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rebellion contre l'oposition

Publié le 26/05/2023

Extrait du document

« Chapitre 1 : Intempérance C’était une matinée de novembre assez banale : Azael alors âgé de sept ans s’était réveillé et avait quitté son confortable matelas afin de descendre prier et manger avec sa famille.

Azael détestait ces activités, mais il se joignait aux prières et allait à l’église avec son frère, ses sœurs et parents chaque dimanche sans trop montrer d’agacement.

Ce n’était selon lui pas les envies d’un enfant de sept ans que ses parents allaient écouter.

De plus, Azael était né et élevé dans cette religion, et n’a jamais rien connu d’autre.

Seulement sa précocité et sa maturité lui ont permis de réaliser que rien ne l’obligeait à croire à ce que l’on lui enseignait.

Les adultes répétaient toujours que chacun pouvait croire ce qu’il voulait, et que personne n’était obligé de venir à l’église et de croire en Dieu ; pourtant lorsque l’on nait dans une famille très religieuse, on ne nous laisse pas vraiment le choix, et on emmène les enfants à l’église dès le plus jeune âge, du moins c’était le cas pour Azael. -Dire que chacun a le choix n’a pas de sens lorsqu’on ne nous présente qu’un seul choix depuis petit, c’est comme si un commerçant ne vendant qu’une variété d’article nous demandait laquelle nous voulions acheter. S’ils comptent me convertir alors inutile de prôner la liberté de penser. Qu’est-ce qu’ils m’irritent avec leurs airs de famille parfaite.

Encore un dimanche où je vais devoir faire semblant d’aimer tout le monde et socialiser bêtement.

Pensa Azael en s’habillant. Il fut soudain interrompu dans ses pensées par un vacarme inhabituel qui provenait du rez-de-chaussée.

Ces bruits troublaient fortement Azael car sa famille n’était pas du genre à se disputer pour un rien, et encore moins en présence des enfants.

Quelque chose n’allait pas, quelque chose n’était pas à sa place, était dérangé, comme si un élément extérieur était venu tout chambouler.

La simple perception de ces bruits suffit à mettre Azael en état d’alerte.

Son instinct le trompait rarement malgré son jeune âge.

Il ouvrit la porte de sa chambre et se dirigea vers les escaliers menant à la salle à manger.

Les bruits devenaient de plus en plus forts.

Désormais plus proche de la source de ce vacarme, Azael devina au bruit sourd qu’il entendait que quelqu’un cherchait à forcer la porte.

Le jeune garçon eut le réflexe de s’accroupir et de s’éloigner de la rampe d’escalier.

Un coup de pied puissant fit casser la serrure tandis qu’on apercevait une jambe totalement recouverte d’une robe noire qui cachait tout le pied de l’individu.

Il avait la carrure d’un homme de taille moyenne, mais n’était pas simple à décrire car il portait une cape noire qui recouvrait tout son corps à part son visage, qui lui était recouvert par un masque tout aussi sombre que sa cape.

Six autres hommes pareillement vêtus rentrèrent à leur tour.

En prêtant attention au masque, on pouvait remarquer un œil avec une pupille particulièrement petite, ainsi que de nombreux traits rouges et distordus qui semblaient représenter des veines sur le haut du masque.

Le même symbole était gravé sur les masques des six autres individus.

Un dernier homme entra dans la maison d’Azael alors que la panique et l’incompréhension s’emparait de celui-ci.

L’homme était totalement vêtu de blanc, mais son visage était visible.

Il semblait être âgé d’au moins soixante-dix ans.

Il portait un pendentif argenté avec le même étrange symbole d’œil que les hommes masqués.

Le vieil homme ferma la porte et s’approcha du salon où se trouvait le reste de la famille.

Azael était hors de la vue des mystérieux hommes qui venaient troubler son quotidien. Soudain, l’homme vêtu de blanc s’arrêta, et s’écria solennellement : -Pêcheurs ! Ames en perdition ! Subissez le châtiment de la colère du Tout-Puissant pour avoir offensé sa parole ! Vous, votre peuple et toute votre descendance seront châtiés pour ne pas avoir vénéré le Très-Haut et pour avoir prétendu détenir la vérité en prêchant les paroles de l’antéchrist et des faux prophètes ! Connaissez la colère du Seigneur et voyez vos sens quitter votre corps ! Ayez l’honneur de mourir sous la main de Dieu ! L’incompréhension n’eut le temps de gagner la pièce que les hommes en noir accoururent d’une vitesse hors du commun sur les cinq membres de la famille.

Azael peina à les suivre des yeux, en un clin d’œil, les sept individus avaient déjà dégainé des dagues noires, elles aussi marquées par cet intriguant œil rouge.

Le garçon croyait rêver, le temps semblait s’arrêter pendant un moment, jusqu’à ce que des cris stridents emplis de douleurs vinrent ramener Azael à la réalité.

Etourdi, il aperçut sa mère les paupières fermées, pleurant des chutes de sang.

Il lui fallut un moment avant de remarquer que les globes oculaires de sa mère gisaient sur le tapis.

Paralysé par l’effroi que lui évoquait ce massacre, Azael vit sa famille se faire creuser les yeux jusqu’à se faire extraire les globes oculaires, percer les tympans, et écorcher le nez.

Sa vue commençait à se troubler, mais distinguait tout de même une lame noire en train de trancher quelque chose dans la bouche de sa grande sœur, et une autre en train de couper d’un seul coup le bras de son frère.

Il comprit alors dans un éclair d’effroi la phrase du prêtre « … voyez vos sens quitter votre corps ! ».

Ces étrangers voulaient les priver de tous leurs sens : la vue, l’odorat, l’ouïe, le goût et le toucher, respectivement représentés par les yeux, le nez, les oreilles, la langue et les membres. Azael s’obligea à garder le silence dans sa terreur en mettant sa main devant son nez et sa bouche.

Il était proche de vomir, son estomac le faisait se tordre de douleur.

Il n’eut d’autre choix que de détourner le regard et d’essayer de se ressaisir.

Mais la peur était trop puissante.

Les larmes coulaient abondamment sur son visage, les cris le rendaient fou. Faisant de son mieux pour garder son sang-froid dans ces hurlements de douleurs, Azael essaya de trouver la meilleure méthode pour survivre. La force et la vitesse des sept hommes dépassaient l’entendement, couper un membre d’un seul coup de dague et parcourir six mètres en un claquement de doigt étaient des compétences surpassant drastiquement celles du corps d’enfant d’Azael.

Il était alors impossible de s’enfuir.

Feindre la mort n’était pas une option plus envisageable, son pouls et sa respiration le trahiraient, sans compter qu’il aurait encore possession de tous ses membres.

Se cacher n’était pas non plus envisageable, le prêtre a bien précisé vouloir éradiquer toute la descendance, ils fouilleraient tout de fond en comble.

Le garçon essuya ses larmes du mieux qu’il le put.

Très vite sa lucidité reprit le dessus sur la situation.

Une idée folle traversa alors son esprit : pourquoi ne pas agir comme une personne dénuée de sens, comme un sourd, un aveugle, un muet ou un paralysé ? Ainsi, on ne pourrait lui ôter les sens qu’il ne possèderait pas.

Seulement il était impossible d’additionner tous ces handicaps de peur que les hommes ne comprennent pas son état et préfèrent s’assurer qu’il meure.

Être muet n’empêchait pas d’avoir le sens du gout, alors, par élimination, il choisit de jouer de rôle d’un enfant aveugle, sourd, et paralysé.

De cette manière, il ne perdrait que sa langue ou ses membres dans le meilleur des cas.

Avec un peu de chance, il survivrait.

Son plan n’était pas si intelligent qu’audacieux, mais, Azael était prêt à faire ce sacrifice afin de vivre.

Il retourna donc vers sa chambre en faisant ses adieux à sa famille dans ses pensées. Le plus silencieusement possible, il s’allongea dans son lit, puis lorsque les cris s’arrêtèrent il comprit.

Sa famille n’était plus.

Se mordant la langue jusqu’au sang pour éviter de pleurer, Azael prit son courage à demain et s’écria assez fort pour qu’on l’entende dans toute la maison : -Maman !...

Maman, il faut que tu m’aides à me lever, je crois bien qu’il est l’heure ! Il imitait les intonations des personnes sourdes et gardait un sang-froid remarquable pour un enfant.

Les hommes accoururent en un rien de temps dans sa chambre tandis qu’il dilatait ses pupilles et fixait un point en prêtant le moins attention possible aux hommes masqués.

Le prêtre recommença à parler de manière solennelle en s’adressa à l’enfant : -Enfant de pêcheur, souillure de la Terre ! Accepte ton-Maman ! J’ai besoin de toi pour me lever, tu es là ? S’écria Azael encore plus fort. En coupant la parole du prêtre, il fit croire qu’il ne pouvait ni voir, ni entendre, et par ses propos, les hommes devinèrent que l’enfant devant eux n’était pas en mesure de se déplacer. -Je vois… Je vois ! Magnifique ! Splendide ! Le Très-Haut à déjà privé ce fils du péché de ses sens ! Il lui a laissé sa langue pour nous permettre de reconnaitre sa.... »

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