séance autobiographie 3e Montaigne
Publié le 13/09/2023
Extrait du document
«
SÉQUENCE 1 : SE RACONTER, SE REPRÉSENTER
I/ Pour entrer dans la séquence
Qu’est-ce qu’une autobiographie ? Comment ce mot est-il formé ?
Dans une autobiographie, quel est le rapport entre auteur, narrateur et
personnage principal ?
II/ L’image
Lisez la légende.
En quoi cette photographie est-elle surprenante ?
Comment appelle-t-on aujourd’hui ce type de photographie ?
Selon vous, pourquoi ce type de photographie soit autant à la mode au
XXIᵉ siècle ?
Autoportrait pris à New York
Joseph Byron, Autoportrait pris à New York, 1909 (musée de la Ville de New York)
THÈME 1 : SE CHERCHER, SE CONSTRUIRE
Questionnement : SE RACONTER, SE REPRÉSENTER
SÉQUENCE 1 : SE RACONTER, SE REPRÉSENTER
Objectifs du chapitre :
Je découvre différentes formes de l’écriture de soi et de l’autoportrait.
Je comprends les enjeux du genre autobiographique.
THÈME 1 : SE CHERCHER, SE CONSTRUIRE
Questionnement : SE RACONTER, SE REPRÉSENTER
SÉQUENCE 1 : SE RACONTER, SE REPRÉSENTER
Objectifs du chapitre :
Je découvre différentes formes de l’écriture de soi et de l’autoportrait.
Je comprends les enjeux du genre autobiographique.
THÈME 1 : SE CHERCHER, SE CONSTRUIRE
Questionnement : SE RACONTER, SE REPRÉSENTER
SÉQUENCE 1 : SE RACONTER, SE REPRÉSENTER
Objectifs du chapitre :
Je découvre différentes formes de l’écriture de soi et de l’autoportrait.
Je comprends les enjeux du genre autobiographique.
THÈME 1 : SE CHERCHER, SE CONSTRUIRE
Questionnement : SE RACONTER, SE REPRÉSENTER
SÉQUENCE 1 : SE RACONTER, SE REPRÉSENTER
Objectifs du chapitre :
Je découvre différentes formes de l’écriture de soi et de l’autoportrait.
Je comprends les enjeux du genre autobiographique.
THÈME 1 : SE CHERCHER, SE CONSTRUIRE
Questionnement : SE RACONTER, SE REPRÉSENTER
SÉQUENCE 1 : SE RACONTER, SE REPRÉSENTER
Objectifs du chapitre :
Je découvre différentes formes de l’écriture de soi et de l’autoportrait.
Je comprends les enjeux du genre autobiographique.
SÉQUENCE 1 : SE RACONTER, SE REPRÉSENTER
Séance 1 : Chercher à se connaître
Il t’avertit, dès le début, que je ne l’ai écrit que pour moi et quelques intimes, sans me
préoccuper qu’il pût être pour toi de quelque intérêt, ou passer à la postérité 1 ; de si hautes
visées2 sont au-dessus de ce dont je suis capable.
Je le destine particulièrement à mes parents et
à mes amis, afin que lorsque je ne serai plus, ce qui ne peut tarder, ils y retrouvent quelques
traces de mon caractère et de mes idées et, par là, conservent encore plus entière et plus vive la
connaissance qu’ils ont de moi.
Si je m’étais proposé de rechercher la faveur du public, je me
serais mieux attifé3 et me présenterais sous une forme étudiée pour produire meilleur effet ; je
tiens, au contraire, à ce qu’on m’y voie en toute simplicité, tel que je suis d’habitude, au naturel,
sans que mon maintien soit composé ou que j’use d’artifice, car c’est moi que je dépeins.
Mes
défauts s’y montreront au vif et l’on m’y verra dans toute mon ingénuité 4, tant au physique qu’au
moral, autant du moins que les convenances 5 le permettent.
Si j’étais né parmi ces populations
qu’on dit vivre encore sous la douce liberté des lois primitives de la nature, je me serais très
volontiers, je t’assure, peint tout entier et dans la plus complète nudité.
Ainsi, lecteur, c’est moi-même qui fais l’objet de mon livre ; peut-être n’est-ce pas là une
raison suffisante pour que tu emploies tes loisirs à un sujet aussi peu sérieux et de si minime
importance.
Sur ce, à la grâce de Dieu6.
Avec les Essais, Montaigne se livre à une tâche difficile, celle de se raconter.
Le titre même de
l’œuvre témoigne de cette difficulté.
Voici le texte qu’il place en introduction.
Ce livre, lecteur, est un livre de bonne foi.
Il t’avertit, dès le début, que je ne l’ai écrit que pour moi et quelques intimes, sans me
préoccuper qu’il pût être pour toi de quelque intérêt, ou passer à la postérité 1 ; de si hautes
visées2 sont au-dessus de ce dont je suis capable.
Je le destine particulièrement à mes parents et
à mes amis, afin que lorsque je ne serai plus, ce qui ne peut tarder, ils y retrouvent quelques
traces de mon caractère et de mes idées et, par là, conservent encore plus entière et plus vive la
connaissance qu’ils ont de moi.
Si je m’étais proposé de rechercher la faveur du public, je me
serais mieux attifé3 et me présenterais sous une forme étudiée pour produire meilleur effet ; je
tiens, au contraire, à ce qu’on m’y voie en toute simplicité, tel que je suis d’habitude, au naturel,
sans que mon maintien soit composé ou que j’use d’artifice, car c’est moi que je dépeins.
Mes
défauts s’y montreront au vif et l’on m’y verra dans toute mon ingénuité 4, tant au physique qu’au
moral, autant du moins que les convenances 5 le permettent.
Si j’étais né parmi ces populations
qu’on dit vivre encore sous la douce liberté des lois primitives de la nature, je me serais très
volontiers, je t’assure, peint tout entier et dans la plus complète nudité.
Ainsi, lecteur, c’est moi-même qui fais l’objet de mon livre ; peut-être n’est-ce pas là une
raison suffisante pour que tu emploies tes loisirs à un sujet aussi peu sérieux et de si minime
importance.
Sur ce, à la grâce de Dieu6.
MONTAIGNE, ce 1 mars 1580.
[Plus loin dans les Essais, Montaigne évoque les difficultés qu’il rencontre pour se représenter.]
Le même pas d’un cheval me semble tantôt difficile, tantôt aisé, et le même chemin une fois
plus court, une autre fois plus long ; un même comportement me sera, selon l’heure, plus ou
moins agréable.
Maintenant je peux tout faire, et, à un autre moment, je ne suis plus capable de
faire quoi que ce soit ; ce qui m’est aujourd’hui un plaisir me sera une autre fois un ennui.
Je suis
le siège7 de mille mouvements inconsidérés et contingents 8.
Ou bien je suis sujet à la mélancolie, ou bien d’humeur irascible 9 ; et, avec son autorité
particulière, le chagrin en cet instant domine en moi ; ce sera, tout à l’heure, la joie.
Si je prends
des livres, j’aurai peut-être vu, en tel endroit, des beautés parfaites qui auront frappé mon
imagination ; qu’une autre fois je tombe à nouveau sur ces pages, j’aurai beau tourner et virer,
j’aurai beau plier et manier mon livre, ce sera à mes yeux un ensemble inconnu et sans beauté.
Même lorsqu’il s’agit de mes propres écrits, je ne retrouve pas toujours le sens de ma
première pensée ; je ne sais plus ce que j’ai voulu dire, et je me nuis souvent à vouloir corriger et
à ajouter une nouvelle signification, pour avoir perdu la première, qui avait plus d’intérêt.
[...]
Chacun en dirait à peu près autant de lui-même, s’il s’observait comme je le fais.
MICHEL DE MONTAIGNE, Essais, Avant-propos, puis tome II, chapitre 12, 1580 (orthographe
modernisée).
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Etre connu des générations à venir.
De si grands objectifs.
Arrangé, paré.
Simplicité.
La bienséance, la morale.
Formule de conclusion.
7.
Le lieu
8.
Imprévisibles.
9.
Qui se fâche facilement.
SÉQUENCE 1 : SE RACONTER, SE REPRÉSENTER
Séance 1 : Chercher à se connaitre
I/ Pour qui et pourquoi écrire ?
1.
À qui le texte d’introduction (le premier extrait) est-il destiné ?
Justifiez en citant le texte.
2.
Sur quel ton s’adresse-t-il au destinataire ? Justifiez en relevant
notamment les pronoms utilisés.
3.
a) Pour qui Montaigne dit-il écrire ses Essais ? b) Selon vous, est-il
sincère en disant cela ?
4.
Que pensez-vous de la phrase de conclusion de cette introduction
(dernier paragraphe) ?
5.
Pour quelles raisons Montaigne dit-il écrire ? Citez....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Tout ce qui peut être fait un autre jour le peut être aujourd'hui. Montaigne
- Montaigne - Commentaires sur l'institution des enfants
- TD Droit de la famille : Séance 2 : La formation du mariage – Corrigé du CP
- Montaigne et la mort
- Montaigne, Que savons-nous de l'intelligence des animaux ?