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Chapitre 5 : L’acte libre

Publié le 15/04/2025

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« Chapitre 5 : L’acte libre • Définition naïve de la liberté : Souvent, la liberté est interprétée comme le fait de faire ce que l'on veut, d'accomplir ses désirs ou de suivre sa volonté. • Autonomie : la capacité de se donner soi-même des lois.

Mais, pouvons-nous vraiment saisir tous les facteurs influençant nos décisions et éliminer tous les déterminismes qui influencent nos actes ? En d’autres termes, est-ce que la liberté peut exister sans aucune forme de déterminisme ? 1.

Le problème du dualisme • Dualisme : Cette perspective philosophique soutient l'existence de 2 substances distinctes : la matière et l’esprit.

Exemple : Descartes distingue la "pensée" (esprit) de l’"étendue" (matière). • Ce dualisme pose des problèmes d’interaction entre ces 2 substances différentes, ce qui a donné naissance au mind-body problem (problème de l’interaction entre l’esprit et le corps).

Cela touche à des questions de libre arbitre et de responsabilité morale. 3.

La liberté et le déterminisme • Hypothèse 1 : L'acte libre sans causalité : Si la volonté dans l'acte libre pouvait s'affranchir de toute causalité, l'acte libre serait un acte pur, capable de s'élever au-dessus des conditions matérielles et causales. • Hypothèse 2 : La volonté déterminée : Si, au contraire, nos actions sont toujours conditionnées par des causes antérieures, comment peut-on penser la liberté dans ce contexte ? Cette conception soulève des questions importantes sur la responsabilité (par exemple, en cas de criminalité). I.

Du libre arbitre à la libre nécessité Une volonté indéterminée ? • Libre arbitre : Selon Spinoza, la notion de libre arbitre est une illusion.

Il rejette l’idée que nous ayons une liberté totale de choisir, affirmant que nos désirs et actions sont toujours déterminés par des causes extérieures et intérieures.

Spinoza montre que ce qu’on prend pour "libre arbitre" est en réalité une illusion de liberté due à notre ignorance des causes qui nous déterminent. La liberté d’indifférence et ses limites • Liberté d'indifférence : C’est l’absence de préférence dans le choix, une situation d’équilibre où l’individu ne sait pas s’il préfère boire ou manger, par exemple, et finit par se laisser mourir.

Cet exemple illustre la liberté d’indifférence et critique son absence de sens pratique. • Liberté éclairée : Un niveau supérieur de liberté où l’individu voit clairement quel choix est préférable, celui du bien.

Même dans ce cas, comme Descartes le souligne, nous avons aussi la capacité de choisir le mal, ce qui indique que la liberté humaine n’est jamais absolue, même si nous cherchons toujours un bien dans nos choix. L'exemple de Saint Augustin • Les Caves du Vatican de Gide : Exemple où la liberté humaine est mise en question à travers un acte moral qui, au final, cherche un bien tout en apparaissant comme un mal. • Saint Augustin et le vol des poires : Dans ses Confessions, Augustin raconte qu'il vole des poires non par besoin mais pour le plaisir de la transgression, ce qui remet en question l'idée de liberté en tant que choix purement rationnel. 4.

La naturalisation des causes • Spinoza et la nécessité : Selon Spinoza, il n'existe pas de véritable libre arbitre.

Nos actions sont le résultat de lois naturelles et de causes extérieures.

Même notre conscience de ces causes est partielle.

En d'autres termes, notre liberté se résume à une illusion, car nous ne sommes pas conscients des causes qui nous déterminent. 5.

Liberté et déterminisme • Liberté vs.

Déterminisme : La liberté se définit par l'absence de contraintes externes ou de facteurs antérieurs déterminants, tandis que le déterminisme implique que tout acte est conditionné par des causes antérieures.

Cette dichotomie met en lumière l’enjeu de la responsabilité et de la justice dans la société, en particulier lorsqu’il s'agit de comprendre la culpabilité et les choix criminels. 6.

L'importance de la connaissance et de la raison • Connaissance et liberté : Plus nous comprenons les influences qui nous déterminent, plus nous pouvons agir librement.

Pour Spinoza, la liberté véritable vient de la compréhension des causes et de la manière dont elles influencent nos actions. • La joie : Spinoza associe la liberté à la joie, qui est le signe de l'augmentation de notre puissance d'agir.

La joie reflète un état de liberté intérieur, obtenu par la connaissance des causes externes et internes. Les approches possibles pour résoudre cette tension • Déterminisme dur (compatibilité impossible) : Tout est causé, donc la liberté est une illusion. • Liberté absolue (indéterminisme radical) : Certains choix sont totalement indépendants des causes antérieures (mais cela soulève la question du hasard pur)→ à approfondir • Compatibilisme (conciliation possible) : On peut être libre même si nos choix sont déterminés, à condition de les réaliser sans contrainte immédiate.

Par ex, agir en accord avec ses désirs profonds est une forme de liberté, même si ces désirs sont déterminés. II.

La réduction matérialiste 1.

L’esprit est un corps (Lucrèce) Le matérialisme soutient que tout ce qui existe est de nature matérielle, y compris l’esprit.

Pour les matérialistes, il n’y a pas de distinction fondamentale entre l’esprit et le corps. • Lucrèce (philosophe romain, disciple d’Épicure) : Dans son œuvre De natura rerum (De la nature des choses), Lucrèce reprend la philo d’Épicure et développe une vision atomiste du monde.

Selon lui, tout ce qui existe est composé d’atomes et de vide.

L’âme et l’esprit sont également constitués d’atomes, mais plus subtils et plus mobiles que ceux du corps. • Pas de finalité : Le monde est le résultat de rencontres aléatoires d’atomes, sans dessein ni finalité. • Pas de vie après la mort : À la mort, l’âme se désintègre comme le corps.

Il n’y a ni jugement ni survie après la mort. • L’esprit comme assemblage d’atomes : L’esprit est une partie de l’âme, siège de la raison et des sentiments.

Il assure la coordination des organes du corps. • Simulacres : Les perceptions sensorielles sont expliquées par des "simulacres", de fines pellicules qui émanent des objets et atteignent nos sens. • Clinamen (déclinaison des atomes) : Lucrèce introduit l’idée de clinamen, une déviation aléatoire des atomes dans leur trajectoire.

Cette déviation permet d’expliquer la formation des corps et des mondes, et introduit une forme de nondéterminisme dans un univers par ailleurs régi par des lois strictes. • Propriétés émergentes : Bien que Lucrèce ne parle pas explicitement de propriétés émergentes (concept du XXe siècle), on peut interpréter sa pensée comme suggérant que la liberté de l’esprit est une propriété émergente de l’assemblage complexe des atomes. 2.

La sujétion de l’esprit à la matière (D’Holbach) • D’Holbach (philosophe matérialiste du XVIIIe siècle) : Dans Système de la nature, D’Holbach affirme que l’esprit est entièrement soumis à la matière. • Illusion du libre arbitre : Selon lui, l’idée d’un acte libre est une illusion.

Tout ce que nous faisons est déterminé par des causes matérielles. • L’esprit comme produit du cerveau : L’esprit est le résultat de l’organisation matérielle du cerveau.

Il n’a pas d’existence indépendante. • Argument syllogistique : • Tout ce qui a une étendue, une solidité et des parties distinctes est matériel. • L’esprit a une étendue, une solidité et des parties distinctes. • Donc, l’esprit est matériel. • Postérité : Les neurosciences modernes, avec des concepts comme la plasticité cérébrale (capacité du cerveau à se reconfigurer), semblent confirmer l’idée que l’esprit est profondément lié à la matière. 3.

Le matérialisme historique (Marx) • Marx : Marx, considéré comme l’un des "maîtres du soupçon" (avec Nietzsche et Freud), remet en cause la transparence et la souveraineté de la conscience. • Déterminisme social : Pour M, ce sont les conditions matérielles et sociales (la "superstructure") qui déterminent la conscience des individus.

Les idées, les croyances et les valeurs sont le reflet des rapports de production et des structures économiques. • Religion comme "opium du peuple" : La religion est vue comme un outil de justification de l’ordre social, apaisant les souffrances des opprimés et les empêchant de.... »

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