Analyse du Film "The Cross and the mill)
Publié le 30/03/2024
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Présentation 18 mars
Table des matières
1.
Introduction
Tableau : Breughel l’Ancien, Le portement de croix (1564) :
données essentielles
Film : The mill and the cross, Lech Majewski (2011) : données
essentielles
2.
Pistes d’analyses et de ré exions
Trois manières d’appréhender le hors-champ
Le cadre-objet au cinéma
L’espace « cinématico-pictural » en tant qu’espace de création hors-cadre - cadre-limite
Cadre-fenêtre comme « ouverture sur la vue et l’imaginaire » ?
3.
En guise de conclusion :
Cinéma et peinture : regard vers d’autres productions : Yume
(Akira Kurosawa, 1989, USA-Japon / Loving Vincent
fl
(Kabiela-Welchmann, 2017, Royaume-Uni - Pologne)
2
1.
Quelques mots d’introduction
2.
Peintre : Pieter Breughel l’Ancien (né dans le Brabant 1525- apprenti à Anvers - voyage
en Italie - travaille à Rome - séjour à Amsterdam - s’établit à Bruxelles, épouse la lle de
son ancien maître Mayken Coek - deux ls : Pieter dit Breughel le Jeune et Jan dit
Breughel d’Enfer - meurt en 1569 - enseveli à Bruxelles à Notre Dame de la Chapelle homme instruit admirateur de Virgile, Ovide, Lucrèce, Epicure, Héraclite, familier de la
pensée d’Erasme - peinture sociale et érudite, mélange scènes paysannes et
épisodes bibliques )
Date : 1564
Titre : Le portement de Croix
Dimension : 124 cm /170 cm
Lieu de conservation : Musée d’histoire de l’art de Vienne
Deux thèmes : portement - anticipation de la Déploration
Description sommaire : vaste paysage - la plupart vont de la ville au fond à gauche
vers le Golgotha au fond à droite - d’autres personnages, paysans, bergers et
journaliers se dirigent vers la ville avec des denrées qu’ils se proposent de vendre
au marché
- premier plan : Vierge éplorée soutenue par Jean et entourée de deux suppliantes - style
différent (archaïsant) - scène tragique (pathos)
- centre : portement de croix, Christ presque invisible vêtu de gris : condamnés ( christ et
les deux larrons) - direction lieu d’exécution - entouré d’une troupe de soldats en tuniques
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rouges précédés par la bannière des Habsbourg, l’aigle à deux têtes.
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- arrière plan : moulin perché en haut d’un rocher (assez improbable d’une manière
pratique : comment acheminer le grain à moudre, comment redescendre avec la farine
produite ?)==> moulin symbolique, métaphore du cosmos qui tourne jour et nuit au-dessus
de nos têtes comme un moulin.
Le meunier se trouve posté au même endroit que la gure de
Dieu, observant la terre depuis son trône dans les nuages typique de la tradition picturale
antérieure.
- aux bords : arbre de vie (gauche) - arbre de mort (droite) + Breughel lui-même observant
la scène - homme à ses côtés Nicholas Jonghelinck (banquier anversois acquéreur du
tableau)
Contexte historique : occupation des Flandres par les espagnols - guerres de
religions
TABLEAU = MEDITATION
Michael Gibson, historien de l’art ( a contribué au lm) critique d’art, écrivain ,
anthropologiue (cfr canal académie) The Mill and the Cross, Acatos, Lausanne, 2001
• Tableau singulier (grandeur - peinture à la manière d’une miniature)
• Double sujet dans une seule image : passion et épreuve des pays bas sous le régime
espagnol de son époque (le pouvoir espagnol suppliciait les hérétiques : « les hommes
par l’épée, les femmes enterrée vives ».
La réforme connaissait alors un certain succès
dans les Flandres et le Brabant
• Transposition dans un épisode contemporain ( 1555 : Charles Quint con e les Pays bas
à Philippe II)
• Comparaison entre hérétiques et le christ (parallèle)
• Pas anachronisme
• Lui-même témoin de répressions par les mercenaires (troupes rouges), de la répression
politique et religieuse
• 1564 : naissance de son premier ls
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• Tableau fait pour être vu de très près
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• Grand paysage par un grand mouvement de foule de gauche à droite, vers le Golghota,
cercle noir (gauche : lumière, vie / droite : orage, roue montée sur tronc d’arbre, crâne
de cheval, mort) cheminement de la vie à la mort ==> composition en cercle
• Vierge avec saintes femmes traité dans un style archaÏsant
• Homme en blanc qui observe la scène = Breughel
• Foisonnement de détails anecdotiques plutôt que la gure du Christ
• Pourquoi Moulin ? Insensé au niveau pratique - métaphore du ciel étoilé ( dans
l’Antiquité, le moulin tourne comme un ciel étoilé - poète septentrional - Septentrio sept
boeufs qui font tourner les moulins du ciel == analogie du ciel et du moulin - moulin
terrestre écrase la farine pour produire le pain, moulin céleste écrase peut-être les
étoiles pour produire le destin humain)
• Mort du Christ était censé mettre n au règne cosmique du destin (conséquence du
péché originel)
• Meunier situé à l’endroit où l’on mettait le bon dieu dans la peinture amande
• Vierge éplorée soutenue par Saint Jean - deux saintes femmes (costumes d’un grand
luxe)
• Christ tombe sur le chemin de croix : caché par un homme - regarde l’agitation épisode où les soldats vont chercher Simon de Cyrène pour porter la croix (femme
s’interpose )
• Commanditaire : banquier Anvers
3.
Réalisateur polonais
- spectateur aura la chance d’examiner de très près les détails
- Reconstitution du tableau en ction poétique
- Exploration du tableau
3.
Film : données essentielles
- Lech Majewski : origine polonaise, né en 1953, créateur polyvalent : photographe cinéaste - poète - écrivain - metteur en scène de théâtre et d’opéra - artiste plasticien
- Vit aux Etats Unis depuis 1981
- Scénariste - réalisateur - producteur - chef opérateur -monteur - compositeur
- Coscénariste : Michael Francis Gibson : écrivain, historien d’art, critique et
universitaire
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- A publié « The Mill and the Cross », analyse du tableau de Breughel
- Données techniques :
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• Images de synthèse - 3D
• A extrait une douzaine de personnages auxquels il fait vivre une journée complète du
matin au soir
• Reconstitution vivante du tableau : principe du tableau vivant grâce aux technologies
numériques, e ets spéciaux, 3D
• « Renouvelle la façon de parler d’art au cinéma »
• Invitation à entrer dans un tableau, à élaborer une narration portée par les
personnages peints
• Prises du vue réalisées de trois manières :
- comédiens lmés sur fond bleu, intégrés après à divers arrière-plans
- Plans avec acteurs tournés en Pologne, République tchèque, Autriche, Nouvelle
Zélande (paysages ressemblant aux paysages de Breughel)
- Décor en 2D, reproduit selon le travail de Breughel et peint sur toile par Lech Majewski
lui-même
• En postproduction, tout cet ensemble a été fondu (exemple : superposition plan acteur
sur fond bleu avec autres prises de vue, avec toile ou décor naturel)
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• Trois années de travail
• RECHERCHE D’AUTHENTICITE ET D'ESTHETISME
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2.
Pistes d’analyses et de ré exion
Trois manières d’appréhender le hors-champ
Source : Florence Gravas, Le hors-champ cinématographique relève-t-il de l’imaginé ou
de l’imagé ?, Phantasia, 2015, 65-80
- statut du hors champ cinématographique à partir des images o ertes au spectateur
dans ce lm, variation du hors champ selon le type d’images soumises au spectateur
- Premier plan = imitation par les moyens du cinéma de l’oeuvre picturale
- Transpositions cinématographiques des di érentes scènes présentes dans le tableau
(scènes de vie quotidienne où tout un petit monde vit )
- Dernier plan = cadre le tableau aujourd’hui dans le musée
- Hiatus entre le premier plan (qui suit les règles de la représentation picturale au plus
près) et les plans suivants qui obéissent aux lois de l’organisation cinématographique
de l’image (plans suivants)
« Bascule proprement sidérante entre un univers parfaitement repérable comme
analogon1 et face auquel la conscience ne peut qu’irréaliser ce qu’elle constitue les deux premiers plans s’o rant comme un tableau- et un univers beaucoup plus
ambigu parce que constitué comme un champ contre-champ pleinement
cinématographique »
A.
PLANS I ET II : HORS CHAMP IRREL - HORS CHAMP SANS EFFET SUR LE
CHAMP
1
Analogon (=quelque chose de semblable): corrélat d’un terme donné dans une analogie - objet réel, physique ou
psychique qui ne se donne pas en propre sur le mode de la perception mais qui se donne comme un représentant
analogue de l’objet visé sur le mode imaginaire
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Irréaliser : rendre irréel par la pensée et l’imagination
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Plan I :
I.
Mouvement de glissement de caméra dans un travelling lent gauche-droite parcourant
un espace pictural
arrière plan (assez limité dans un premier temps - vue des modèles privilégiée)
reproduisant le décor du tableau (personnages soit statiques soit léger mouvement modèles)
avant plan : cadré en plan moyen (les personnages bougent - revêtent les habits des
personnages qui seront peints par Breughel)
VOIX HORS CHAMP
II.
Fin du travelling - apparition dans le champ de Breugel et son ami
Changement de statut des voix qui deviennent « in »
Travelling droite -gauche Breugel et son ami parcourent l’espace mental du tableau
==> » leur présence visuelle n’est....
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