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Publié le 04/11/2023
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Marion RHODES
TS3
Dissertation de philosophie :
Sujet n°1 : La libération passe-t-elle par le refus de l’inconscient ?
Chaque être humain semble aspirer à la conquête de la liberté, à la libération.
Effectivement, chaque Homme est un sujet, c'est-à-dire qu’il est considéré comme une
personne consciente de soi et raisonnable du fait qu’il possède la conscience.
Mais la liberté
lui est-elle acquise de ce fait ? Il est très difficile de déterminer ce qu’est la libération, bien
qu’elle constitue une représentation personnelle et familière pour chacun d’entre nous.
La
liberté est un terme venant du latin « liber ».
Aux sources de notre civilisation, la liberté
désigne un statut, une condition garantie par un ensemble de droits et de devoirs.
Ce terme
désigne la libre condition de l’homme qui n’est ni esclave, ni prisonnier, à disposer de sa
propre personne.
Par la suite, les philosophes et les théologiens l’ont défini telle une
caractéristique individuelle purement psychologique et morale.
Habituellement, on conçoit
la liberté comme l’absence de toute contrainte étrangère, mais de nombreux philosophes ont
apporté à cette définition leur pensée personnelle.
Prenons l’exemple de Voltaire qui énonce
que « la liberté consiste à ne dépendre que des lois », ou bien Raymond Aron selon lequel la
seule liberté fondamentale est celle « de ne pas être empêché de ».
Ou encore, selon les
stoïciens, qui la conçoivent comme l’état idéal de l’être humain, qui atteint la sérénité par la
maîtrise de ses passions.
Ce serait donc l’indépendance intérieure et la capacité morale de se
déterminer en suivant les seuls conseils de la raison et de l’intelligence non corrompue par la
passion.
Ainsi, la libération serait le fait de devenir totalement maître de soi même en sortant
de l’esclavage et du rôle de prisonnier, en se dérobant à la servitude pour disposer librement
de sa personne.
C’est se donner les moyens de ne pas être empêché de faire ce que l’on veut,
cela s’oppose donc à l’aliénation.
On constate donc que la libération est bien plus
compliquée qu’il n’y parait.
Elle serait en partie rattachée au lien entre la conscience et
l’inconscient.
Ce dernier peut avoir plusieurs définitions, ce peut être tout ce qui n’est pas
conscient, l’ensemble des forces irrationnelles naturelles,voire cosmiques, qui mènent le
monde et l’existence à leur insu selon Nietzsche (1844 -1900), Schopenhauer (1788-1860),ou
encore E.
von Hartmann (1842-1906).
L’inconscient est aussi défini par le concept
psychanalytique énoncé par Freud (1856-1939).
Cette seconde idée est celle qui nous
intéresse ici, nous la développeront durant la dissertation.
On pourrait donc se demander si le refoulement de l’inconscient est une condition nécessaire
mais pas forcément suffisante pour se rapprocher de la conquête de la liberté ? La solution
parait évidente, et pourtant…
Tout d’abord, l’esprit de chaque être humain implique sa conscience et son
inconscient.
Ces deux concepts semblent ne pas s’accorder.
Pourrait-on en partie devenir
seul maître de ses actes si on se détachait l’idée d’un inconscient? Dans ce cas, l’exclusion de
l’inconscient serait nécessaire pour parvenir à la libération.
Il faudrait avant tout définir plus
en profondeur ce qu’est le concept de l’inconscient, puis se pencher sur ses manifestations
pour enfin montrer que l’inconscient semble dominer et aliéner l’Homme.
Avant tout, l’inconscient est un concept bien abstrait.
Nous allons donc tenter de le
définir du mieux possible.
Ce terme désigne tout processus psychique dont l’existence nous
est démontrée par ses manifestations mais dont nous ignorons tout, bien qu’il se déroule en
nous.
Bien qu’avant lui certains philosophes effleurèrent cette idée, Sigmund Freud, ce grand
philosophe, fut le premier à vraiment s’y intéresser et à réellement formuler l’hypothèse de
l’inconscient.
Il créa une technique d'investigation psychologique destinée à rendre compte
de l’inconscient, de ses mécanismes et de ses effets, fondée sur la libre association des idées
du sujet.
C’est ainsi qu’apparut le Psychanalyse Freudienne qui nous en a appris beaucoup
sur l’être humain.
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Cependant, durant une longue période, l’existence de l’inconscient fut abondamment remise
en question.
De nombreuses personnes refusaient cette idée qui ne semblait pas concevable.
Effectivement, Bergson explique que pour l’être humain, nos états psychologiques sont
forcément conscients, donc si un état psychologique ne l'est pas alors il n'existe pas.
Un
certain nombre de philosophes pensaient initialement de cette manière, comme par exemple
Descartes qui dit que "toute pensée est consciente», Alain qui ramène l’inconscient à la partie
animale de l’homme, ou bien encore Sartre qui pense que l'inconscient est une "mauvaise
foi".
Malgré tout, la psychanalyse freudienne a fini par nous faire appréhender l’idée
d’inconscient en montrant qu’il peut y avoir des états psychiques sans conscience.
Selon
Freud, chaque être humain porte en lui, en son inconscient, un « double obscur », une entité
différente du sujet conscient.
Ce serait selon lui une entité dotée de pensée et de désirs
semblables à ceux de l’esprit conscient, qui agirait donc sur celui-ci, le dominant.
Elle serait
guidée par l’instinct et se traduirait par des pulsions aveugles.
Ainsi, en ce sens l’inconscient serait un autre moi, un moi subliminal, telle une région
inexplorée.
Certain assimile aussi l’inconscient au corps lui-même, ou alors au refus de
penser.
Bergson s’est lui aussi penché sur la théorie de l’inconscient qu’il justifie par le fait que la
conscience agit seulement dans le temps du présent ainsi lorsqu'elle n'agit pas dans le
présent elle n'est pas.
Par ce fait, il arrive à prouver l'existence d'un état psychologique
inconscient car ce qui ne fait pas partie du présent est alors considéré comme inconscient, les
souvenirs en sont un exemple.
De ce fait, dans La pensée et le mouvant, il déclare que la
psychanalyse nous fait « constater que l'inconscient est là, contre la stricte logique elle
affirme que le psychologique a beau être du conscient, il y a néanmoins un inconscient
psychologique.
»
Le psychisme ne se limiterait donc pas à la conscience, il inclurait une autre partie moins
connue: l’inconscient.
Pour Freud, l’hypothèse de l’inconscient est nécessaire car elle seule permet de comprendre
des "états de conscience" ne relevant pas de la conscience claire et immédiate, ne dépendant
pas de la volonté ou de la pensée.
L’inconscient se manifeste donc par divers phénomènes, "états de conscience", comme par
exemple les lapsus qui sont des mots ou expressions dites à la place d'une autre, ou bien les
actes manqués désignants des actes qu’étrangement on ne réussit pas à un moment donné
alors qu’ils sont habituellement réussit.
Il y a aussi les comportements aberrants qui
semblent révéler l’inconscient, par exemple lorsque au lieu de traverser une place, on en suit
les frontières, suivant un comportement illogique et inexpliqué.
De même, les rêves sont des
manifestations de l’inconscient, à travers eux s’expriment un désir, une envie, un manque ou
une pensée inconsciente.
L’inconscient exprime aussi le souvenir, le passé, tandis que la
conscience se base sur le présent.
L’idée de « rêve éveillé » s’oriente dans cette même
optique, révélant aussi un désir ou quelque chose que la conscience refoule et qui ne
parvient à s’exprimer qu’à travers l’inconscient.
Les associations libres sont aussi un
exemple révélateur de l’inconscient.
Le terme « associations libres » désigne l’associations au
hasard des représentations mentales, libre de ce que « je pense » et de ce que « je veux »,
sans réflexion préalable.
Ces associations ne dépendent donc pas de la raison, de la volonté,
de la conscience.
Mais elles s’orientent pourtant dans une direction qui semble due au
hasard…ou plutôt à l’inconscient.
Ce qui révèle l’existence de ce dernier, tel un pouvoir en
nous même que nous ne pouvons pas contrôler.
C’est l’inconscient qui nous domine donc
d’une certaine manière.
Freud a basé toute sa théorie de l'inconscient sur ces manifestations incompréhensibles et
inexplicables par la conscience, remettant en cause la conception de l'homme chez qui le
psychisme serait uniquement constitué de la conscience.
Toutes ces manifestations s’imposent à l’être humain, qui est finalement contraint
d’agir différemment que l’aurait fait sa conscience.
L’esprit ne se range donc pas entièrement
au volontaire, parfois ses pensées lui échappent, il se trouve alors gouverné par une entité
obscure et inconnue, qu’il ne peut pas maîtriser, l’inconscient.
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Ainsi, Nietzsche énonce en 1995 dans La volonté de puissance que "C'est que la conscience n'est
qu'un « Instrument »; et en égard à toutes les grandes choses qui s'opèrent dans
l'inconscient, elle n'est, parmi les instruments, ni le plus nécessaire ni le plus admirable.".
L’être humain serait donc esclave de son inconscient, sa conscience enchaînée par ce dernier
qui soumet parfois l’Homme tel un outil inanimé privé de droits.
Il entrave ses pensées,
contrôlant ses actes,… comme par exemple lorsque nous sommes parfois gouverné à notre
insu par notre sexualité,…
L’être humain est donc totalement prisonnier de ses désirs et ses envies, même ses pensées
ne lui appartiendraient pas.
Or il essentiel d'avoir la maîtrise de nos pensées et de nos actes
pour être des sujets et non des êtres manipulés.
L’Homme est donc manipulé, son esprit
étant aliéné par l’inconscient, c'est-à-dire qu’il est sous la domination de ce....
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