Cours complet HLP les expressions de l’art et la sensibilité
Publié le 21/01/2023
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Leçon 3
Les expression de l’art et de la sensibilité
1.
Définition de l’art
L'art est l'activité humaine qui consiste à produire des œuvre ayant une valeur
esthétique.
2.
Analyse de la définition
a) L'art est une production humaine par opposition aux productions de la
nature qu'elle peut copier ou concurrencer, par exemple on raconte que le
peintre de
l'Antiquité grecque Zeuxis, avait peint des grappes de raisins si bien
rendues
que les oiseaux en étaient abusés ; l'artiste peut aussi s'inspirer de la nature
comme
l'expriment Les Nymphéas de Monet
b) Par ailleurs, l'art a ceci de commun avec la technique qu'il produit des
objets.
Dans le cas de la technique on parle d'objets fabriqués.
Mais l'activité
de production de l'art est tellement singulière et inattendue qu'on parle alors
de création d'oeuvres, comme si l'artiste avait la capacité divine d'inventer à
partir de rien.
Or, c'est toujours sur une matière plus ou moins dense que
l'activité artistique s'exerce, par ex.
le marbre pour le sculpture, la toile pour le
peintre, ou même les mots pour le poète.
c) Enfin, les œuvres d'art satisfont un désir dit esthétique, c'est-à-dire relatif
au jugement de goût.
Le terme esthétique concerne aussi bien le beau en
général que l'art lui-même.
Il laisse supposer que l'oeuvre d'art devrait être
nécessairement belle, or ce n'est pas toujours le cas.
Par exemple, certaines
œuvres d'art contemporaines particulièrement provocatrices peuvent susciter
une certaine exaspération.
On peut citer par exemple « Tree » de Paul
McCarthy (2014) qui a engendré une telle polémique et suscité une telle
animosité que l'oeuvre a du être retirée de la place Vendôme où elle était
exposée.
3.
Question posée :
L'artiste est-il doué d'une sensibilité particulière ?
Introduction :
L'histoire de l'art nous révèle que la sensibilité de l'artiste évolue et change
suivant les époques.
Ainsi l'activité artistique s'exprime suivant des courants
différents.
Les expressions de la sensibilité et l’art :
Le XVIIIe siècle marque le romantisme dans l’art : l'artiste exprime sa
sensibilité à l'égard de la nature, devenue à la fois source d'inspiration et
miroir de son intériorité.
Les poètes et romanciers romantiques peignent des «
paysages-état- d'âme » : paysage sans personnage ou avec des figures
mythologiques tels que des nymphes afin d’évoquer un sentiment chez le
spectateur et changer son état d’âme.
Il ne s'agit pas ici pour le romantique de s'inspirer de la nature, mais plutôt de
la percevoir à travers sa propre sensibilité chargée d'émotions.
Par ex.
Vénus
et Adonis
de Nicolas Poussin.
A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, on assiste à un courant
artiste qui met en avant les expressions de l'esprit.
C’est le symbolisme.
Les symbolistes mettent en valeur le pouvoir de suggestion de l’art : Les
choses sont évoquées à partir des sensations et des impressions qu'elles
provoquent chez l'artiste qui cherche à en montrer l'essence spirituelle.
Par ex.
Orphée de Gustave Moraud.
* [Orphée, est un héro de la
mythologique grecque qui fait tenir en ensemble le divin et le mortel, fils
d'Apollon (dieu de la beauté, de la mesure, des formes belles et régulières) et
de Dionysos (dieu de la vigne du vin et des excès, de l'hubris, de la
démesure).
Orphée est le symbole du sujet divisé ] *
On peut également faire référence au tableau de P.Gaugin : « D'où venons
nous » Parmi les poètes du symbolisme, on peut citer P.
Verlaine, C.
Baudelaire, S.
Mallarmé.
Si dans l'art symbolique, l'artiste cherche ainsi à montrer l'essence de l'art,
dans l’art lyrique
(XIX – XX), ce sont ses sentiments qu'il expose.
L'artiste exprime avec
personnels sur des thèmes très généraux comme l'amour, la nature, la mort, le
temps qui passe.
Par ex., la Petite lyrique muse de Ronsard qui chante
l'amour, ou le Lac de Lamartine qui est une réflexion sur l'irréversibilité du
temps qui emporte tout.
Par ailleurs, généralement, l'artiste est rarement représenté comme un être
menant une existence tranquille et paisible, au contraire l'intensité de l'activité
artistique génère le plus souvent de la peine, de la douleur, voire même se
transforme en un véritable supplice.
La sensibilité artistique entretient ainsi
une relation paradoxale avec la souffrance.
Si celle-ci déclenche l'acte créateur
(les tourments de Van Gogh) et le nourrit (« le dérèglement de tous les
sens » de Rimbaud), elle peut devenir un véritable obstacle à l'expression
artistique condamnant parfois l'artiste à une existence maudite (Verlaine,
Baudelaire).
La mélancolie apparaît ainsi comme un invariant du portrait de l'artiste, qui
s'exprime en « mal du siècle » chez les romantique et en « spleen »
dans l'oeuvre de Baudelaire (« Les fleurs du mal »).
Il nous semble évident que l'artiste est doué d'une sensibilité particulière.
Mais
quelque part, ne serions-nous pas tous des artistes au moins en puissance ?
Il convient d'abord de considérer par quoi l'artiste se distingue du commun ;
ensuite nous montrerons en quoi la sensibilité de l'artiste peut être partagés
par tous ; et enfin nous nous demanderons pourquoi l'oeuvre d'art nous
émeut-elle ?
I - L’artiste se distingue du commun des hommes
Par son originalité à créer des oeuvre singulière, l’artiste passe pour un être
spécial, doué d'une sensibilité particulière, il est souvent considérer comme un
génie.
On peut alors se demander d'où tient-il son talent.
Du travail acharné, du don,
d'un apprentissage exigent et prématuré, d'un entraînement sans trêve,
etc.
?
Selon Platon, l'artiste ne vaut rien sans les Muses.
Car il est somptueux que
grâce à une force supérieure, une inspiration divine, sans laquelle il
n'est plus rien.
L'artiste serait alors un simple messager, il n'aurait en luimême aucun art, comme si la création s'accomplissait en lui mais sans
lui.
Or, il apparaît qu'il n'y a pas d'artiste sans apprentissage dans les écoles d'art
ni sans travail.
(Ex.
le pianiste et ses gammes, la danseuse et ses pointes).
L'artiste a donc une maîtrise technique qui lui permet de réaliser des prouesses
(Ex.
la sculpture qui rend dans le marbre les expressions du visage et de
la posture dans Le penseur de Rodin.
Même dans les arts comme la poésie, l'art de rimer constitue le coté technique.
En effet, ce qu'on ne doit pas perdre de vue, c'est que l'artiste pour être
fécond doit posséder une pensée disciplinée, et un exercice plus ou moins long.
Car l'oeuvre d'art présente aussi un coté purement technique dont on arrive à
se rendre maître que par l’exercice.
comme l'affirme Hegel dans son Introduction à l’Esthétique.
Pourtant travail et technique ne suffisent pas à définir l'art.
Car celui-ci implique une part d'improvisation et de spontanéité qui ne sont
jamais réductibles à la simple application d'une règle.
Kant définit le génie à partir de l'art : il faut considérer le génie comme « le
talent naturel qui donne ses règle à l'art ».
Ainsi contrairement aux règles qui régissent des lois sociales ou les lois
physiques, les règles de l'art sont produite d'une manière singulière par
l'artiste lui-même.
D'autre part, l'artiste doit connaître les profondeur de l'âme et de l'esprit
humain.
Et cela exige une étude approfondie du monde extérieur à l'artiste et
de son propre monde intérieur.
Cette étude qui lui fournit les sujets de ces
représentations esthétiques.
Nous venons de présenter certaines qualités propres à l'artiste.
Toutefois, les
œuvres d'art s'adressent à autrui qui est censé être en capacité de les recevoir.
Dès lors, qu'est- ce qui rend possible cette réceptivité ?
II - Nous serions tous des artistes en puissance
Un artiste en acte est celui qui est déjà effectivement un artiste.
Or, les œuvres
d'art sont des productions humaines qui donne à voir, à contempler.
Comment alors établir le lien entre l'homme qui consacre sa vie à l'activité
artistique et les autres qui évoluent dans d'autres domaines ?
Nous connaissons tous l'adage selon lequel « les goûts et les couleurs ne se
discutent pas ».
Ce qui voudrait dire à chacun son goût et celui-ci ne peut être
que subjectif.
Cependant, bien que le goût soit subjectif, il n’en demeure pas
moins nous pouvons tous porter un jugement esthétique sur des œuvres ; en
ce sens :
Le goût est un jugement universellement partagé par tous les hommes.
Le jugement de goût est donc à la fois subjectif et universel.
Ainsi : ce sentiment humain définit le sens commun esthétique.
Ce dernier
permet à la fois, à l'artiste de créer, mais aussi aux autres hommes de recevoir
l'objet produit comme une œuvre d'art.
Ainsi : le sens commun esthétique rend possible la communicabilité du
sentiment dans le jugement de goût, et permet ainsi d'établir un lien entre
nous et l'artiste, une relation intersubjective.
Mais goûter ce n'est pas simplement sentir, mais réfléchir la sensation.
Réfléchir esthétiquement revient à ressentir l'harmonie sur laquelle repose le «
libre jeux de nos facultés » (sensation, imagination, entendement ou raison)
comme le montre Kant.
Nous pouvons donc recevoir l'art dans toute sa beauté et sa fulgurance parce
que nous sommes doués d'une faculté de juger esthétique que nous devons
exercer.
Pour cela l'homme doit porter attention aux œuvres d'art.
Car en effet,
la satisfaction esthétique que nous éprouvons provient de l'effet miroir produit
par l'oeuvre d'art, par exemple lorsque nous lisons un bon livre.
L'expérience esthétique est toute singulière : d'abord, elle sollicite le niveau
sensoriel de notre sensibilité ; ensuite, elle se prolonge dans une
communication émotive.
Les émotions sont donc au cœur de la sensibilité
artistique, à la fois parce qu'elles les sollicitent et les exacerbent, mais aussi
parce que l'artiste sait bien les capter ou les reconnaître dans la vie
quotidienne.
III - L'art nous émeut
Nous éprouvons tous des émotions, et l'artiste met en scène ce que nous
pouvons tous ressentir.
Mais juge-t-on une œuvre d'art comme on apprécie un met culinaire ?
Les goûts varient selon les époques, les cultures et les catégories sociales.
Or, l'art est une production humaine universelle, et les œuvres d'art ont
vocation à durer.
En effet, la pratique de l'art est universelle, tant d'un point
de vue historique (des peintres rupestres les plus primitifs à l'art
contemporain) que d'un point de vue géographique (toute culture connaît
au minimum le chant ou la musique).
C'est sans doute parce que l'art répond à un besoin proprement humain et qu'il
a une certaine « utilité », mais laquelle ?
Dans sa philosophie de la beauté « Le Banquet », Platon expose sa
dialectique du beau en nous invitant à passer de la beauté sensible (un beau
corps, des beaux corps) à la beauté intelligible
= celle de l’âme
« Le beau, c'est la splendeur du vrai » dit Platon.
Si nous considérons la
dimension morale de la vérité qui s'oppose au mensonge, on peut ici attribuer
une valeur éthique à la beauté.
En effet, dans sa Poétique, Aristote évoque le
processus de catharsis ou purgation des passions qui
= qui selon lui définit le rôle de la tragédie.
La représentation (mémésis) théâtrale d'émotions excessives
débarrasserait les spectateurs de leurs propres passions.
Ex : assister....
»
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