Leçon 5 Quelles mutations du travail et de l’emploi?
Publié le 28/05/2024
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Leçon 5
Quelles mutations du travail et de l’emploi?
I- Du travail à l’emploi
A- Travail, emploi: de quoi parle-t-on?
1) Définir et distinguer travail et emploi
→ Le travail est une activité éco de production de biens et de services, rémunérée ou non, déclarée ou
non.
→ L’emploi est une forme particulière de travail qui permet de conférer un statut à la personne (avec de
ce fait une relative protectionmais aussi des obligations)
↘ L’emploi est le fait de participer à une activité productive rémunérée dans un cadre légal et déclaré.
= C’est la relation juridique encadrant le travail professionnel, rémunéré
- Un travail bénévole n’est pas considéré comme un emploi puisqu’il n’est pas rémunéré.
- Le travail au noir ou les activités illégales sont rémunérés mais ne sont pas non plus considérés comme
des emplois non déclarés.
L’emploi se décline en deux statuts
Les salariés (engagés auprès d’un employeur
par un contrat de travail)
87% de l’emploi total
En 2023
Les indépendants/non salariés (travaillant à
leur compte)
13% de l’emploi total
2) Les évolutions des formes d’emplois rendent plus floues les fontières entre emploi, chômage
et inactivité
→ A partir des années 1980, en France notamment, du fait de la conjoncture économique et des politiques
de flexibilisation, l’emploi stable est fragilisé.
L’emploi stable étant l’emploi salarié en CDI et à temps
complet.
→ Les formes particulières d’emploi (FPE) connaissent alors un important essor qu’il s’agisse du temps
partiel (voulu ou en sous-emploi) ou des emplois précaires (contrat à durée imitée dont les CDD, les
intérims, les apprentis).
● Du fait des difficultés face à l’emploi, des personnes se trouvent à la frontière entre l’emploi et
le chômage:
→ personnes alternant des périodes d’emplois précaires (ex: CDD, intérim) et des périodes de chômage;
→ personnes acceptant des contrats de travail à temps partiel alors qu’ils souhaiteraient travailler à
temps complet (temps partiel subi)= sous-emploi.
● De plus en plus de personnes sont considérées comme inactives alors qu’elles demeurent plus ou
moins proches de l’emploi:
→ personnes souhaitant un emploi mais indisponibles (ex: formation, maladie)
→ personnes disponibles mais ne recherchant plus activement un emploi (ex: chômeurs découragés),
→ personnes qui souhaiteraient un emploi mais ne sont pas disponibles et ne recherchent pas d’emploi
(ex: femmes élevant leurs enfants).
B- De quoi dépend la qualité des emplois ?
1) La qualité de l’emploi: définition et enjeux
● Qu’entend-on par «qualité de l’emploi»?
→ La qualité de l’emploi désigne l’ensemble des caractéristiques de l’emploi qui favorisent le bien-être
actuel et futur au travail (salaires, stabilité de l’emploi, horraires, absence ou non de pénibilité , variétés
des tâches, perspectives de carrière etc..)
● Quels enjeux?
→ La qualité de l’emploi est un enjeu pour les salariés et les entreprises mais elle détermine aussi des
questionnements plus larges sur les inégalités, l’intégration ou encore la liberté.
- Parler de la qualité d’un emploi, c’est faire référence aux conditions d’existence matérielle d’un
travailleurs via le niveaude rémunération mais c’est aussi faire le lien avec son statut social.
- La qualité de l’emploi renvoie aux caractéristiques de l’emploi au sein d’une organisation qui
peuvent être très différentes selon les travailleurs.
Cela pose la question de l’intégration de certains
salariés (jeune en CDD par exemple) mais aussi celle des inégalités (salariales entre haut et bas de la
hiérarchie, ou entre femmes et hommes etc) et des tensions qu’elles génèrent au sein de l’entreprise.
- La qualité de l’emploi renvoie aussi à la question du bien-être au travail.
Ce bien -être est perçu
comme étant un facteur de productivité et d’attractivité pour attirer les travailleurs et leur donner envie
de rester.
Il a un impact sur les capacités d’adaptation ou d’innovation de l’entreprise.
- Parler de la «qualité de l’emploi» permet de s’interroger sur les politiques de lutte contre le
chômage, et le type d’emploi qu’elles développent.
L’analyse de l’emploi ne se réduit pas à des enjeux
quantitatifs (niveau d’emplois, niveau de chômage).
2) Quels sont les principaux descripteurs de la qualité des emplois?
● La mesure de la qualité de l’emploi vise à déterminer les éléments qui conduisent à une
satisfaction au travail
↘ La qualité de l’emploi (ses principaux descripteurs) dépend donc:
→ Des conditions de travail qui désignent l’environnement dans lequel les individus travaillent, et la façon
dont ils le ressentent.
On tient compte du caractère plus ou moins répétitif des tâches, de la pénibilité,
physique et mentale, du travail, des contraintes subies, des accidents du travail.
→ de la sécurité sur le marché du travail (donc le risque plus ou moins fort d’être au chômage, de ne pas
retrrouver d’emploi et de voir son revenu baisser plus ouu moins),
→ la qualité des revenus d’activité,
→ l’horizon de carrière (= la possibilité d’évolution, et notamment de promotion, à court, moyen et long
terme), le potentiel de formation (= possibilité qu’offre l’emploi et l’organisation productive de se former
pour améliorer son horizon de carrière)
Les critères de la qualité de l’emploi selon l’OCDE
IIQuelles
sont les
évolutions de l’organisation du travail?
A-Du taylorisme au post-taylorisme
1) Le taylorisme
- organisation du travail = façon dont les différentes tâches sont réparties, coordonnées et managées
entre les individus dans une entreprise.
Frederick Winslow Taylor (1856-1915)
→ créateur de l’OST (Principles off Scientific Management (1911))
➢
Dans «l’organisation scientifique du travail» (OST) Taylor rationalise les possibilités de la division
technique du travail.
OBJECTIFS:
- réduire les restrictions volontaires («flânerie») ou non (temps morts…) de productivité.
MOYENS MIS EN OEUVRE:
- observer les ouvriers les + efficaces
- Elaborer la procédure optimale
- Imposer cette norme à tous les travailleurs
(Taylor va diviser le travail de façon verticale c’est à dire que les cadres, les cols blancs, dirigent les cols
bleus, les salariés)
voir Schéma ENT constat cause
Les observations de Taylor
A
RETENIR BAC=
ex = Temps Moderne, Charles Chaplin
2) Le fordisme
Ford (1863-1947) a débuté comme méanicien avant de devenir ingénieur puis fondateur de la Ford Motor
Company en 1903.
Il a révolutionné l’industire grâce à ses innovations en matière de processus de
production.
→ En tant que mode d’organisation du travail, le fordisme reprend les principes de l’OST de F.W Taylor
mais y rajoute le convoyeur, le travail à la chaîne.
Les apports de Ford
● Ford c’est aussi
→ une innovation sociale: «le Five dollars day»
= «ce n’est pas l’employeur qui paie les salaires mais les clients»
l’objectif de cela (payer les salariés 5euros par jour) est de fidéliser les salariés et éviter le turn-over
(rotaion du personnel due aux démissions)
→ Une gestion paternaliste de la main d’oeuvre
➢
➢
➢
La première crise du modèle tayloro-fordiste dans les années 1970
➢
Sa remise en cause dans les années 1980
3) Le posttaylorisme
=ensemble
d’organisations du
travail appelées
parfois
«toyotisme» dans le sens où elles s’inspirent du systême de production de Toyota, et qui ont en commun
un certain nombre de principes comme la flexibilité du travail, la recomposition des tâches et l’implication
des salariés via un management participatif.
→ Ces nouvelles formes d’organisation du travail remettent donc radicalement en cause les deux
principes tayloriens:
- produire en masse des produits identiques
- ne pas faire confiance aux salariés
Nouvelles formes d’organisation du travail (NFOT) + introduction de nouvelles technologies
Le
toyotisme
est une
forme
d’organisation du travail qui consiste à réduire les coûts de P°, éviter la surproduction, diminuer les délais
et produire de la meilleure qualité possible.
L’idée de base du système Toyota est l’élimination totale des gaspillages
→ La production en juste-à-temps
→ L’auto-activation de la production
= consiste à attendre la commande du client pour déclencher la production, et en déduire le volume de
consommations intermédiaires nécessaires
(principe des 5 zéros)
B- Quels sont les effets de l’évolution de l’organisation du travail sur les conditions du travail
1) Les effets négatifs du modèle tayloro-fordiste sur les conditions de travaillant
●
La division verticale du travail prive l’ouvrier de la connaissance et de la maîtrise de son
processus de production (la méthode de production, son objectif, les matériaux utilisés, les
qualités du produit fini).
↘ Le travailleur est dérésponsabilisé → sentiment d’insatisfaction, voire d’aliénation, de déshumanisation.
●
La division horizontale du travail parcelise les tâches, le travail est «en miettes», il perd toute
signification.
Le travail est monotone, répétitif, voire ennuyeux.
↘ Perte de motivation, augmentation malfaçons, perte d’efficacité, augmmentation absentéisme
●
Le taylorisme dégrade la qualité de l’emploi: il augmente le rythme de travail, la fatigue,
provoque des pathologies nerveuses et physiologiques (tics, maux de tête, surdité).
Il impose des
tâches répétives éternellement répétées.
Il prive également l’ouvrier de toute perspective
d’amélioration (horizon de carrière, potentiel de forrmation, inexistants).
↘ Le salarié voit son bien être réduit (conditions de travail dégradées, perte de qualification, pression
accrue°).
2) Les effets ambigus des modèles post-tayloriens sur les conditions de travail
● Effets positifs=
→ La mécanisation, voire l’automatisation, a réduit la pénibilité du travail (des tâches autrefois faites à la
main, au prix de blessures, de maladies, sont aujourd’hui....
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