La contestation populaire est-elle une menace pour notre démocratie ?
Publié le 16/02/2023
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Sujet
La contestation populaire est-elle une menace pour notre démocratie ?
Analyse du sujet
Il convient de définir au préalable deux termes essentiels du sujet :
• contestation populaire : manifestation d'hostilité, pouvant parfois contenir une violence symbo
lique ou réelle, émanant du peuple à l'égard du pouvoir en place ;
• démocratie : forme de gouvernement dans lequel la souveraineté émane du peuple.
Le sujet évoque « notre démocratie » : il concerne donc les pays occidentaux, et tout particulière
ment la France.
Problématique
Le sujet implique de s'interroger sur la menace que pourrait représenter la contestation populaire
pour la démocratie occidentale.
Ce sujet soulève d'emblée une contradiction apparente : comment
la contestation populaire (donc émanant du peuple) peut-elle menacer la démocratie (elle-même
étant entendue comme garante du peuple souverain) ?
Il convient donc de s'interroger à la fois sur le caractère potentiellement menaçant de la contesta
tion populaire pour l'équilibre démocratique, d'une part, et sur le décalage profond entre le peuple
et ses supposées élites, d'autre part.
Construction du plan
Il est préférable de recourir à un plan nuancé :
• La contestation populaire peut parfois constituer un risque pour la démocratie
• Mais elle est surtout la manifestation du fossé grandissant entre le pays réel et le pays légal
.
1
ANNALES DE L'ÉPREUVE DE COMPOSITION
~
►
.
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Corrigé
Introduction
Dans les débats politiques actuels, alors que l'appel au peuple est toujours considéré avec faveur
à l'approche des échéances électorales, l'accusation de populisme ferait désormais figure d'épouvantail.
En Autriche, en Italie, en Allemagne, en Angleterre ou en France, des formations politiques
de premier plan, parfois majoritaire en termes de suffrages, sont ainsi qualifiées de populistes
et pourraient, aux yeux de certains bien-pensants, constituer une menace pour la démocratie.
Ce même spectre de la menace pour la démocratie est également brandi lors de manifestations
massives qui font vaciller la légitimité du pouvoir en place.
Les rapports entre contestation populaire, qu'elle s'exprime dans les urnes ou sur le pavé, et
préservation de l'idéal démocratique apparaissent donc d'emblée comme complexes.
La contestation populaire peut parfois constituer un risque pour la démocratie (1), mais elle est surtout la
manifestation du fossé grandissant entre le pays réel et le pays légal (Il).
Première partie : La contestation populaire peut parfois constituer un risque pour la démocratie...
La démocratie se définit certes par le fait que la souveraineté appartient au peuple.
Dans une
démocratie parlementaire comme la France, elle s'exprime par le biais de ses représentants,
notamment les députés.
Par conséquent, une contestation populaire ne saurait, en principe, discréditer l'avis majoritaire exprimé lors d'un vote.
Une loi votée à l'Assemblée nationale est censée
représenter l'avis favorable de la majorité des Français et poursuivre l'intérêt général.
Par définition, une contestation populaire, notamment lorsqu'elle s'exprime sous la forme de
manifestations de rue, ne saurait remettre en cause la volonté commune.
Quelle que soit l'importance du nombre des manifestants, ces derniers ne constitueront toujours qu'une minorité.
Il semble
donc nécessaire que le pouvoir puisse conduire sereinement ses réformes, au besoin en portant
attention aux représentants des formes de contestation qui pourraient s'y opposer.
Une forme
apaisée de dialogue social est toujours préférable à la contestation violente ou aux formes autocratiques du pouvoir.
On peut également s'inquiéter des formes violentes de contestation, notamment quand elles s'expriment par des blocages de moyens de transport, des jets de projectiles sur les forces de l'ordre,
des dégradations de commerce ou de mobilier urbain.
On peut légitimement dénuer tout caractère
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populaire à ces actions, dans la mesure où elles restent l'émanation d'égoïsmes catégoriels ou
d'activistes extrémistes pour lesquels les destructions opérées sont une fin en soi.
De plus, le désespoir social et économique, ainsi que les groupes politiques marginaux tendent à
organiser des « luttes » dont le dessein avoué est de renverser le pouvoir.
Pour le remplacer par
quoi ? La question doit être posée, car un tel bouleversement du....
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