Connaître le monde viking
Publié le 05/02/2023
Extrait du document
«
Dossier 1.
Connaître le monde
viking
Vikings et Normands du milieu du IXè siècle à
1066 (évolution politique et sociale, culture et
religion, expansion)
Il faut comprendre le monde viking, il faut comprendre le monde dans lequel les vikings
vont se manifester.
Les Normands ? => rôle de pirates à colons.
Introduction
- Question des origines du phénomène viking
Pour connaitre le monde viking, se pose la question des origines du phénomène viking.
On
s’interroge sur les sources, sur les explication.
Pendant longtemps, le phénomène viking a été
expliqué par des causes démographiques (trop plein d’hommes), par des causes climatiques.
Actuellement, ces explications semblent secondaires, voire contestées, au profit de cuisses plus
économiques, sociales, politiques, liées à une intensification des échanges entre l’Europe du nord et
le reste de l’Europe.
Du point de vue politique, il y aurait une modification de structure politique
scandinave.
Il pourrait y avoir des causes religieuse: hostilité au christianisme de la part des peuples
païens, ce qui nécessite de s’intéresser à la religion des vikings.
Problématique: Comment expliquer
l’émergence d’un « phénomène viking » en
Europe ?
I.
Les sources pour expliquer le phénomène viking
A.
Une histoire tributaire des sources extérieures
1.
Une image stéréotypée dans les sources continentales
- Le stéréotype du barbare sanguinaire qui
correspond à une certaine réalité
L’essentiel des sources sur les vikings émanent des victimes des vikings: les hommes
d’église, des moines dont les monastères ont été les cibles privilégiées.
Ce sont ces moines qui ont
transmis une image stéréotypée des vikings, présentés comme des féroces sanguinaires, des
arabes???, des païens.
Il est fixé dès le début du IXème siècle, par Alcuin.
Il est originaire
d’Angleterre et il relate l’attaque d’un monastère (Lindisfarme).
Ce stéréotype va être réutilisé par
les sources franques.
D’Abbon de Saint-Germain en fait une image diabolique.
Les vikings
Page 1 sur 16
renversent l’ordre social (cf.
Doc 1).
Cette image s’amplifie.
Abbon de Saint-Germain écrit à la
fin du IXè, et cela s’amplifie au cours du temps; on peut avoir des descriptions à la fois horrifiées et
fascinées.
Malgré tout, on discerne les faits et les retentissements des attaques, les souvenirs
qu’elles laissent.
Il ne faut pas non plus minimiser la réalité de ces attaques.
- Une interprétation orientée
Les autres sont des clercs.
Ils développent une vision chrétienne du monde: des schémas
latins.
Ces derniers vont être réutilisés pour décrire le phénomène viking.
Ce dernier correspondrait
au dessein de Dieu.
Les vikings s’inscrivent dans ce schéma: un message envoyé par Dieu aux
hommes (considérés comme pécheurs).
Cela invite les hommes à faire pénitence.
Ce n’est pas non
plus une invitation à rester passif jusqu’à l’apocalypse.
- Nommer les vikings
Le terme « viking » est scandinave.
Mais ce n’est pas la façon dont les sources occidentales
les désignent.
Ces dernières les appellent les « Normands », les « Danois », les pirates ou des
païens.
Il n’y a pas de qualifications ethniques précises.
Ceux qui sont désignés comme Normands
ne correspondent pas aux Norvégiens.
Les Danois sont les plus fréquents (identification précoce
du territoire).
En Irlande, on désigne les vikings comme des étrangers, parfois en précisant leur
origine géographiques.
Dans la Chronique anglo-saxonne les vikings sont désignés par la grande
armée, ou la grande flotte des païens.
Apparaît aussi le nom des « chefs-vikings ».
2.
Les témoignages occidentaux sur les vikings
- Annales, chroniques, histoires ecclésiastiques,
hagiographies
Les annales sont des sources classées par année, sans continuité parfois.
Elles sont parfois
royales, épiscopales, (liées à un évêque), soit monastiques.
Les mentions les plus importantes sont
celles monastiques pour les vikings.
Sur le continent, plusieurs annales permettent de connaître le
phénomène viking (cf.
Doc 2) avec les Annales de Saint-Bertin.
Un roi des Danois est nommé.
Le
texte montre l’intervention des pouvoirs politiques contre le phénomène viking.
Ce dernier est perçu
comme une menace comme les sarrasins.
Il y a également les Annales de Saint-Vaast (grande
abbaye d’Arras), les Annales de Fulda (Allemande, 715-901), qui couvrent toutes le régions qui ont
pu être touchées par les victimes.
On trouve aussi des hagiographies (vitae) qui évoquent les vikings (cf.
Doc 3), comme celle
d’Ermentaire.
L’indiction est une mesure du temps qui remonte à l’époque romaine (15
années).
C’est un monastère qui se situe sur une île, le rendant vulnérable.
Les habitants s’enfuient.
Pourquoi les vikings visent-ils des reliques ? Cela peut être lié à un acte anti-chrétien.
Au Xème, il y
a la Chronique de Reginald de Prüm (cf.
Doc 4).
Les chroniques visent à faire une histoire du
monde depuis la Nativité, en remontant plus loin dans le temps que des annales.
À la fin du Xème
siècle, on distingue des rois normands, on les identifie comme des fantassins et à cheval.
Les
Page 2 sur 16
vikings sont à l’intérieur des terres en passant par les fleuves.
Évolution dans le mode opératoire des
vikings ? Régions visées par les vikings ?
- Sources profanes sur le continent
(Les sources qui ne sont pas liées à des hagiographies).
On peut trouver des allusions aux
vikings dès l’époque de Charlemagne, de Louis Le Pieux, dans les biographies sur les souverains
carolingiens.
Abbon de Saint-Germain écrit Ludwiglied (Le chant de Louis)qui célèbre la victoire
du roi Louis III contre les vikings lors d’une bataille en 881.
Il y a également des histoires comme
l’Histoire des Saxons de Widukind de Corvey (cf.
Doc 6).
On comprend le rapport qu’on les
occidentaux avec les vikings: nécessité de les convertir.
Il y a un rapport religieux.
2 auteurs,
Dudon de Saint-Quentin et Guillaume de Jumièges sont liés à la fondation du duché de
Normandie.
En 911 et signé le traité de Saint-Clair-sur-Epte.
Ce sont les 2 auteurs principaux de
l’Histoire des Normands (cf.
Doc 7).
Un chanoine est un clerc qui fait partie du clergé
cathédrale, un prêtre qui encadre la cathédrale.
Rollon est chrétien et s’appuie sur le
christianisme pour la validité de l’accord.
Ici, il n’y a pas l’image du viking pillard, Rollon présente
une image de personnes qui souhaitent s’installer.
C’est représentatif de la 2e période viking, celle
des princes et des rois.
Il y a aussi un rapport seigneurial entre un roi et les vikings.
La Bretagne
aurait donc été donnée.
C’est une source qui fait l’apologie des ducs de Normandie.
Rollon
œuvrerait à la foi chrétienne.
Tous les Normands ne sont cependant pas chrétiens après le don de la
Bretagne.
Guillaume de Jumièges (cf.
Doc 8) raconte plus un récit de l’ordre de la légende, on ne
peut vérifier cette réalité.
On a une explication des motivations de conquêtes danoises: un trop
plein démographique, et une explication politique.
Adémar de Chabannes (cf.
Doc 9) parle du sud-ouest.
Il décrit la réaction de Guillaume
d’Aquitaine et de son armée, c’est la description d’une bataille: Guillaume d’Aquitaine envoie la
cavalerie lourde; les vikings organisent un camp et une défense efficace.
Les vikings revendent les
prisonniers au duc d’Aquitaine lui-même.
Raoul Glaber (cf.
doc 10) raconte des faits en Bourgogne.
Il montre l’intégration des
Normands dans le jeu européen, au cours du XIème siècle.
- Les îles Britanniques
La source principales est la Chronique anglo-saxonne (vers 890).
Elle a été composée à la
cour du roi Alfred de Wessex, dit Alfred Le Grand (849-899), elle couvre la période 60 av.
J-C à
891.
Cette Chronique a été complétée par différentes sources jusqu’en 1054.
(Cf.
Doc 11) Aser
décrit une situation catastrophique pour le roi de Wessex.
On évite de combattre en hiver.
Il donne
des chiffres sur les officiers, les soldats etc… Les vikings agissent dans un but de conquête
territoriale avec la volonté de faire une siège.
Il y a également l’Histoire de Saint Cuthbert.
Elle raconte quoi l’exode des moines de
Lindisfarme jusqu’à Durham.
Il y a également des poèmes anglo-saxons qui décrivent des batailles
(cf.
Doc 12-13), qui sont insérés dans la Chronique anglo-saxonne.
On est au temps des petits-fils
Page 3 sur 16
d’Alfred le Grand et la Mercie, les Scots sont alliés avec les Danois.
Il y a l’importance des
navires, de la cavalerie lourde.
Les vikings repartent vers l’Irlande, Dublin est une ville arrière
viking.
L’éloge de la reine Emma, in Encomium Emma reginae qui est veuve d’Æthelred II
d’Angleterre (cf.
Doc 14), a été écrit par un moine, surtout composé à la gloire de Cnut Le
Grand.
Pour l’Irlande, il existe une série d’annale dans les monastères de l’île, comme ceux
d’Ulster.
Ces textes sont postérieurs à la période viking mis s’appuie sur une source commune, Les
chronique d’Irlande aujourd’hui perdues.
Au début du XIIè, est écrite La Guerre des Irlandais avec
les étrangers.
Elle raconte les raids vikings en Irlande et les combats menés contre Brian Bora,
montrant la légitimité d’une dynastie de roi d’Irlande.
Pour le Pays de Galle, il y a les Annales
Cambriae qui sont une compilation de chronique, de même pour les îles Man et d’autres îles.
Il y a
très peu d’informations sur l’Écosse (sources soit anglo-saxonnes, soit irlandaise).
- Quelques sources informées
Quelques rares textes apportent un regard différents sur les relations que les occidentaux ont
entretenu avec les vikings.
2 récits de voyage (cf.
Doc 15-16): le premier traite de la relation du
marchand norvégien au roi Alfred le Grand; le deuxième est la relation de voyage du marchand
Wulfstan au roi Alfred le Grand (mer Baltique et côtes polonaises).
Le doc 17 est tiré d’une vitae,
c’est la vie de Saint Anschaire, archevêque de Brême et Hambourg.
Le doc 18 est celle d’Adam
de Brême, il rédige à la fin du XIème des gesta, les gestes, les actions faites par les archevêques de
Brême et Hambourg.
Cela donne des éclairements sur les pratiques religieuses etc… sur la
Scandinavie.
B.
Le problème des sources scandinaves
1.Inscriptions runiques, poèmes scaldiques, eddas
Il y a un écart chronologique entre les sources de la période vikings qui sont extérieures à la
Scandinavie, et les sources scandinaves sont postérieures.
- Les inscriptions runiques
Les sources écrites scandinaves ne deviennent importantes qu’à partir du XIIème siècle,
lorsqu’on écrit en latin en Scandinavie.
Ces inscriptions runiques sont d’abord attestées à partir du
IIIème siècle.
Elles restent en usage longtemps jusqu’au Xème siècle.
C’est un système qui compte
16 signes, connus par des gravures sur différents matériaux.
Les plus connus sont sur des pierres,
des épigraphies, des inscriptions qui sont commémoratives un membre de la famille… 9 fois sur 10
ce sont des hommes, la formules stéréotypée « X a élevé cette pierre à la mémoire de Y »… Il y a
également un décor (cf.
Doc 20), qui peut être des animaux, des corps mythologiques ou des
symboles chrétiens.
On a trouvé 6000 inscriptions runiques en Scandinavie dont ½ pour la période
viking, surtout X ème-X ème siècle.
90% de ces inscriptions se trouvent en Uppland (Suède).
Ces
inscriptions attestent d’une période profonde de crise viking.
Page 4 sur 16
- Les poèmes scaldiques
Ce sont des œuvres faites par des scaldes, des poètes de cour, attachés à des souverains.
Ils sont d’une longueur variée, dans une langue « précieuse », et ont un contenu politique et
religieux.
Ils commencent à se développer au IX ème siècle lorsque s’affirment des pouvoirs
royaux en Scandinavie et dans les Orcades, au nord de l’Écosse, ou en Islande.
Leur transmission
est d’abord orale, ou par quelques inscriptions runiques.
Il faut attendre les sagas pour qu’ils soient
mis par écrit.
Ils donnent peu de renseignement précis, plus des éléments culturels et sur les
mentalités vikings.
- Eddas
L’Edda poétique est un recueil d’une trentaine de poèmes mythologiques et héroïques,
rassemblés par écrit à la fin du XIII ème siècle.
L’Edda en prose est rédigé en 1220 par Snorri
Sturluson.
2.Littérature historiques, sagas et lois
- La littérature historique
Au XII ème siècle s’impose la culture chrétienne en Scandinavie.
Se manifeste la volonté de
conserver des traditions qui commencent à être oubliées.
A.
Gautier parle de « tournant de 1125 ».
Dans les différents pays scandinaves, des auteurs commencent à raconter l’histoire de leurs peuples.
Au Danemark, Saxo Grammaticus écrit les Gesta Danorum en 16 livres, l’histoire des Danois
jusqu’à la fin du XIIème siècle.
Il intègre la mythologie et les légendes scandinaves dans son texte.
Il y a également une Histoire de la Norvège, rédigée dans la deuxième moitié du XII ème siècle, qui
raconte l’histoire du pays jusqu’au règne de Saint Olaf (1015-1028).
Ces auteurs sont très
influencés par les modèles continentaux ou anglo-saxons.
- Les sagas
C’est une des grandes originalités du monde scandinave.
Cela vient du verbe « dire »,
« raconter ».
Une saga est « une œuvre islandaise, un récit en prose agrémenté ou inondé de
strophes scaldiques, voire de poèmes entiers, composé entre la fin du XII ème siècle et le milieu
du XI ème siècle par des écrivains, clercs ou formés par l’Église pour la plupart, qui sont à peu près
toujours demeurés anonymes » (R.
Boyer).
Le propre des sagas est de mélanger des faits
historiques et légendaires.
On distingue les sagas qui racontent des temps légendaires et celles de
contemporains.
On a des sagas royales qui évoquent les rois norvégiens surtout et danois.
La plus
célèbre (cf.
Doc 22) est la Heimskringla, composée par Snorri Sturluson, elle raconte l’histoire des
rois de Norvège.
Il y aussi la saga d’Orcades, des Féroïens, narrant les hauts faits des vikings.
Il y a
également la saga des Islandais, ou de familles islandaise du Xè et XIème siècle.
Les sagas
légendaires se distinguent des autres sagas car elles renvoient à la mythologie et au temps héroïque.
Néanmoins, la Saga de Ragnar Lothbrok prend place dans le monde aussi.
Chaque saga avait un
tout de même un contenu fantastique.
Pendant longtemps, les historiens suspectaient ces sagas pour
Page 5 sur 16
ce caractère.
Cependant, on réhabilite ces sagas pour leurs valeurs, les mentalités décrites, les
organisations sociales.
- Les textes juridiques
Ce sont des textes, des codes juridiques qui mettent par écrits des lois entre le XII ème et le
XIV ème siècle.
La difficulté est de savoir quels éléments font partie de la période viking.
Il y a des
éléments qui remontent à l’époque viking.
On possède un texte juridique sur une inscription runique
datant du IXè siècle, l’Anneau de Forsa.
3.L’apport de l’archéologie, de la linguistique, de la génétique
- L’archéologie
C’est devenu la source principale de documentation sur l’époque viking, du fait de la rareté
des sources scandinaves.
L’archéologie est devenue scientifique à la fin du XIX ème siècle, elle a
permis des découvertes exceptionnelles, le navire l’Oseberg, près d’Oslo (1906), le Trésor de
Spilling (1999, trésor d’argent de matière brut, pièces provenant d’Orient), des tombes à bateau à
Salme (2008, en Estonie), le camp de Trelleborg sur l’île de Sellant au Danemark (cf.
Doc 24).
Les
sources archéologiques complètent les textes.
Il y a encore de grandes opérations de fouilles: elle est
essentielle pour une histoire qui manque de documents: le Danevirk au Danemark; sites d’hivernage
sur les îles britanniques; agglomérations marchandes de l’époque viking en Scandinavie (Hedeby,
Birka, Ribe, cf.
Doc 25…); sites extérieurs urbains fondés ou occupés par les vikings (Dublin en
Irlande, York ou Lincoln en Angleterre); des sites ruraux ou royaux (Yelling); sites funéraires… on
collecte un nombre très importants sur la culture matérielle et sur les croyances, l’économie, la
société et l’organisation politique, à la fois sur les peuples scandinaves te les relations qu’ils
entretiennent avec l’extérieur.
Néanmoins, l’archéologie pose des probl è mes d ’interpr étations par
rapport au peuplement, l’acculturation (à quel point un viking a appris d’une culture extérieure),
l’identité (si on trouve des objets dont une tombe, qui dit que ces objets appartiennent à cette
personne).
- La linguistique
L’étude des langues permet de comprendre des éléments du phénomène viking, notamment
pour les toponymes (la façon dont on nomme les lieux), à la fois en Scandinavie et là où ils se sont
installés (Bretagne, îles britanniques).
Tous les noms se finissant en -by signifie la ferme ou
l’habitat.
La langue norroise s’impose au nord de l’Écosse et aux îles Shetland, en Norvège (îles
Féroé), Island… Il y a des emprunts en anglais au norrois, pour le français également.
Néanmoins
on ne peut mesurer la forte démographie et l’implantation des vikings.
On ne peut déterminer avec
certitude l’idée d’une migration massive.
Page 6 sur 16
- La génétique
Malgré les problèmes éthiques, la génétique est utile pour comprendre les mouvements de
populations, leur composition, la place respective des hommes et des femmes et les liens
biologiques entre les individus inhumés dans une même nécropole.
On peut soit analyser les
restes humains, soit les animaux, en particulier les os (se renouvellent en permanence) et les dents
(ne se renouvelant pas).
On peut donc déterminer l’environnement, le régime alimentaire, l’origine
géographique, la migration et l’adaptation à un nouvel environnement d’un personne.
Dans le sudouest, dans le Dorset, a été découverte une tombe qui rassemblait une cinquantaine d’hommes ayant
été exécutés (fin X ème début XI ème), avec les analyses, on a pu supposer qu’ils venaient du nord
de l’Europe.
II.
Dynamiques politiques scandinaves
A.
Une centralisation progressive du pouvoir
- Affirmation d’une nouvelle élite
Cette affirmation se manifeste au tournant du VII ème-VIII ème siècle.
C’est un phénomène
qui prend fin vers 750.
Il n’est pas spécifique à la Scandinavie.
C’est une société majoritairement
agricole, surtout dans le sud qui est le territoire le plus fertile, le Jutland, îles danoises et côtes
méridionales.
Les élites contrôlent les terres les plus fertiles et possèdent des surplus qu’ils
peuvent commercialiser.
Elles constituent des grands domaines, forment les noyaux des pouvoirs
politiques et économiques régionaux.
On parle d’une constitution de chefferie, contrôlés par des
chefs, cherchant à étendre davantage leur contrôle sur les régions environnantes.
Cela aboutit à
des petits royaumes, d’abord au sud puis s’étendant au nord.
Ces centres de pouvoirs sont lié à des
axes de communication.
- La halle, symbole de pouvoir
La halle royale de Leyre au Danemark a été reconstitué.
L’affirmation de ces pouvoirs se
manifestent par la multiplication de lieux de résidences, se manifestant par la construction de halles.
Ces résidences se trouvent à proximité d’axes de communication, dans une position dominante.
Ce
sont des lieux concrets de pouvoirs, s’exercent les fonctions politiques religieux, économiques et
commerciales.
La halle manifeste tout particulièrement ce pouvoir (terme du X ème siècle), on
parle de sarl ou de holl.
Cette halle a un plan: 2 portes permettant l’accès, une réservé au maître et
l’autre aux visiteurs de marque.
C’est un lieu pour des banquets, liées aux cultes aussi.
Cette halle
fait également l’objet de destruction en cas de contestation du pouvoir car elle manifeste un
caractère monumental (les ancêtres du chef y sont enterrés).
Le site de Leyre au Danemark a été fouillé.
On a retrouvé plusieurs halles entre le VI ème et
le XI ème siècle.
Thietmar/ Dithmar de Mersebourg (975 à 1008) est l’auteur d’une chronique de
l’histoire de l’Allemagne, il évolue le site de Leyre et parle de sacrifices d’hommes et d’animaux.
Des sagas danoises évoquent le lieu.
C’est une lieu de résidence, de banquets.
Ce site est abandonné
au XI ème siècle, à cause du pouvoir concurrent d’Harald à la dent-bleue.
(Oui oui Bluetooth).
Page 7 sur 16
B.
Perspectives politiques scandinaves
1.
Des entités politiques en formation
- La constitution d’un royaume danois
La première mention des Danois remonte au VI ème siècle avec Grégoire de Tour et
Alcuin.
Ce dernier est le premier a évoqué l’existence d’un roi danois.
Il mentionne également
d’autres chefs.
- L’idée d’un peuple danois
L’ethnogenèse est le fait qu’un peuple extérieur nomme et donne une entité à un autre
peuple.
Ce sont les Francs qui fournissent les caractéristiques d’un peuple danois.
Les Danois se
caractérisent comme peuple danois à cause de leur ennemi: l’Empire carolingien et les slaves à
l’est.
Face la constitution progressive au sud du Jutland d’une frontière, le Danevirk « fortification
des Danois », ce n’est que dans les années 890 qu’appairait le mot Danemearce, qui signifie
frontière ou marche des Danois, cela montre la constitution d’un groupe ethno-politique.
Les
Danois néanmoins ne sont pas unifiés.
Le débat historique tient au fait qu’on se demande à quel
moment peut-on parler d’un royaume danois.
Peu à peu se met en place un pouvoir royal,
commençant à contrôler une portion du territoire de plus en plus importante.
Les sources semblent
attester qu’il n’y a pas, à l’époque viking, de pouvoir royal institutionnalisé au Danemark
(succession de roi, de dynastie).
Il y a des moments d’unités autour d’une personne, d’un roi, mais
aussi des périodes de division.
Ce n’est qu’avec Harald à la Dent-bleue (vers 956-986) qu’une
autorité royale s’affirme.
- « Route du Nord » ou « Terre des Normands »
Concernant la Norvège, plusieurs personnages sont mentionnés selon les sources.
Selon
Snorri Sturluson, Harald 1er à la Belle chevelure serait l’unificateur de la Norvège.
Or, ce récit
est appliqué à tous les rois.
Dans le récit d’Ohthere on parle de « Route du Nord ».
Ce sont des
termes qui apparaissent à l’époque d’Harald à la Belle chevelure.
Cela montre la prise de
conscience d’une singularité de la partie occidentale de la Scandinavie.
L’unification de la Norvège
est tardive.
Les historiens estiment qu’il est probable qu’Harald à la Belle chevelure (fin IX èmeX ème) ait profité de l’effacement du pouvoir danois pour s’imposer.
Il contrôle le sud de la
Norvège.
À son époque, les liens avec l’Angleterre se resserrent, son fils est élevé à la cour du
Wessex où il aurait reçu le baptême.
L’affirmation d’un pouvoir royale au Danemark avec Harald à
la Dent bleu fait qu’un pouvoir royal peine à s’imposer en Norvège, en même temps que s’affirme
l’autorité d’un jarl de Lade.
La puissance des rois danois empêche la constitution d’un pouvoir en
Norvège.
C’est encore plus le cas pour la Suède.
Page 8 sur 16
- Un royaume suédois plus tardif
La formation d’un royaume suédois est postérieur à la période viking.
Au nord, le pays
Svíar, et le sud, Gétar.
Il n’y a pas d’unité de politique évidente.
Les sources mentionnent aussi
plusieurs chefs dans le nord, avec également une forte influence des rois danois.
2.
Les conséquences extérieurs de la situation politique en
Scandinavie
- L’intervention franque
L’Europe est marquée par l’expansionnisme des carolingiens: cet empire s’étend vers le
nord au détriment de Saxons et intervient dans les affaires Danois (sud de la Scandinavie).
Cette
intervention se fait aussi par les activités missionnaires religieuses, comme Anschaire (801-865),
qui établit une série d’église au Danemark à Ribe et Hedeby.
Cela a des conséquences qui
accélèrent les processus d’identification et d’unification politique du sud de la Scandinavie.
Afin de
s’opposer à ce qui est perçu comme un péril, les chef Danois ont cherché à concentrer les politiques
et unification des pouvoirs.
- Mener carrière à l’extérieur
L’émergence d’un pouvoir fort danois a des répercutions sur toute la Scandinavie.
Cela
prive d’autres chefs de la possibilité d’affirmer eux-mêmes leur propre pouvoir, leurs puissance
socio-économique dans la région.
Cela pousse ces élites, danoises ou scandinaves, à chercher à
mener carrière à l’extérieur (îles britanniques, monde franc).
L’objectif est d’aller chercher des
richesses à l’extérieur, leur permettant de renforcer leur statut social et de leur donner les
moyens de leurs ambitions politiques.
Le contact avec le sud de la Scandinavie est de plus
important, il joue un rôle car il incite davantage à aller chercher fortune à l’extérieur en
connaissance de causes: ils prennent conscience des possibilités commerciales nouvelles au sud
voire à l’extérieur.
Plusieurs scandinaves tentant leur chance apparaissent dans le sud.
La majorité
des expéditions viking entre le VIII ème et le début du X ème siècle sont qualifié de portées???,
elles ne sont pas à l’initiative des rois danois, au contraire, elles sont liées à des personnes, faisant
partie de l’élite.
Cela n’empêche pas les rois danois de mener des campagnes militaires dans le
monde franc (mais ce ne sont pas des expéditions viking à proprement parlé).
Au fur et à mesure
que les expéditions vikings gagnent en importance, de plus en plus de navires changent d’é chelle.
3.
Rôle du chef et sacralisation du pouvoir
- Rôle du chef
Dans le cadre scandinave, le chef est envisagé comme celui responsable de la prospérité et
de la paix du territoire s’il a sous son autorité.
C’est une lourde responsabilité: en cas de crise,
d’échec à la guerre, le chef peut être mis à mort.
À l’inverse, le chef victorieux est sacralisé.
Snorri
Page 9 sur 16
Sturluson explique que le père d’Harald à la Belle chevelure, considéré comme exemplaire, à sa
mort, les membres de son corps sont répartis à travers la Norvège.
On découvre aussi le rôle
religieux attribué au roi, au chef.
Il est considéré comme protecteur des lieux de culte, d’où le lien
pour la halle de lieu de pouvoir et exercice du culte.
- Sacralisation du pouvoir
Certains historiens parlent de royauté sacré.
Il est plus juste d’évoquer une idéologie du
pouvoir qui tend à se sacraliser en s’inventant des origines légendaires, faisant remonter leurs
dynasties aux dieux et aux géants.
Les jarl de Lade prétendent être issus de l’union d’Odin et de la
géante Skadi.
- Des prérogatives imprécises
On ne peut pas connaître les prérogatives de ceux qui détiennent le pouvoir.
Le chef partage
ses prérogatives avec une assemblée, le thing.
Ils partagent des compétences judiciaires avec le
roi.
Rimbert dans sa Vie de Saint Anchaire en Suède, raconte les rois prenant des décisions en
consultant l’assemblée et leur entourage.
III.
Une « religion » viking ?
Une partie des vikings sont reliés à ces formes de religions pratiquées en Scandinavie.
A.
Une religion difficile à cerner
- Le problème des sources
La majorité des forces scandinaves sont postérieures à l’époque viking, entre le X ème et
XIII ème siècle, elles sont écrites dans un contexte o ù la Scandinavie passe au christianisme.
Les
connaissances qu’on peut avoir sur l’ancienne Scandinavie sont chrétiennes, de plus, ces sources
viennent de la Norvège et de l’Islande.
Elles sont très déséquilibrées: peu sur les rituels plus sur les
mythes et les légendes scandinaves.
L’archéologie peut également donner des précisions sur les
rituels et les cultes.
Certaines sources iconographiques et toponymiques peuvent donner des détails..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Le monde est-il à interpréter ou à connaître ?
- Pour Camus, l’absurde est le sentiment qui « naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde.»
- « Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n’en lisent qu’une page » AUGUSTIN D’HIPPONE
- Ian Stewart: 17 équations qui ont changé le monde
- Les pratiques artistiques transforment-elles le monde?