LA SECESSION VIENNOISE
Publié le 06/05/2023
Extrait du document
«
ATC
I.
Aux sources du design
7 La sécession viennoise « le printemps des arts »
& les Wiener Werkstätte
La sécession viennoise1897 – 1905
« Rien qui ne soit fonctionnel, ne pourra être jamais beau »
1- L'histoire
En cette fin de XIXè siècle en Europe, des artistes contestent le conservatisme
académique.
C'est le cas de Gustav Klimt qui, accompagné notamment de Josef
Hoffmann et de Josef Maria Olbrich, fonde la Sécession viennoise en 1897.
Ce
mouvement appelle à un art authentique, qui doit rassembler toutes les disciplines.
« Der Zeit ihre Kunst.
Der Kunst ihre Freiheit » : « À chaque époque son art, à l’art sa
liberté.
».
Il s'agit de la devise qui orne en lettres d'or la façade du pavillon de la Sécession
viennoise.
Ce bâtiment est considéré comme un joyau architectural dessiné par Josef
Maria Olbrich (architecte) en 1897, et symbolise l’avènement d’une révolution esthétique
sans précédent dans la capitale austro- hongroise.
2- Des artistes contestataires
Dans un contexte de lutte, des peintres et des architectes, Gustav Klimt, Koloman Moser,
Josef Hoffmann, Alfred Roller, Otto Wagner et d'autres, s'opposent à ce qui constitue selon
eux le symbole de la « génération des pères », à savoir la Maison des artistes
(Künstlerhaus).
Cette institution culturelle incarne à leurs yeux la soumission des créateurs
aux attentes du marché et donc à la volonté des plus riches, et le refus d’un art
véritablement nouveau.
Après s’être opposés avec de plus en plus de virulence au « mensonge » historiciste et
académique, Klimt et ses pairs contestataires se font exclure de l’exposition annuelle qui
rythme la vie artistique viennoise et fondent leur propre structure culturelle en 1897 :
l’Association des artistes autrichiens – Sécession de Vienne.
Lycée Vallot / 2021 – 2022 / STD2A / Culture / Lionel Lopez
Klimt est le premier président de ce groupe qui s’inspire de précédents allemands, les
Sécessions de Berlin et de Munich.
D’emblée s’affirment de nouvelles orientations
inspirées par d’autres artistes précurseurs, comme l’écossais Mac kintosh.
Par ailleurs, les
membres de la sécession nourrissent l'espoir (qui devient vite une utopie) d’une
réconciliation culturelle autrichienne par le seul pouvoir des formes.
3- L’art au centre de la vie
Jusqu’en 1905, l'objectif de modernisation s'accompagne d’une volonté de promouvoir un
art nouveau propre à l’Autriche.
Certains artistes, comme Moser et Hoffmann, sont
nommés à l’École des arts décoratifs de Vienne où ils enseignent.
Le mouvement compte d’importants mécènes dans le monde économique.
Amateurs d’art
sincères et ouverts à la nouveauté, ces représentants de la grande bourgeoisie
industrielle, contribuent à faire de l’art « le centre de la vie sociale et non plus
seulement un élément de décoration secondaire ».
Ce faisant, ils répondent aux aspirations majeures de Klimt : ériger l’art en principe
supérieur.
Fondés en 1903 par les sécessionnistes Hoffmann et Moser, les Wiener Werkstätte
(Ateliers viennois) étendent ces recherches vers les arts appliqués et les objets
manufacturés, dans le but de les rendre accessibles à tous.
Dès 1898, une revue de haute qualité propage cet idéal : Ver Sacrum, Printemps sacré.
Symbole de renouveau spirituel, l’exaltation, l'énergie du printemps est un thème cher aux
auteurs dramaturges et autres artistes en cette fin de siècle, s'opposant ainsi à
l’académisme.
Jusqu’à la disparition de ce périodique en 1903, illustrations, textes de
l’avant-garde littéraire et comptes rendus, célèbrent les conceptions modernes dans tous
les domaines de l’art.
4- Une esthétique totalisante
Entrée tardivement dans le tourbillon de l’Art nouveau, la Sécession viennoise recueille
l’héritage de cette esthétique totalisante au moment même où son éclat s’affaiblit en
Europe.
Aux sources de ce style, on trouve toujours la nature, dont les formes organiques
offrent un répertoire infini de lignes fluides.
Figure de proue du mouvement, Klimt abolit
la distinction entre le « grand art » pictural et « l’art mineur » décoratif.
Dans la quête
d’authenticité et de simplicité des matériaux et des formes, la décoration et la planéité
sont au cœur de ses expérimentations picturales.
La figure et le fond ornemental
acquièrent une valeur presque identique.
La stylisation de la faune et de la flore est
poussée aux limites de l’abstraction.
Ses recherches culmineront avec la Frise Beethoven.
Les mosaïques conçues pour
le Palais Stoclet de Bruxelles participent, elles, de ce grand rêve d’œuvre totale qui réunit
en un espace privilégié tous les arts.
Klimt cherche à inventer une nouvelle vision
totalement érotisée du corps féminin.
D’une racine ou d’une fleur, jaillissent des spirales et
des corps de femme qui donnent le sentiment que le cycle perpétuel de la vie est au cœur
de la décoration.
La plasticité lascive de la femme « guide sa main d’artiste dans la
découverte de formes perpétuellement nouvelles du désir sexuel », écrit Werner
Hoffmann.
Lycée Vallot / 2021 – 2022 / STD2A / Culture / Lionel Lopez
L’art selon Klimt, devait offrir aux hommes ce paradis sur terre que les religions leur
refusaient obstinément.
La Philosophie et plus encore La Médecine, grandes toiles
allégoriques destinées au décor de l’université de Vienne, suscitent à l'époque cependant,
une polémique d’une rare violence lors des expositions de 1900 et 1901.
Heurtant
frontalement les codes de la bienséance et les valeurs....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓