Dissertation - le malade imaginaire
Publié le 27/05/2023
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Dissertation: Le Malade Imaginaire
La comédie a souvent été considérée comme un spectacle léger: le but qu’elle affiche,
faire rire le spectateur, l'a souvent reléguée au rang de simple distraction sans conséquences.
En effet, au XVIIe siècle, la tragédie est le genre littéraire le mieux considéré au détriment
de la comédie.
Cependant, certains écrivains tels que Molière entremêlent comédie et
réflexion pour faire réfléchir le spectateur tout en le faisant rire.
Effectivement, le rire
provoqué par la comédie de ces écrivains est souvent un rire «aux dépens de» : un
personnage, une situation suscitant la moquerie du spectateur, mettant ainsi en évidence un
défaut, un ridicule.
Concernant Molière, grand dramaturge et maître du genre comique, il
créé en 1661, avec l’aide de Jean Baptiste Lully, un nouveau genre théâtral: La comédieballet.
Elle mêle danse, chant, musique et comédie et développe des sujets ordinaires, une
forme très appréciée de Louis XIV.
Le Malade Imaginaire, suivant le schéma de cette
dernière, est alors écrite en 1673.
Dans ce développement, nous analyserons la citation
suivante: « Le rire pense et donne à penser».
A travers cette citation, nous nous demandons
En quoi l’effet comique mit en place dans l’oeuvre, nous pousse à la réflexion.
Afin de
répondre à la problématique posée, il conviendra d’étudier tout d’abord la liberté d’amuser
par tous les moyens, puis le fait de faire rire pour mieux dénoncer les travers du monde,
enfin l’art de détourner des pensées sombres par le divertissement.
«Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n'est pas de plaire et si une
pièce de théâtre qui a attrapé son but n'a pas suivi un bon chemin», dit Dorante dans la scène
6 de La Critique de l'École des femmes de Molière : assurément, le but de la comédie est
l'amusement du public.
Pour ce faire, elle n'hésite pas à recourir au comique décrié, mais
toujours efficace du « bas corporel ».
Le Malade imaginaire lui consacre une place non
négligeable en mentionnant les maux d'Argan et les ordonnances des médecins.
Ce comique
culmine lorsque Monsieur Purgon se met à maudire Argan à grand renfort de maladies
digestives : de la « bradypepsie » à la « dyspepsie », de la « dyspepsie » à l'« apepsie », de
l'« apepsie » à la « lienterie », etc.
(III, 5).
Mais le divertissement que propose la comédie se traduit aussi par un art de séduire et
fasciner le spectateur, comme c'est le cas avec la comédie-ballet qui ne ménage pas ses
effets en mêlant théâtre, danse et musique.
Dans Le Malade imaginaire, le prologue et les
trois intermèdes mettent en scène des univers très différents, de la pastorale au carnaval en
passant par la commedia dell'arte et l'orientalisme.
Outre l'animation produite par la
musique et la danse, on imagine assez bien le faste des costumes, des maquillages, des
lumières tel qu'a pu essayer de les reproduire Jean-Marie Villégier dans sa mise en scène au
théâtre du Châtelet en mars 1990.
La comédie s'affirme comme un divertissement préoccupé
seulement de plaire et d'amuser.
Pourtant le rire qu'elle provoque n'est pas aussi anodin qu'il
le semble.
Contrairement aux propos évoqués précédemment, les comédies n’ont pas seulement pour
but de provoquer l’amusement.
En effet, sous couvert de faire innocemment rire le
spectateur, bien des comédies pourraient être qualifiées de pièces engagées, car elles
dénoncent, en les tournant en dérision, les injustices sociopolitiques de leur temps.
Les
pièces de Molière en sont bien sûr un exemple : si dans Le Malade imaginaire il s'attaque au
pouvoir excessif des médecins, dans Tarfuffe, l'une de ses pièces les plus polémiques, il s'en
prend à l'influence abusive des faux dévots.
Un siècle plus tard, la comédie prend une teinte
explicitement politique avec Le Mariage de Figaro de Beaumarchais.
Dans son célèbre
monologue, Figaro met à mal la société des trois ordres et des privilèges en invectivant le
comte en son absence : « Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand
génie ! … noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela rend si fier ! Qu'avez-vous fait
pour tant de biens ? vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus […] » (V, 3).
De plus, la comédie, en exagérant les manies d'un individu au point d'en faire un « type »,
se révèle aussi être une école de sagesse.
S'ouvrant au plus fort de la crise monomaniaque
d'un personnage qui tyrannise son entourage, elle....
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