit de l’UE.
Et une autre spécificité du droit communautaire, à la différence du DIP qui est à
l’origine un droit interétatique en ce sens qu’il régit les relations entre les Etats
mais ne concerne pas les particuliers, le droit communautaire lui est un droit qui
va établir des relations directes entre la communauté de l’UE et les ressortissants
des Etats membres.
SECTION 1 : LE PRINCIPE DE PRIMAUTE
Les traités constitutifs ne contiennent pas, à la différence de ce qu’on trouve
dans une constitution fédéral, de clauses générales de supériorité du droit
communautaire sur le droit interne.
le principe de primauté a été dégagé par la
Cour de justice qui s’est fondée sur une interprétation globale du système
communautaire.
Au vu de cette construction jurisprudentielle prétorienne, le
droit communautaire n’est pas supérieur au droit des Etats membres mais il
prime sur l’ensemble des normes de droit interne des Etats membres.
Le juge
national en cas de conflit entre une norme communautaire et une norme interne
nationale doit écarter la norme nationale pour appliquer la norme
communautaire.
Il s’agit d’une primauté absolue du droit communautaire qui a
été affirmé par le Cour de justice dans 2 arrêts qui sont les arrêts Costa c/ ENEL
1964 et Simmenthal 1978.
§1 : Costa c/ ENEL 1964 et la spécificité de l’ordre juridique
communautaire
Arrêt du 15 juillet 1964 et c’est par cet arrêt que la CJ a établi la primauté en
tant que principe.
La Cour explique que le traité CEE a institué un ordre juridique
propre intégré au système juridique des Etats membres et qui s’impose à leurs
juridictions.
Le corolaire de la création de cet ordre juridique est l’impossibilité
des Etats membres de faire prévaloir contre une mesure de droit
communautaire, une mesure nationale.
Cette expression reprend une
formulation de la Cour permanente de justice international sur la primauté du
DIP.
Ensuite, la Cour va justifier que la primauté du droit communautaire est
absolue.
La Cour explique que le droit communautaire est issu d’une source
autonome, il se vit doter d’une spécificité originale qui lui donne un caractère
différent du DIP qui lui donne un caractère communautaire.
Cette spécificité tient
aux objectifs que les Etats se sont fixés et à la méthode qu’ils ont choisi donc la
méthode communautaire.
Ces éléments pour la CJ font que le droit
communautaire n’est pas de la même nature que le DIP.
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Droit matériel de l’UE
La portée du principe de primauté doit être absolue.
Toutes les normes
communautaires prime sur toutes les normes internes quel que soit la branche
du droit considéré.
La conséquence est qu’une norme interne incompatible doit
être laissée inappliquée de plein droit.
Au-delà, elle doit être abrogée.
Arrêt
Dame Kirkwood 1952, CE : primauté du DI sur un acte administratif.
§2 : CJCE, Simmenthal 1978 et l’office du juge national.
Dans cet arrêt la Cour confirme la primauté de toutes les normes de droit
communautaire sur toutes les normes de DI y compris les normes de nature
constitutionnelles.
Dans la décision CE, Sarran, 1998, les normes
constitutionnelles primes sur les normes de droit communautaire.
La CJCE va s’adresser directement au juge national pour lui expliquer que la
primauté n’est pas une obligation qui appartient uniquement au constituant ou
au législateur national de mettre en œuvre.
La cour précise que le principe de
primauté n’a en réalité d’intérêt que s’il est mis en pratique, que s’il est appliqué
par le juge.
La cour affirme la compétence de tout juge national pour écarter de
sa propre autorité la règle interne contraire au droit communautaire.
Même s’il
s’agit d’une loi.
Cette conception de la primauté absolutiste a suscité des
résistances autour de la loi, de la primauté du droit de l’UE sur la constitution
française, sur la loi.
Dans le TECE1, le principe de primauté était codifié à l’article I-6 « la constitution
de l’UE est le droit adopté par les institutions de l’union […] prime le droit des
Etats membres » ce traité n’est jamais entré en vigueur car il a été refusé par
référendum.
Cet article qui codifiait le principe n’a pas d’équivalent à Lisbonne.
Cet a été jugé trop constitutionnel et donc n’a pas été repris et par conséquent,
la seule référence à l’arrêt costa dans le traité de Lisbonne est dans la
déclaration annexe n°17.
SECTION 2 : LE PRINCIPE DE L’EFFET DIRECT
L’effet direct a été élaboré par la CJCE dans un arrêt CJCE, Van Gend en Loos, 5
février 1963.
Dans cet arrêt, la Cour indique qu’une règle communautaire a la
capacité de créer directement des droits et des obligations à l’égard des
particuliers lesquels pourront ensuite les invoquer devant leur juge national qui
en assurera le respect.
Ici, on parle d’effet direct, d’invocabilité d’une norme
devant un juge, il y a aussi le terme de justiciabilité d’une norme
communautaire.
Cet effet direct peut être vertical et peut être horizontal.
-
Dans le premier cas, les Etats sont tenus de respecter la norme
communautaire
Dans le second cas , les particuliers sont tenus de respecter la norme
communautaire.
Quand on dit l’Etat, on parle de toutes les autorités nationales.
Le juge mais
également tous les organes de l’administration y compris les autorités
décentralisées autonomes, y compris des organes administratifs indépendants de
l’Etat, les AAI.
A la différence du principe de primauté, la portée du principe de
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Traité établissant une constitution pour l'Europe
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Droit matériel de l’UE
l’effet direct n’est pas général et absolu.
L’effet direct ne vaut que si la norme
concernée est suffisamment claire, précise et inconditionnelle.
Par conséquent, la
théorie de l’effet direct est complexe parce que les conditions de son existence
vont dépendre du type de source communautaire en cause.
Pour certaines, l’effet
direct sera automatique mais pour d’autres ce ne sera pas le cas, ce sera du cas
par cas.
On va suivre la hiérarchie des normes et voir l’effet direct du droit
primaire.
§1 : l’effet direct du droit primaire
L’effet direct du droit primaire est le cas d’espèce de l’arrêt Van Gend en Loos et
la cour indique que pour être invoqué devant le juge, une disposition du traité
doit être suffisamment claire, inconditionnelle et précise.
cela veut dire que c’est
possible d’invoquer une norme de droit primaire mais ce n’est pas automatique.
Inconditionnelle veut dire que la disposition ne nécessite pas une mesure
complémentaire qui viendra en préciser le sens.
§2 : l’effet direct des principes généraux du droit de l’UE (PGDUE)
Ils sont d’effet direct.
Ce sont des droits fondamentaux et ils peuvent être
invoqués devant le juge.
§3 : l’effet direct du droit dérivé
Le droit dérivé est définit à l’article 288 TFUE et cet article donnait les différents
types d’actes de droit dérivé et donnait les définitions.
Il y a donc les
règlements , les directives, les décisions, les avis et recommandations.
On va
traiter le cas des avis de recommandation.
Le traité indique que les avis et recommandations ne lient pas, n’ont pas
d’effet de droit, d’effet contraignant, ils ne sont pas invocables en justice.
On peut se débarrasser des décision qui sont définit comme des actes qui
désignent nominativement leurs destinataires et on a toutes les décisions de
sanction en droit de la concurrence.
C’est d’effet direct automatique.
A- L’effet direct des règlements
Les règlements mais la règle est que les règlements sont toujours d’effet direct
automatique.
Ça a été affirmé par la cour dans un arrêt CJCE, 1971, Politi : effet
direct automatique.
La Cour indique que eu égard aux caractéristiques du
règlement, ce règlement est directement applicable dans les ordres juridiques
nationaux et donc il est d’effet direct.
-
Le règlement est un acte de portée générale
Il est obligatoire dans tous ses éléments : ils produits des effets juridiques
Il est directement applicable : il ne nécessite pas de mesure nationale de
réception.
La Cour insiste sur cette dernière caractéristique parce que cela veut dire qu’il
n’est pas conditionné par l’adoption d’une mesure nationale de réception et donc
il est inconditionnel.
Pour être d’effet direct, il faut que ce soit clair, précis et
inconditionnel.
Il a un effet direct « per se » : par lui-même.
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Droit matériel de l’UE
B- Les directives sont exceptionnellement d’effet directe.
L’article 288 TFUE indique que la directive lie tout Etat membre destinataire....
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