Cours sur le travaille
Publié le 29/04/2023
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«
Guide du cours sur le travail :
A.
Le travail, condition et horizon.
I.
Texte 1 : La Genèse, ch.
3, v.16,17,18,19.
Dieu s'adresse à Eve et Adam dans ce texte, le travail est défini comme une malédiction et
de souffrance.
–
–
–
(lignes 1 à 5) Malédiction et douleur : la punition du travail.
Le travail n'est pas compris comme une activité de réalisation de soi, le christianisme
s'ancre dans un contexte technique où il est difficile de concevoir l'activité
productive qu'est le travail comme une source de joie.
(lignes 5 à 7) L'effort perpétuel :
Le travail n'est pas seulement une source de douleur, c'est aussi une prison
perpétuelle.
Le caractère perpétuel (qui se répète à l'infini) lui donne une dimension
absurde.
Ainsi, nous travaillerons jusqu'à ce que nous retournions dans la terre, d'où
nous avons été pris.
Ce passage est important, puisque chez les Chrétiens, Dieu est compris comme le
premier artisan, il est celui qui fabrique l'homme à partir de la terre.
Cependant, à la
différence de Dieu, notre existence faite de poussière est éphémère, nous sommes
une matière qui a pris une forme temporaire et qui lutte en permanence pour
demeurer dans sa forme (en vie) sans pourtant jamais sortir victorieux de cette lutte.
(lignes 7- 8 ) Vanité : « tu es poussière, et retourneras poussière »
Quelle signification donner au travail lorsque nous savons qu'il n'a aucune fin ?
En effet nous travaillons pour vivre, mais notre vie est vouée de toute façon à
terminer.
On a l'impression d'être dans un cycle infernal.
Conclusion du texte (Cours ) :
La thèse fondamentale de cet extrait de la bible est que nous devons travailler car
nous avons enfreint la loi de Dieu.
Le travail est une punition, cette punition est manifeste puisque
le travail s'accompagne d'effort et de souffrance.
On a donc une idée du travail purement chrétienne.
Le travail est la preuve de notre péché, puisqu'il s'agit d'une activité douloureuse qu'il faut
accomplir chaque jour.
Comment le travail ne serait-il pas une punition puisqu'il n'est que
souffrance ? Si nous sommes là à cause de Dieu, ce dernier ne nous fait pas souffrir chaque jour
pour rien, il faut bien que nous ayons commis une faute.
→ Une issue au travail ? :
a) La mort : Ce cycle de la souffrance qu'est le travail, ne prendra fin qu'avec notre mort.
Autrement dit, après avoir travaillé toute la vie, notre seul espoir de repos c'est la tombe.
Ce n'est
pas pour rien que l'on dit « repose en paix » quand quelqu'un meurt.
Cela veut dire que nous
considérons toute la vie comme un effort perpétuel.
En latin d'ailleurs, l'étymologie du terme travail
est tripalium, instrument pour tenir de force les bœufs afin de les ferrer.
C'est aussi un instrument de
torture à trois pieux.
b) L'au-delà :
Dans le christianisme, la seule issue au travail c'est la vie dans l'au-delà.
Ainsi, la seule
manière que nous avons d'échapper à cette prison perpétuelle de souffrance qu'est le labeur de la
terre, c'est de bien nous comporter afin de pouvoir accéder au paradis dans lequel il n'y aura à
fournir nul effort, où nous n'aurons plus faim, où nous n'aurons plus soif.
Transition : Les chrétiens ne sont pas les seuls à considérer le travail comme une
servitude perpétuelle, chez les grecs cependant, une autre manière de trouver une issue au problème
que constituent les tâches répétitives du labeur est donné par Hannah Arendt.
II.
Texte 2 : La condition de l'homme moderne, Hannah Arendt.
1958
(lignes 1 à 6 ) Satisfaire ses besoins : une honte.
Ce n'est pas l'esclave qui rend les tâches honteuses, ce sont les tâches honteuses qui font de
vous un esclave.
(lignes 6 à 11) Échapper à l'asservissement, par l'asservissement :
Nous ne pouvons échapper au travail, dans le contexte technique des grecs, que dans la
mesure où nous pouvons asservir d'autres hommes.
(lignes 11 à 14 ) Esclave : un homme devenu animal domestique.
Le fait de satisfaire simplement ses besoins, ne fait pas appel à nos capacités
intellectuelles les plus hautes.
C'est à ce titre que nous ne sommes encore un animal lorsque nous ne
faisons que travailler.
Conclusion du texte (Cours ) :
La thèse fondamentale du texte de Hannah Arendt, c'est bien que ce n'est pas le statut
d'esclave qui par lui-même rend honteux des tâches de ménage, agricoles, ou de soin.
Ce sont ces
tâches elles-mêmes, qui font de celui qui les accomplit quelqu'un qui n'est pas encore arrivé au
statut d'être humain.
En d'autres termes :
a) Satisfaire ses besoins ne fait pas appel à notre humanité, celui qui se
contenterait de simplement boire, manger, et faire ses besoins, ne vaut pas plus qu'un cochon pour
les grecs.
Et en ce sens, il ne mérite que mépris et esclavage.
De là le fait que les peuplades que les
grecs envahissaient ou pillaient dans leurs expéditions guerrières, étaient considérées comme des
sous-hommes lorsqu'elles paraissaient n'être occupées que de leur subsistance, et méritaient
d'emblée le statut d'esclave.
b) La domination de l'homme par l'homme est justifiée dans ce texte, par le
fait que si on voulait accéder à une vie libre, il fallait d'abord s'émanciper du labeur de la terre.
Si on
voulait développer ses capacités intellectuelles, et tout simplement au temps libre (libre de travail) il
fallait absolument asservir d'autres êtres humains qui en quelque sorte, nous remplacent face aux
champs en travaillant pour deux.
Chez les grecs, le terme qui désigne le loisir ou le temps libre est :
skholè, d'où le terme école sera ensuite forgé.
1
1ces textes doivent être lus et relus, de façon à pouvoir être utilisés, dans le contenu, si vous tombez
sur des dissertations qui portent sur le travail, la liberté, le bonheur.
III.
Texte 3 : André Gorz, Métamorphoses du travail.
Le travail est un terme général, nous ne pouvons cantonner sa signification à la simple
reproduction de la vie quotidienne (travailler la terre, aller chercher l'eau au puits) Aujourd'hui il se
présente comme travail salarié, ou « rémunéré ».
Les individus d'une société satisfont leurs besoins
mais non directement par le produit de la terre, ni par l'intermédiaire d'esclaves, en général dans nos
société le travail est un service rendu à d'autres :
(lignes 1 à 4 ) Le travail une invention de l'industrialisme.
(lignes 5 à 11) Le travail n'est plus une besogne (agriculture, chasse), ni un
labeur (ménage, soin, cuisine) , ni un loisir (réparations, bricolage)
(lignes 12 à 16) Un glissement de sens, de l'autoproduction au travail rémunéré.
(lignes 17 à 20 ) Le travail : un champ d'action public, qui nous sort de la sphère privé.
(lignes 20 à 25 ) Le travail rémunéré un lien avec les autres.
Conclusion (Cours ) :
Pour Gorz dans cet extrait, la thèse fondamentale est que le travail rémunéré est
désormais la seule forme de travail que nous connaissons.
Nous n'expérimentons plus une activité
productive qui produise directement les denrées nécessaires à notre survie, ex l'agriculteur :
aujourd'hui, ce dernier produit du blé, mais ne le mange pas.
Il le vend sur le marché à des clients,
d'autres travailleurs ou des entreprises.
En ce sens, le travail domestique ou le bricolage, ne
s'insèrent pas du tout dans la sphère publique comme étant des fondements essentiels de la survie du
groupe.
L'effort domestique, l'effort privé, ne contribue qu'au bien être individuel mais ne contribue
pas à la survie du groupe.
Dans les tribus primitives, le travail et la division du travail ne connaît
pas cette séparation entre domestique/ et public, par ailleurs, la division du travail est tellement peu
développée dans ces sociétés que tout le monde participe à toutes les tâches.
En ce sens :
a) Le mot travail a une nouvelle signification :
On peut donc dire que le « travail » comme activité sociale de satisfaction des
besoins, est passé à un niveau de développement tel qu'il est relation directe entre les besoins
individuels des autres et non plus par les besoins d'une collectivité.
b) L'autoproduction : Le travail de reproduction de sa propre vie
individuelle, bien être et soin matériels de la maison, sont cantonnés à la sphère de l'intime et sont
les seules tâches qui ne sont pas commandées par d'autres.
c) Une invention de l'industrialisme :
L'industrialisme, comme système économique dans lequel l'industrie a une place
prépondérante, fait référence ici à la généralisation de la production industrielle de marchandises au
niveau planétaire.
(Les mots en -isme désigne des mouvements ou des doctrines) Gorz considère
donc le travail dans son sens moderne comme une invention, cette invention est le fruit de l'histoire.
Ce qui déjà nous met face à la problématique des métamorphoses des rapports sociaux dans le
temps.
Aussi, le travail a changé de sens, mais il a aussi changé de réalité.
→ Peut-on alors considérer que le travail rémunéré sera remplacé un jour par une
autre forme de travail ?
Bilan (Cours ) :....
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