La IIIe république
Publié le 21/06/2023
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«
IIIe République
La IIIe République est la plus longue république de l'histoire de France.
Mise en
place avec difficulté, elle finit par se consolider et par s'enraciner dans l'esprit
des citoyens français, au point d'être indissociable de l'idée de patrie.
Mais les
gouvernements français des années 1880 et 1890 ont dû se battre pour faire
triompher l'idéal républicain.
I.
Une république consolidée
A Des débuts difficiles
La IIIe République connaît des débuts laborieux.
Elle succède au second Empire,
dissous le 4 septembre 1870 après l'humiliante défaite de la France contre la
Prusse à Sedan et la capture de l'empereur Napoléon III.
Cette situation
provoque une crise politique qui rend difficile la définition d'un nouveau régime
politique.
Les divisions entre dirigeants politiques sont aussi le reflet des divisions
de la population française.
Cette dernière est encore très rurale (même si
l'urbanisation gagne du terrain) ; or les campagnes sont plutôt conservatrices et
veulent un gouvernement qui soit apte à maintenir l'ordre.
À l'inverse, les villes,
Paris en tête, sont plus progressistes.
Trois tendances politiques s'affrontent : les républicains modérés, les
monarchistes et les républicains plus radicaux.
Les bonapartistes (partisans de
l'Empire) sont minoritaires.
Le pouvoir exécutif est attribué à Adolphe Thiers, qui
entend instaurer un régime d'ordre.
Il met en œuvre cette politique depuis
Versailles, où siège le gouvernement.
B Des défis importants
La République est confrontée à plusieurs défis.
Du 18 mars au 28 mai 1871,
un gouvernement insurrectionnel se met en place à Paris.
C'est la Commune.
Les
insurgés mettent en place un système politique égalitariste qui s'oppose au
gouvernement de Versailles, au capitalisme et à la bourgeoisie.
Parmi les
communards émergent des figures politiques comme Louise Michel, surnommée
« la vierge rouge ».
Les troupes gouvernementales donnent finalement l'assaut lors de la semaine
sanglante..
La répression fait plusieurs centaines de morts.
De nombreux
communards, comme Louise Michel, sont condamnés au bagne.
C La victoire des républicains
Les républicains réussissent finalement à s'imposer en s'éloignant des idéaux de
la Commune (qui effraye les campagnes), et en profitant des divisions des
royalistes entre orléanistes et légitimistes qui ont pourtant gagné les élections.
Les lois institutionnelles de 1875, qui suppléent au fait que la IIIe République n'a
pas de Constitution à proprement parler et qui font référence pour la première
fois au mot « république », ne sont votées qu'à une seule voix de majorité.
En
théorie, le président de la République dispose d'importants pouvoirs, comme
celui de dissoudre l'Assemblée nationale, alors que le président du Conseil, qui
dirige le gouvernement, est à peine mentionné.
Le président de la
République, Mac-Mahon, est monarchiste et nomme des aristocrates pour diriger
le gouvernement.
Les républicains progressent toutefois dans l'électorat et obtiennent la majorité à
la Chambre..
La République devient un système parlementaire, dans lequel le
président du Conseil exerce l'essentiel des pouvoirs.
Il faut maintenant faire
accepter à nouveau un régime politique qui n'a pas bonne presse dans l'opinion
et est marqué par les échecs (parfois sanglants) de la première et de la
deuxième République.
II.
Un large consensus politique
1.
Le choix d'une république modérée
Pour établir un large consensus politique, et ménager les plus conservateurs, les
gouvernements optent pour une république modérée, fondée sur les valeurs de
1789, et votent de nombreuses lois pour en faire une démocratie libérale et un
régime populaire.
Une première série de lois renforce les libertés individuelles et
fait progresser les droits sociaux.
Ainsi, la liberté de la presse et la liberté de
réunion sont votées en 1881.
Les syndicats sont autorisés en 1884, de même
que le divorce.
Une loi sur les associations est votée en 1901 (elle est toujours
d'actualité).
B Des lois qui fondent l'action de la République
?Parmi les lois les plus célèbres des débuts de la IIIe République, on peut citer
les « lois Ferry » (de Jules Ferry) qui rendent l'enseignement primaire gratuit,
obligatoire (loi de 1881) et laïque (loi de 1882), avec une obligation scolaire
jusqu'à l'âge de 13 ans.
Une loi de 1885 organise l'enseignement public et
impose une « laïcisation » du personnel, complétée en 1904 par l'interdiction
d'enseigner pour les congrégations religieuses.
C'est une véritable révolution,
car, jusque-là, ces dernières avaient la haute main sur l'éducation en France.
CSymboles, valeurs : clés de l'enracinement de la vie républicaine
?es fêtes et des symboles sont choisis pour contribuer à l'enracinement de la
République.
La Marseillaise devient officiellement l'hymne national en 1879,
le 14 juillet est reconnu comme fête nationale en 1880, les représentations
de Marianne se multiplient ainsi que toute une imagerie républicaine.
De grandes
célébrations républicaines, sans références religieuses, sont organisées, telles les
funérailles de Victor Hugo le 1er juin 1885, qui rassemblent près de deux millions
de personnes à Paris sur le passage du cortège jusqu'au Panthéon.
Cet édifice,
qui fut conçu pour être une église, vient d'être définitivement laïcisé par la
République et consacré à sa vocation de tombeau des grands hommes de la
République.
La loi municipale de 1884 instaure l'élection au suffrage universel masculin du
conseil municipal, qui désigne ensuite le maire de chaque commune.
Il est
demandé au maire d'avoir un local spécifique pour exercer ses fonctions : des
mairies avec la devise de la République « liberté, égalité, fraternité » sont
édifiées dans les villages et participent à la diffusion d'une culture républicaine
dans les campagnes.
Elles sont souvent complétées par la construction d'une
école, qui jouera un rôle décisif dans la transmission des valeurs de la
IIIe République
Ces valeurs s'imposent peu à peu : les républicains combattent la monarchie,
l'influence de l'Église dans l'enseignement et la vie publique ;....
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