Explication linéaire « Ma Bohême » ( Fantaisie)
Publié le 03/07/2024
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Explication linéaire « Ma Bohême » ( Fantaisie)
Quelques éléments de compréhension :
« Ma Bohème » : Peut aussi s’écrire « bohème » en particulier dans l’expression « vie de
bohème ».
Le nom renvoie aux bohémiens (Tsiganes), habitants nomades de la Bohême, en
Europe centrale.
Rimbaud met un accent circonflexe pour évoquer sa condition sociale.
Fantaisie= Pièce musicale de forme libre.
En littérature, désigne une œuvre laissant libre cours
à l’imagination.
C’est bien le cas ici puisque Rimbaud se déjoue des règles du sonnet et
transforme la réalité.
Intro :
É crit par Arthur Rimbaud à l'â ge de 16 ans, « Ma Bohème » évoque la vie de bohème qu'il a
connue lors de ses fugues de Charleville vers Paris ou encore la Belgique.
Il veut fuir un milieu
étouffant et le conformisme.
Il s'agit d'un sonnet léger de forme traditionnelle en alexandrins,
plein de fantaisies, de jeunesse qui illustrent bien ses errances adolescentes.
Dernier poème
du recueil Les Cahiers de Douai paru en 1870, il reste l’un des plus célèbres de son œuvre.
Pblm : En quoi ce sonnet est-il une célébration du monde et de la poésie?
I.
Un poète vagabond (premier quatrain)
Ce sonnet autobiographique présente l’errance de Rimbaud, poète vagabond et fugueur.
- Le thème de l’errance est introduit au premier quatrain avec la répétition du verbe « aller » :
« Je m’en allais » (v.
1), « J’allais » (v.
3).
= Le sonnet ne décrit pas une promenade, mais bien
une errance sans destination précise.
- Le poète est habillé pauvrement : ses « poches » sont « crevées » (v.
1), c’est-à-dire trouées ; son
manteau devenait « idéal » (v.
2), jeu de mots signifiant que la veste est tellement usée qu’il
n’en reste que l’idée.
Mais, paradoxalement, sa pauvreté n’est pas source de malheur car le
poète ne semble pas en souffrir.
Il fuit ainsi les conventions sociales et s’affranchit
symboliquement des codes d’une société bourgeoise qui l’oppresse.
La pauvreté a donc
ici un pouvoir libératoire.
- Le poète place son vagabondage sous le signe de la « Muse » (v.
3).
À l’image de la poésie
romantique, le poète errant invoque l’inspiration venue du ciel.
La Muse est apostrophée et
personnifiée comme une divinité qui guide le poète.
Conformément à la tradition
romantique, Rimbaud devient ici le vassal poétique d’une Muse qui règne en maîtresse
sur son inspiration.
- Le vers 4 marque une rupture.
Il est perturbé par des interjections monosyllabiques qui
témoignent de l’enthousiasme du poète devant les rêves qui ont été les siens (« oh ! là ! là ! que
d’amours splendides j’ai rêvées ! »).
Ces nombreuses exclamatives marquent également l’ironie
du poète qui porte un regard critique sur ses exaltations passées.
La langue et la versification
irrégulière rendent compte de cette flâ nerie.
Les alexandrins sont disloqués, vers 4, où une
suite de monosyllabes désarticulent le trimètre (« Oh ! là ! là ! »).
Le découpage rythmique se
fait chaotique à l’image de l’avancée du jeune homme sur les sentiers.
= Avec beaucoup d’humour, Rimbaud tourne aussi en dérision la grandiloquence de la
poésie romantique amoureuse.
II.
Un « Petit-Poucet rêveur » (second quatrain)
Le second quatrain poursuit le récit de cette fugue en pleine nature.
= Le poète s’identifie à la figure du Petit-Poucet.
Cependant, au lieu de semer des cailloux sur
son chemin, le pantalon troué du poète sème des « rimes », comme le souligne avec force le
rejet au début du vers 7.
- Le poème est sous-titré : « fantaisie ».
La fantaisie se définit comme une œuvre originale qui
suit plutô t les caprices de l’imagination que les règles de l’art.
C’est bien le cas ici puisque
Rimbaud se déjoue des règles du sonnet et transforme la réalité : en effet, le paysage se
métamorphose en univers fantastique « Mon auberge était à la Grande-Ourse », « Mes étoiles au
ciel avaient un doux frou-frou »...
Le vagabondage du poète prend une dimension cosmique avec le registre merveilleux, propre
aux contes, amorcé par la figure du Petit-Poucet, ouvre la voie à un univers fantastique et
magique.
Le vagabondage prend alors une dimension cosmique : le poète dort à la belle étoile
(« Mon auberge était à la Grande-Ourse », v.
7), les étoiles s’animent et émettent de légers
bruits (« frou-frou », v.
8).
- Le vers 8 exprime la liberté et la fantaisie du poète notamment par l’emploi de l’onomatopée
« frou-frou », proscrite en poésie, mais délibérément employée par Rimbaud pour sa
sonorité enfantine et naïve.
Le poète se moque encore ici des règles de la poésie romantique
qui privilégie le langage soutenu.
=Derrière cette parodie de la poésie, c’est en même temps son propre mythe que le
poète construit.
Le jeune Arthur Rimbaud évoque ici très subtilement son art poétique, c’est à dire son
idéal poétique, sa vision du poète et de la poésie.
III.
La communion avec la nature (premier tercet)
Le premier tercet dépeint la communion....
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