THÈME : LES CONDITIONS DE LA LIBERTÉ
Publié le 23/01/2023
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THÈME : LES CONDITIONS DE LA LIBERTÉ
LEÇON 1 : LA CONNAISSANCE DE L’HOMME
INTRODUCTION
Connaître l’homme revient à savoir ce qui fait son essence, c’est-à-dire sa nature ou ce qu’il est.
Et cette
connaissance revient à mettre en exergue ses caractéristiques essentielles.
Généralement l’homme est
défini comme un être conscient ou pensant.
Pourtant, certains de ses actes semblent échapper à son
contrôle.
Dès lors, la connaissance de l’homme se réduit-elle à la conscience ? L’homme est-il toujours
responsable de ses actes?
ILES CARACTÉRISTIQUES ESSENTIELLES DE L’HOMME
A- L’homme, un être de conscience et de mémoire
Comme tous les autres êtres vivants, l’homme a une dimension biologique.
Toutefois, il possède une
faculté spécifique qui le distingue : c’est la conscience.
La conscience est la faculté psychique qui permet de se connaître, de connaître le monde et de juger.
De cette définition, il ressort que la conscience a deux dimensions : l’une psychologique et l’autre
morale.
La conscience psychologique est la faculté qu’a l’homme de se connaître et de connaître le monde
extérieur.
C’est bien ce que découvre René DESCARTES (1596-1650) à travers l’expérience du
‘‘Cogito’’ « Cogito ergo sum », c’est-à-dire « Je pense donc je suis » Discours de la méthode.
En effet,
en soumettant toutes ses connaissances et certitudes au doute, DESCARTES découvre que la seule
chose dont il est absolument certain et dont il ne peut douter est qu’il « pense » pour lui, l’homme est
essentiellement conscient.
Quant à la conscience morale, elle renvoie à la capacité qu’a l’homme de juger ses actes.
C’est ce que
Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778) affirme dans son œuvre Émile ou de l’éducation, Livre IV : «
Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix (…) juge infaillible du bien et
du mal (…), c’est toi qui fais l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions ».
Au-delà de ces deux dimensions, la conscience a aussi une fonction de rétention et de restitution.
En ce
sens elle renvoie à la mémoire.
Et la mémoire est la faculté de conservation des idées et des pensées
antérieurement acquises.
Pour Henri BERGSON (1859-1949), la conscience est identique à la mémoire
1
: « Toute conscience est donc mémoire » L’énergie spirituelle.
En effet, pour agir, la conscience,
choisit dans les souvenirs ce qui est utile.
Si tant est que la conscience opère des choix alors elle fait de
l’homme un être de liberté.
B- L’homme, un être de liberté
La liberté est la capacité qu’a l’homme de s’autodéterminer, d’agir sans contrainte, c’est-à-dire de
n’obéir qu’à sa volonté.
Et être libre pour un être conscient, c’est agir de façon responsable, loin de
l’influence ou de l’emprise de toute force extérieure et c’est bien ce que signifie cette expression
commune : ‘‘Agir en toute conscience’’.
C’est à ce titre qu’il revient à l’homme d’assumer ses actes
mais aussi de maîtriser ses opinions ou ses idées.
Car selon Henri Bergson, « Notre conscience nous
avertit […] que nous sommes des êtres libres (…) Donc, un fait est indiscutable, c’est que notre
conscience témoigne de notre liberté.
» Leçons Clermontoises
En somme, nous retenons de ce qui précède, par rapport à la définition de l’homme, que la pensée ou la
conscience et la mémoire sont propres à l’homme et lui permettent de s’assumer comme un être libre,
lucide et autonome.
Cependant, est-il réaliste de dire que nous sommes toujours maîtres de nousmêmes ? La conscience est-elle toujours manifeste en nous ? L’homme n’a-t-il pas une autre réalité
insoupçonnée qui le détermine en réalité ?
Déjà LEIBNIZ, à travers sa théorie de petites perceptions sans aperceptions, remettait en cause la
surestimation de la conscience.
Mais c’est véritablement avec Sigmund FREUD qu’on parvient à la
découverte de l’inconscient.
II-
L’INCONSCIENT, UNE AUTRE DIMENSION DE L’HOMME
A- La découverte de l’inconscient
Certes l’homme est un être de conscience et de mémoire, mais il y a beaucoup de faits psychiques qu’il
ignore et qu’il ne peut ni expliquer ni justifier : les oublis, les motivations cachées, les phobies, les
perceptions insensibles, les rêves etc.
Tout ceci révèle les limites de la conscience qui présupposent
l’existence d’un inconscient psychique.
Selon Sigmund FREUD (1856-1939), l’inconscient est l’ensemble des désirs refoulés qui échappent à
la conscience.
Cela revient à dire que l’inconscient est l’instance psychique dynamique qui est en nous
et où sont emmagasinés les instincts, les pulsions et les désirs refoulés chez un sujet donné.
Dans cette
perspective, FREUD fait une mise au point importante dans son œuvre L’Interprétation des rêves : «
Pour bien comprendre la vie psychique, il est indispensable de cesser de surestimer la
conscience ».
Ce qui laisse entrevoir que notre vie psychique est faite d’une petite partie d’actes ou de
faits conscients et que la grande partie de ces faits ou actes sont inconnus par la conscience.
Pour FREUD les preuves de l’existence de l’inconscient sont multiples.
Il écrit à ce propos dans
Métapsychologie « (…) Nous possédons de multiples preuves de l’existence de l’inconscient ».
De
ces nombreuses manifestations, nous retenons la violence.
A- La violence comme la manifestation de l’inconscient
Selon la psychanalyse freudienne, l’inconscient est le siège de la violence qui est en l’homme.
Cette
violence est synonyme d’agressivité, de barbarie qui se manifestent dans nos relations interhumaines.
Aussi FREUD affirme-t-il : « L’homme n’est point cet être débonnaire, au cœur assoiffé d’amour,
dont on dit qu’il se défend quand on l’attaque, mais un être au contraire qui doit porter au compte
de ses données instinctives une bonne somme d’agressivité ».
Malaise dans la civilisation.
Ainsi
2
dans notre tentative de caractérisation de l’homme, l’inconscient se présente logiquement comme
l’élément déterminant de la nature humaine.
Tel que présenté, l’inconscient ne révèle-t-il pas un déterminisme psychologique qui remet en cause la
responsabilité de l’homme ?
III- LE DÉTERMINISME PSYCHOLOGIQUE ET LA RESPONSABILTÉ DE L’HOMME
A- Le déterminisme psychologique et la liberté humaine
Par le déterminisme psychologique, nous comprenons que nos actes ou faits psychiques ne sont pas le
fruit de nos choix.
Ils sont plutôt produits par des forces indépendantes de l’homme.
Ainsi, le moi
conscient est-il si manipulé que sa responsabilité et sa liberté semblent illusoires.
L’homme, subissant
le déterminisme de l’inconscient, ne peut donc se prévaloir d’aucune volonté, d’aucune liberté.
D’où la
justesse de cette conclusion de l’Écrivain et poète français, Paul VALERY (1871-1945) : « La
conscience règne mais ne gouverne pas », Extrait des Mauvaises pensées et autres.
Cependant, la théorie freudienne de l’inconscient est-elle exempte de toute critique ?
B- L’homme, un être responsable
Quoique déterminé par l’inconscient, l’homme reste un sujet libre qui assume ses actes.
Dans cette
perspective, les philosophes moralistes et existentialistes font le procès de la théorie freudienne de
l’inconscient.
Ainsi, Alain fait de l’hypothèse de l’inconscient une irréalité.
Ce qu’il traduit par : « Le
freudisme si fameux est un art d’inventer en chaque homme un animal redoutable ».
Éléments de
philosophie
Quant à l’existentialiste Jean Paul SARTRE (1905-1980), l’homme est « condamné à être libre ».
Au
nom de cette liberté, l’inconscient relève de la mauvaise foi.
C’est un prétexte pour justifier nos
inconduites.
CONCLUSION
De l’analyse qui précède, il se dégage l’idée que connaître l’homme est une entreprise difficile car il est
tantôt un être conscient et libre, tantôt déterminé par l’inconscient.
Au demeurant, l’homme est....
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