Catégorie : Philosophie
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KANT
"Avant l'éveil de la raison, il n'y avait ni prescription ni interdiction, par conséquent encore aucune infraction, mais, lorsqu'elle commença d'exercer son action et, toute faible qu'elle était, à lutter corps à corps avec l'animalité dans toute sa force, c'est alors que durent apparaître des maux et, ce qui est pire, au stade de la raison cultivée, des vices qui étaient totalement étrangers à l'état d'ignorance et, par conséquent, d'innocence. Le premier pas hors de cet état fut donc du point...
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Le concept de complexe d'infériorité
Enfin, quant à ceux qui pensent que toute la science est impossible, ils ignorent également si elle est possible, puisqu'ils font profession de tout ignorer. Je négligerai donc de discuter avec des gens qui veulent marcher la tête en bas. Et pourtant, je veux bien leur accorder qu'ils ont sur ce point une certitude ; mais je leur demanderai à mon tour comment n'ayant jamais rencontré la vérité ils savent ce qu'est savoir et ne pas savoir ? d'où leur vient la notion du vrai et du faux ? comment s...
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KANT : le devoir comme impératif catégorique
KANT : le devoir comme impératif catégorique Selon Kant, la volonté n'obéit pas toujours naturellement à la raison. Dans ce cas la raison exerce une contrainte sur la volonté. Cette contrainte s'appelle un impératif. Les impératifs sont de deux sortes : — les impératifs hypothétiques expriment la nécessité pratique de certaines actions considérées non en elles-mêmes mais pour leurs résultats, c'est-à-dire comme des moyens subordonnés à une fin (par exemple, je dois prendre ce médicament pour gué...
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L'ambivalence en psychanalyse
« Il est curieux que les hommes qui savent si mal vivre dans l'isolement, se sentent cependant lourdement opprimés par les sacrifices que la civilisation attend d'eux afin de leur rendre possible la vie en commun. La civilisation doit ainsi être défendue contre l'individu, et son organisation, ses institutions et ses lois se mettent au service de cette tâche. (...) Les désirs instinctifs qui ont à pâtir de par ces sacrifices renaissent avec chaque enfant, et il est toute une catégorie d'êtres hu...
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Hume et l'histoire
Les hommes sont si bien les mêmes, à toutes les époques et en tous les lieux, que l'histoire ne nous indique rien de nouveau ni d'étrange sur ce point. Son principal usage est seulement de nous découvrir les principes constants et universels de la nature humaine en montrant les hommes dans toutes les diverses circonstances et situations, et en nous fournissant des matériaux d'où nous pouvons former nos informations et nous familiariser avec les ressorts* réguliers de l'action et de la conduite h...
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Montaigne et la mort
PRESENTATION DE LA "LETTRE A MENECEE" D'EPICURE La Lettre à Ménécée est l'un des rares écrits qui nous restent de l'oeuvre immense d'Épicure (vers 341-270 av. J.-C.), que nous connaissons surtout à travers son disciple Lucrèce. Le projet du fondateur de l'École du Jardin, à une époque où la Grèce traverse une grave crise politique, économique et sociale, est de fonder une sagesse sur une physique matérialiste. Souvent mal compris et caricaturé, Épicure ne cessera d'inspirer les philosophes athée...
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NIETZSCHE : la fonction vitale de l'illusion
NIETZSCHE : la fonction vitale de l'illusion L'illusion possède une fonction vitale. En effet « on ne peut pas vivre avec la Vérité », car découvrir cette vérité, c'est découvrir que n'existe qu'un flux éternel des choses, un Abîme où toutes s'abîment. La vie, expression de la Volonté de Puissance, a donc besoin de falsifier le réel, d'affirmer l'être contre le devenir, d'organiser ce flux, de le contraindre à se plier aux options vitales du sujet, c'est-à-dire aux valeurs et aux normes défi...
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Alain et la technique
Il est remarquable que le monde animal ne fasse point voir la moindre trace d'une action par outil. Il est vrai que les animaux n'ont point de monuments ni aucun genre d'écriture. Aucun langage véritable ne lie une génération à l'autre. Ils ne reçoivent en héritage que leur forme ; aussi n'ont-ils d'autres instruments que leurs pattes et mandibules, ou, pour mieux dire, leur corps entier qui se fait place. Ils travaillent comme ils déchirent, mastiquement et digèrent, réduisent en pulpe tout ce...
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HEGEL : l'État, incarnation de l'universel
HEGEL : l'État, incarnation de l'universel Pour Hegel, « l'État ne repose point sur un contrat explicite liant chacun avec tous et tous avec chacun, ou de façon réciproque, l'individu avec le gouvernement, et le vouloir universel du tout n'est pas le vouloir explicite de l'individu, mais le vouloir absolument universel, qui s'impose aux individus en lui-même et pour lui-même ». L'État est la manifestation de l'Esprit, de l'Idée universelle, et comme tel il transcende tous les citoyens : « L'État...
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Spinoza - Politique
S'il était aussi facile de commander aux esprits qu'aux langues, aucun gouvernement ne se trouverait jamais en péril et aucune autorité n'aurait besoin de s'exercer par des moyens violents. Car les sujets orienteraient tous leur vie selon le bon plaisir des gouvernants et nul ne porterait jamais de jugement sur le vrai et le faux, ni sur le juste et l'injuste, que conformément au vouloir de ceux-ci. Mais [...] les choses sont bien loin de se passer de la sorte, car jamais l'esprit d'un homme ne...
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LE BUT DE L'ARTISTE EST-IL DE COMMUNIQUER SA CONCEPTION DE LA RÉALITÉ ?
« L'artiste ne tient pas, par son oeuvre, à nous donner une idée de l'objet qu'il nous présente. Nous n'avons pas besoin de regarder ces tableaux pour savoir ce que c'est que les raisins, les fleurs, les cerfs, les arbres, les dunes, la mer, le soleil, le ciel, les ornements et les décors des ustensiles de la vie quotidienne, les chevaux, les guerriers, les paysans ; nous savons également ce que c'est que fumer, arracher des dents, et les scènes domestiques de tout genre et de toute nature nous...
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L'erreur provient de l'ignorance - SPINOZA
L'erreur provient de l'ignorance L'erreur consiste dans une privation de connaissance ; mais, pour l'expliquer plus amplement, je donnerai un exemple : les hommes se trompent en ce qu'ils se croient libres ; et cette opinion consiste en cela seul qu'ils ont conscience de leurs actions et sont ignorants des causes par où ils sont déterminés ; ce qui constitue donc leur idée de la liberté, c'est qu'ils ne connaissent aucune cause de leurs actions. Pour ce qu'ils disent en effet : que les actions h...
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Rousseau et l'histoire
Pour connaître les hommes, il faut les voir agir. Dans le monde on les entend parler; ils montrent leurs discours et cachent leurs actions: mais dans l'histoire elles sont dévoilées, et on les juge sur les faits. Leurs propos mêmes aident à les apprécier; car, comparant ce qu'ils font à ce qu'ils disent, on voit à la fois ce qu'ils sont et ce qu'ils veulent paraître : plus ils se déguisent, mieux on les connaît. Malheureusement cette étude a ses dangers, ses inconvénients de plus d'une espèce. I...
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La pitié est naturelle à l'homme
La pitié est naturelle à l'homme Les hommes ne sont naturellement ni rois, ni grands', ni courtisans, ni riches ; tous sont nés nus et pauvres, tous sujets aux misères de la vie, aux chagrins, aux maux, aux besoins, aux douleurs de toute espèce ; enfin, tous sont condamnés à la mort. Voilà ce qui est vraiment de l'homme ; voilà de quoi nul mortel n'est exempt. Commencez donc par étudier de la nature humaine ce qui en est le plus inséparable, ce qui constitue le mieux l'humanité. À seize ans l'ad...
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Hegel et la liberté
Thème 3957 Hegel et la liberté On dit volontiers : mon vouloir a été déterminé par ces mobiles, circonstances, excitations et impulsions. La formule implique d'emblée que je me sois ici comporté de façon passive. Mais, en vérité, mon comportement n'a pas été seulement passif ; il a été actif aussi, et de façon essentielle, car c'est mon vouloir qui a assumé telles circonstances à titre de mobiles, qui les fait valoir comme mobiles. Il n'est ici aucune place pour la relation de causalité. Les cir...
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Marcuse (Herbert)
Sujet : Commentaire de texte : Descartes. Analyse. · Le sujet qui nous est proposé ici nous permet (enfin !) de répondre à la question de l’utilité de la philosophie. En effet, tout humour mis de coté, Descartes entame ici un discours construit sur l’utilité de faire de la philosophie et d’être philosophe. · Ce discours s’articule sous une problématique qui, aujourd’hui encore, est actuelle : A quoi peut bien servir la philosophie ? Qu’est ce que cela produit réellement, à part de la pensée ?...
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Les Psychoses et la psychanalyse
"L'intelligence humaine se sent chez elle tant qu'on la laisse parmi les objets inertes, plus spécialement parmi les solides, où notre action trouve son point d'appui et notre industrie ses instruments de travail, [...] Nos concepts ont été formés à l'image des solides, [...] ; notre logique est surtout la logique des solides [...] ; par là même, notre intelligence triomphe dans la géométrie, où se révèle la parenté de la pensée logique avec la matière inerte, et où l'intelligence n'a qu'à suivr...
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Les Instances psychiques
« La preuve était faite que les souvenirs oubliés ne sont pas perdus, qu'ils restent en la possession du malade, prêts à surgir, associés à ce qu'il sait encore. Mais il existe une force qui les empêche de devenir conscients. L'existence de cette force peut être considérée comme certaine, car on sent un effort quand on essaie de ramener à la conscience les souvenirs inconscients. Cette force, qui maintient l'état morbide, on l'éprouve comme une résistance opposée par le malade. C'est sur cette i...
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La Pulsion de mort
« Nous partons d’un fait économique actuel. L’ouvrier devient d’autant plus pauvre qu’il produit plus de richesse, que sa production croît en puissance et en volume. L’ouvrier devient une marchandise au prix d’autant plus bas qu’il crée plus de marchandises. La dévalorisation du monde humain va de pair avec la mise en valeur du monde matériel. Le travail ne produit pas seulement des marchandises ; il se produit lui-même ainsi que l’ouvrier comme une marchandise dans la mesure où il produit des m...
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Le cas du petit Hans
[La religion ne peut se soustraire aux exigences de la raison] « [...] Les doctrines religieuses sont soustraites aux exigences de la raison ; elles sont au-dessus de la raison. Il faut sentir intérieurement leur vérité ; point n'est nécessaire de la comprendre. Seulement ce Credo n'est intéressant qu'à titre de confession individuelle ; en tant que décret, il ne lie personne. Puis-je être contraint de croire à toutes les absurdités ? Et si tel n'est pas le cas, pourquoi justement à celle-ci ? I...