Catégorie : Philosophie
-
Hegel et la liberté
Thème 3957 Hegel et la liberté On dit volontiers : mon vouloir a été déterminé par ces mobiles, circonstances, excitations et impulsions. La formule implique d'emblée que je me sois ici comporté de façon passive. Mais, en vérité, mon comportement n'a pas été seulement passif ; il a été actif aussi, et de façon essentielle, car c'est mon vouloir qui a assumé telles circonstances à titre de mobiles, qui les fait valoir comme mobiles. Il n'est ici aucune place pour la relation de causalité. Les cir...
-
Marcuse (Herbert)
Sujet : Commentaire de texte : Descartes. Analyse. · Le sujet qui nous est proposé ici nous permet (enfin !) de répondre à la question de l’utilité de la philosophie. En effet, tout humour mis de coté, Descartes entame ici un discours construit sur l’utilité de faire de la philosophie et d’être philosophe. · Ce discours s’articule sous une problématique qui, aujourd’hui encore, est actuelle : A quoi peut bien servir la philosophie ? Qu’est ce que cela produit réellement, à part de la pensée ?...
-
Les Psychoses et la psychanalyse
"L'intelligence humaine se sent chez elle tant qu'on la laisse parmi les objets inertes, plus spécialement parmi les solides, où notre action trouve son point d'appui et notre industrie ses instruments de travail, [...] Nos concepts ont été formés à l'image des solides, [...] ; notre logique est surtout la logique des solides [...] ; par là même, notre intelligence triomphe dans la géométrie, où se révèle la parenté de la pensée logique avec la matière inerte, et où l'intelligence n'a qu'à suivr...
-
Les Instances psychiques
« La preuve était faite que les souvenirs oubliés ne sont pas perdus, qu'ils restent en la possession du malade, prêts à surgir, associés à ce qu'il sait encore. Mais il existe une force qui les empêche de devenir conscients. L'existence de cette force peut être considérée comme certaine, car on sent un effort quand on essaie de ramener à la conscience les souvenirs inconscients. Cette force, qui maintient l'état morbide, on l'éprouve comme une résistance opposée par le malade. C'est sur cette i...
-
La Pulsion de mort
« Nous partons d’un fait économique actuel. L’ouvrier devient d’autant plus pauvre qu’il produit plus de richesse, que sa production croît en puissance et en volume. L’ouvrier devient une marchandise au prix d’autant plus bas qu’il crée plus de marchandises. La dévalorisation du monde humain va de pair avec la mise en valeur du monde matériel. Le travail ne produit pas seulement des marchandises ; il se produit lui-même ainsi que l’ouvrier comme une marchandise dans la mesure où il produit des m...
-
Le cas du petit Hans
[La religion ne peut se soustraire aux exigences de la raison] « [...] Les doctrines religieuses sont soustraites aux exigences de la raison ; elles sont au-dessus de la raison. Il faut sentir intérieurement leur vérité ; point n'est nécessaire de la comprendre. Seulement ce Credo n'est intéressant qu'à titre de confession individuelle ; en tant que décret, il ne lie personne. Puis-je être contraint de croire à toutes les absurdités ? Et si tel n'est pas le cas, pourquoi justement à celle-ci ? I...
-
Le Narcissisme
« Les prescriptions que doit suivre le médecin pour guérir radicalement son homme, celles que doit suivre un empoisonneur pour le tuer à coup sûr, sont d'égale valeur, en tant qu'elles leur servent les unes et les autres à accomplir parfaitement leurs desseins. Comme dans la première jeunesse on ne sait pas quelles fins pourraient s'offrir à nous dans le cours de la vie, les parents cherchent principalement à faire apprendre à leurs enfants une foule de choses diverses ; ils pourvoient à l'habil...
-
La Libido
[Pourquoi des chefs ?] «Il ne serait pas raisonnable de croire que les peuples se sont d'abord jetés entre les bras d'un maître absolu sans condition et sans retour, et que le premier moyen de pourvoir à la suret commune qu'aient imaginé des hommes fiers et indomptés été de se précipiter dans l'esclavage. En effet, pourquoi se sont-ils donné des supérieurs, si ce n'est pour les défendre contre l'oppression et protéger leurs biens, leurs libertés et leurs vie! qui sont, pour ainsi dire, les éléme...
-
-
L'Imago
Épictète. «Comment se fait-il donc que j'aie écouté les discours des philosophes et leur aie donné un plein acquiescement, et que, dans la pratique, je ne me sois en rien libéré plus entièrement ? Serais-je par hasard d'une nature si ingrate ? Pourtant, dans les autres matières, dans toutes celles dont j'ai voulu m'occuper, on ne m'a pas trouvé trop mal doué, mais j'ai appris rapidement les lettres, la lutte, la géométrie, l'analyse des syllogismes. Serait-ce alors que le système philosophique n...
-
Le complexe d'Oedipe
En droit on ne devrait appeler art que la production par liberté, c'est-à-dire par un libre-arbitre qui met la raison au fondement de ses actions. On se plaît à nommer une œuvré d'art le produit des abeilles (les gâteaux de cire régulièrement construits), mais ce n'est qu'en raison d'une analogie avec l'art ; en effet, dès que l'on songe que les abeilles ne fondent leur travail sur aucune réflexion proprement rationnelle, on déclare aussitôt qu'il s'agit d'un produit de leur nature (de l'instinc...
-
L'angoisse en psychanalyse
« Le freudisme si fameux est un art d'inventer en chaque homme un animal redoutable, d'après des signes tout à fait ordinaires; les rêves sont de tels signes; les hommes ont toujours interprété leurs rêves, d'où un symbolisme facile. Freud se plaisait à montrer que ce symbolisme facile nous trompe et que nos symboles sont tout ce qu'il y a d'indirect. Les choses du sexe échappent évidemment à la volonté et à la prévision... l'homme est obscur à lui-même; cela est à savoir. Seulement il faut évit...
-
Le culturalisme
Il y a peu à craindre pour la civilisation de la part des hommes cultivés et des travailleurs intellectuels. Les mobiles d'ordre religieux commandant un comportement culturel seraient chez eux remplacés sans bruit par d'autres mobiles d'ordre temporel ; de plus, ils sont, pour la plupart, euxmêmes porteurs de la culture. Mais il en va autrement de la grande foule des illettrés, des opprimés, qui ont de bonnes raisons d'être des ennemis de la civilisation. Tant qu'ils n'apprennent pas que l'on ne...
-
L'anti-Oedipe
« L'homme est la seule créature qui ait besoin d'être éduquée. Les animaux, dès qu'ils disposent de leurs forces, les utilisent normalement, c'est-à-dire de manière à ne pas se nuire à eux-mêmes. Un animal, grâce à son instinct, est déjà tout ce qu'il peut être. L'homme, par contre, a besoin de sa raison propre. Il n'a pas d'instinct et doit fixer lui-même le plan de sa conduite. Or, puisqu'il n'est pas immédiatement capable de le faire, mais au contraire vient au monde pour ainsi dire à l'état...