Document culture histoire: la ville
Publié le 07/02/2023
Extrait du document
«
La ville a marqué l’histoire par bien d’autres aspects que ceux précédemment cités.
C’est à
Alexandrie que fut traduite la Bible des Septante (à la demande de Ptolémée II), que César séduisit la
reine Cléopâtre (ou le contraire), et que la bibliothèque disparut dans les flammes à cause de la révolte
de la population alexandrine conte celui qui était devenu l’amant de la reine en -48.
Il est vrai que la
population alexandrine est prompte à se révolter contre leur souverain et à leur donner des sobriquets
(ex.
Philadelphe, « qui aime son frère » d’abord à Arsinoé puis le couple l’adopte).
Cosmopolite, on y
rencontre des citoyens gréco-macédoniens, souvent des militaires, des étrangers c’est-à-dire des noncitoyens, à commencer par les Égyptiens eux-mêmes, sujets du roi lagide, Syriens, Juifs, Arabes, Libyens
et Syracusains.
Bien d’autres peuples sont présents pour commercer.
Tous peuvent se sentir
Alexandrins, tant la variété des quartiers leur permet d’être dans un milieu familier.
La ville abrite des
commerçants, des artisans, des militaires, des officiers (amiraux et généraux), des hauts fonctionnaires
(épistolographe – secrétaire aux affaires étrangères ; hypomnétographe – garde des sceaux ; « epi tôn
pragmatôn » (secrétaire aux écritures) ; dioecète (secrétaire d’État aux finances)
II.
Le temps des troubles.
(IIe siècle)
A.
Une puissance de plus en plus limitée.
Après Raphia en 217, les troubles intérieurs (que nous verrons après) ont de plus en plus de
conséquences sur la politique extérieure lagide.
Troubles intérieurs qui s’accompagnent de la
sécession de la Haute-Égypte (Nubie sûrement et une partie de la Thébaïde), de la perte de revenus
l’accompagnant (les mines d’or) et la diminution des échanges commerciaux avec le royaume de
Méroé et le pays Somali.
A partir de cette période, des contingents grecs sont en permanence
mobilisés pour garantir la sécurité du cœur du royaume.
La capacité d’intervention de la puissance
ptolémaïque s’en trouve sensiblement amoindrie dès les dernières années du IIIe siècle.
Par ailleurs,
la situation internationale n’est guère profitable aux Lagides.
Les guerres puniques gênent le
commerce avec l’Occident qui entraîne une montée des prix de l’argent et l’inflation de la monnaie de
cuivre.
Tous ces éléments expliquent l’inertie de la politique ptolémaïque.
Cette crise montrait des
signes avant-coureurs depuis le règne de Ptolémée III : l’Égypte n’est plus offensive, elle réagit, plus
qu’elle n'agit, aux attaques des Séleucides en Coelé-Syrie et tente de sauver ses possessions
européennes et asiatiques en pratiquant une diplomatie délicate.
Cette politique est poursuivie par
Ptolémée IV, ses successeurs et leurs ministres très influents.
C’est pour contrecarrer la puissance
séleucide que les diplomates alexandrins essaient de se rapprocher du Royaume de Macédoine en
faisant cesser le conflit avec les Etoliens.
La mort rapprochée de Ptolémée IV, de sa femme et du
principal ministre Sôsibos laisse le pouvoir entre les mains d’Agathocle, profitant de la minorité de
Ptolémée V.
Celui-ci tente de s’assurer de l’équilibre des puissances envoyant des ambassades : en
Macédoine pour s’assurer d’une alliance contre Antiochos III, en Séleucie pour ne pas violer le traité
conclu après Raphia, en Grèce pour recruter des mercenaires et à Rome.
Tous ces ambassadeurs
étaient des rivaux d’Agathocle qui espérait les éloigner ou en être débarrassés.
Les ambassadeurs
alexandrins n’ont pas eu les succès escomptés.
Patientant pendant près de deux ans, Agathocle les
voit revenir à Alexandrie alors qu’Antiochos III a déjà envahi la Coelé-Syrie.
Que s’est-il passé ? Sans
doute, Philippe V, roi de Macédoine, et Antiochos III ont négocié secrètement.
Le premier avait les
propositions de l’Égypte pour exercer une pression sur le roi séleucide.
Au cours de l’Hiver 203-202,
un traité de partage est approuvé par les deux monarques.
Polybe condamne, dans son Histoire, les
agissements des deux souverains qu’il qualifie de « malfaiteurs ».
C’est ainsi que commence la « 5e
guerre de Syrie » qui entraîne une importante modification des rapports de force1.
Antiochos III attaque, donc, la Cœlé-Syrie et s’empare de toute la province, malgré la résistance
de Gaza.
Une contre-offensive égyptienne échoue lors de la bataille de Panion en 200.
La Coelé-Syrie
échappe, désormais, définitivement à l’Égypte.
De son côté, Philippe V s’attaque à des cités
indépendantes (Lysimacheia, Chalcédoine, Kios…) au Nord de la mer Égée afin de maîtriser la route
des détroits (202-200), il se tourne ensuite vers les possessions lagides (le port de Samos), s’empare
de Milet mais sa campagne s’enlise face à une opposition d’États menés par Rhodes et Pergame (les
guerres de Macédoine seront vues dans un prochain chapitre).
Antiochos, à partir de 198, cherche à
s’emparer des derniers territoires lagides en Méditerranée orientale (hormis l’Égypte elle-même) et à
contrôler les détroits que Philippe V avait dû abandonner.
Rome essaye alors de favoriser des
négociations de paix entre Ptolémée V et le roi séleucide.
La conférence n’aboutit à rien car Antiochos
cherche à s’emparer de Chypre.
Béni par les dieux, le jeune Ptolémée parvient à garder l’île grâce à
une tempête qui empêche un débarquement de l’armée séleucide.
Cette guerre s’achève lorsque la
situation en Égypte se rétablit avec la majorité de Ptolémée V qui est couronné pharaon (v.
196).
Isolé
diplomatiquement, en posture délicate à l’intérieur, il accepte de négocier avec Antiochos III et lui cède
les territoires déjà conquis.
Pour symbole de réconciliation, il épouse la fille de son ennemi, Cléopâtre
Ière, ce qui renouvelle le sang royal.
Le traité lui garantit pour quelques années les revenus de la CœléSyrie.
Cette période s’achève sur un constat : la grande période de l’expansion ptolémaïque en
Méditerranée est achevée et la thalassocratie est liquidée.
Les possessions lagides resteront limitées
à celles-ci (voir carte) pendant les II et....
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