Aide en Philo

Brève présentation d'Aristote

Publié le 06/01/2023

Extrait du document

« THEME : Brève présentation d’Aristote Matière : Philosophie Antique Niveau : 1ère année de philosophie 2022-2023 PLAN Introduction I-Biobibliographie d’Aristote 1-Biographie 2-Bibliographie II- Méthode et Doctrine 1- Méthode 2-Doctrine 2-1-Forme et matière, substance et accident, acte et puissance, changement. 2-2-Quatre causes 2-3-Quelques apports d’Aristote dans les différents domaines 2-3-1-La métaphysique 2-3-2-La physique 2-3-3-La morale et la politique 2-3-4-La psychologie : corps et âme 2-3-5-La Biologie Conclusion Bibliographie 2 INTRODUCTION Aristote est un philosophe et polymathe grec de l’Antiquité.

Il est avec Platon, dont il a été le disciple à l’Académie, l’un des penseurs les plus influents que le monde occidental ait connu.

Il est aussi l’un des rares à avoir abordé presque tous les domaines de connaissance de son temps : biologie, physique, métaphysique, logique, poétique, politique, rhétorique, éthique et de façon ponctuelle l’économie.

Chez Aristote, la philosophie, à l’origine « amour de la sagesse », est comprise dans un sens plus large comme recherche du savoir pour lui-même, interrogation sur le monde et science des sciences.

Ainsi, quelle est sa biographie? Aristote at-il des écrits? Si oui ; quels sont ses principaux ouvrages ? Quelle est sa méthode et sa doctrine ? Quels sont ses apports dans les différents domaines ? Notre travail est en deux grandes parties.

La première sera consacrée à la biobibliographie d’Aristote et la seconde s’intéressera à sa méthode et à sa doctrine. 3 I- Biobibliographie 1-Biographie Le nom français Aristote dérive du nom grec Aristotélês (en grec ancien : Ἀριστοτέλης [aristotelɛːs]1.Il est composé de aristos « le meilleur » et telos « achèvement, accomplissement, réalisation ». Aristote est né en 384 avant notre ère à Stagire, cité de Chalcidique située sur le golfe Strymonique en Grèce, d’où son surnom de « Stagirite ».

Son père, Nicomaque, appartient à la corporation des Asclépiades.

Il est le médecin et l’ami du roi de Macédoine Amyntas.

Sa mère, Phéstias, une sage-femme, est originaire de Chalcis sur l’île d’Eubée.

La famille d’Aristote prétend descendre de Machaon.

Orphelin de père à 11 ans, il est élevé par son beau-frère, Proxène d’Atarnée, en Mysie.

C’est à cette époque qu’il se lie d’amitié avec Hermias d’Atarnée, futur tyran de Mysie. Vers 367, à l’âge de 17 ans, il est admis à l’Académie de Platon ; il y reste vingt ans.

Platon, ayant remarqué sa vive intelligence, lui donne le droit d’enseigner la rhétorique en tant que répétiteur.

Il devient anagnoste de Platon, qui l’appelle « le liseur »ou « l’intelligence de l’école », en grec ancien : Nοῦς τῆς διατριβῆς.

Cela n’empêchera pas Aristote de rejeter la théorie des Idées de Platon, en se justifiant ainsi : « Ami de Platon, mais encore plus de la vérité ».

Formé et profondément influencé par les platoniciens, il ajoute : « ce sont des amis qui ont introduit la doctrine des Idées.

[…] Vérité et amitié nous sont chères l’une et l’autre, mais c’est pour nous un devoir sacré d’accorder la préférence à la vérité ». Durant la période où il enseigne à l’Académie, Aristote suit la vie politique locale, mais sans pouvoir y participer du fait de son statut de métèque.

Quand Platon meurt vers 348-347 avant notre ère, son neveu Speusippe lui succède comme scholarque.

Aristote, dépité, part pour Atarnée avec son condisciple Xénocrate, départ peut-être également lié à l’hostilité grandissante envers les Macédoniens.

Peu de temps auparavant, le roi Philippe II a participé à des massacres à Olynthe, une cité amie des Athéniens, et a fait raser Stagire, dont la population a été vendue à l’encan. 1 Prononciation en grec retranscrite selon la norme API 4 À Atarnée en Troade, sur la côte d’Anatolie, Aristote rejoint Hermias d’Atarnée, ami d’enfance et tyran de cette cité.

Quand la Macédoine et Athènes font la paix en 346, Aristote s’établit dans le petit port d’Assos en compagnie de Xénocrate et de deux autres philosophes platoniciens, Érastos et Coriscos.

Il y ouvre une école de philosophie inspirée par l’Académie où ses auditeurs sont Callisthène, Théophraste venu de Lesbos toute proche, ainsi que Nélée, fils de Coriscos.

Il poursuit ses recherches biologiques et commence à observer la faune marine. Au bout de trois ans, il se rend à Mytilène, dans l’île voisine de Lesbos, où il ouvre une nouvelle école. En 343, à la demande de Philippe II, il devient le précepteur du prince héritier, le futur Alexandre le Grand, alors âgé de 13 ans.

Le choix d’Aristote par Philippe a dû s’imposer aisément, en partie en raison des relations d’amitié qui unissent dès leur jeune âge le roi de Macédoine et le philosophe.

Aristote, exceptionnel encyclopédiste dès cette époque, est aussi préféré au vieil Isocrate, à ses deux disciples, Isocrate d’Apollonie et Théopompe, ainsi qu’à Speusippe.

Il enseigne à Alexandre les lettres et sans doute la politique, durant deux ou trois ans, au Nympheum de Miéza.

Alexandre reçoit les leçons en compagnie de ses futurs compagnons d’armes : Héphestion, Ptolémée, Perdiccas, Eumène, Séleucos, Philotas et Callisthène.

Lorsqu’Alexandre devient régent à l’âge de 15 ans, Aristote cesse d’être son précepteur, mais reste toutefois à la cour durant les cinq années suivantes.

Selon certaines sources, Alexandre lui aurait fourni des animaux provenant de ses chasses et expéditions afin qu’il les étudie, ce qui lui aurait permis d’accumuler l’énorme documentation dont font preuve ses ouvrages de zoologie.Vers 341, il recueille et épouse Pythias, nièce et fille adoptive d’Hermias, réfugiée à Pella, qui lui donne une fille, prénommée elle aussi Pythias.

Devenu veuf en 338, il prend pour seconde épouse une femme de Stagire, Herpyllis, dont il a un fils qu’il nomme Nicomaque.

L’Éthique à Nicomaque, qui porte sur la vertu et la sagesse, n’est adressée ni au père d’Aristote, mort depuis longtemps, ni à son fils qui n’est pas encore né au moment de sa rédaction, mais mentionne Nicomaque fils comme l’éditeur de l’Éthique à Nicomaque, aidé par Théophraste ou par Eudème.

Aristote retourne à Athèns en 335, alors que la cité est épargnée par Alexandre bien qu’elle se soit révoltée contre l’hégémonie macédonienne en compagnie de Thèbes. Aristote fonde vers 335 avant notre ère sa troisième école, le Lycée, sur un terrain loué, car étant un métèque, il n’a pas le droit à la propriété.

Le Lycée est situé sur un lieu de promenade (peripatos) où le maître et les disciples déambulent pendant leurs loisirs.

Les aristotéliciens sont donc « ceux qui se promènent près du Lycée » (Lukeioi Peripatêtikoi, Λύκειοι Περιπατητικοί) 5 d’où le nom d’école péripatéticienne qu’on utilise parfois pour désigner l’aristotélisme.

Le Lycée comprend une bibliothèque, un musée ou Mouseîon, ainsi que des salles de conférences et du matériel pour l’étude et la recherche. Aristote donne deux types de cours : celui du matin, « acroamatique » ou « ésotérique », est réservé aux disciples avancés ; celui de l’après-midi, « exotérique », est ouvert à tous.

Il habite dans les bois du mont Lycabette. Sa troisième et dernière grande période de production se situe au Lycée (335-323) au cours de laquelle il écrit vraisemblablement le livre VIII de la Métaphysique, les Petits traités d’histoire naturelle, l’Éthique à Eudème, l’autre partie de l’Éthique à Nicomaque (livres IV, V, VI), la Constitution d’Athènes, les Économiques. En 327 avant notre ère, Alexandre fait mettre en prison Callisthène, le neveu d’Aristote, parce qu’il a refusé de se prosterner à la mode perse devant lui et qu’il serait impliqué dans la conspiration d’Hermolaos et des pages.

Callisthène meurt durant sa captivité à Bactres.

La mort et le déshonneur infligé à son neveu amènent Aristote à s’éloigner de son ancien élève, y compris sur le plan de la pensée politique, comme tend à le prouver un de ses derniers écrits intitulé Alexandre ou des Colonies. À la mort d’Alexandre le Grand en juin 323, menacé par l’agitation anti-macédonienne portée à son comble à Athènes par la rébellion contre Antipater, Aristote estime prudent de fuir Athènes, fuite d’autant plus justifiée qu’Eurymédon, hiérophante à Éleusis, porte contre lui une absurde accusation d’impiété, lui reprochant d’avoir composé un Hymne à la vertu d’Hermias d’Atarnée, genre de poème uniquement réservé au culte des dieux.

Décidé à ne pas laisser les Athéniens commettre un « nouveau crime contre la philosophie », le premier étant la condamnation à mort de Socrate, Aristote se réfugie avec sa seconde femme, Herpyllis, et ses enfants, Pythias et Nicomaque, dans l’île d’Eubée, à Chalcis où sa mère a hérité d’un domaine. C’est là qu’il meurt, âgé de 62 ans, emporté sans doute par la maladie d’estomac dont il souffre depuis longtemps.

Dans son testament, il prend des dispositions pour l’émancipation de ses esclaves et pense à assurer l’avenir de tous ses proches.

Son corps est transféré à Stagire.Théophraste, son condisciple et ami, lui succède à la tête du Lycée.

À l’époque de Théophraste et de son successeur, Straton de Lampsaque, le Lycée connaît un déclin jusqu’à la chute d’Athènes en 86 avant notre ère.

L’école est refondée au Ier siècle avant notre ère par Andronicos de Rhodes et connaît un fort rayonnement jusqu’à ce que les Goths et les Hérules saccagent Athènes en 267 après notre ère. 6 2-Bibliographie La plus part des écrits d’Aristote sont fondés sur les recherches de terrain.

On mentionne dans l’Antiquité quelque cent soixante-dix titres écrits par lui.

Parmi ces écrits quarante-sept d’entre eux seulement ont pu être conservés et sont classés par catégories.  Organon qui comprend (Catégories : sur les attributs et les catégories.

De l’interprétation : sur le jugement et la proposition en logique.

Premiers Analytiques : sur le syllogisme.

Seconds Analytiques : sur la démonstration.

Topiques : sur les argumentations.

Réfutations sophistiques : sur les sophismes.)  La science pratique (morale et politique) comprend : Protreptique ; Éthique à Nicomaque ; Éthique à Eudème ; Des vertus et des vices ; Constitution des Athéniens.  La science productive comprend : Poétique ; Rhétorique.  Physique comprend : De la Génération et de la Corruption ; Sur L’Univers ; Traité du ciel ; Météorologiques ; De l’âme (en latin : de anima) ; Métaphysique.  Les ouvrages zoologiques comprennent : Histoire des animaux ; Parties des animaux ; Du Mouvement des animaux ; Marche des animaux ; Génération des animaux.  Les petits traités : Psychologie d’Aristote.

Opuscules (Parva naturalia) ; De la sensation et des sensibles (de sensu et sensibilibus) ; De la mémoire et de la réminiscence ; Du sommeil et de la veille ; Des rêves ; De la divination dans le sommeil ; De la longévité et de la vie brève ; De la jeunesse et de la vieillesse ; De la respiration ; De la vie et de la mort. 7 II- Méthode et Doctrine 1- Méthode Aristote fut d’abord platonicien.

Mais il ne tarda pas à se détacher de l’enseignement du maître. L’opposition à Platon se situe d’abord au niveau de la méthode : celle d’Aristote est empirique2. Certes, il cherche les principes qui gouvernent le réel, mais il pense, contrairement à Platon, que c’est en suivant les enseignements de l’expérience qu’on pourra les découvrir.

Aussi refuset-il d’admettre l’existence séparée d’un « monde intelligible » opposé à un « monde sensible ». Aristote cherche à définir une méthode destinée à permettre une compréhension scientifique du monde.

Pour lui, le but d’une recherche ou d’une enquête est d’aboutir à « un système de concepts et de propositions hiérarchiquement organisés, fondés sur la connaissance de la nature essentielle de l’objet de l’étude et sur certains autres premiers principes nécessaires »3.

Pour Aristote, « la science analytique (analytiké épistémè) ?nous apprend à connaître et à énoncer les causes par le moyen de démonstration bien construite ».

Le but est d’atteindre des vérités universelles du sujet en lui-même en partant de sa nature.

Pour cela, il faut d’abord connaître le fait, puis la raison pour laquelle ce fait existe, puis, les conséquences du fait, et les caractéristiques du fait. La démonstration aristotélicienne repose sur le syllogisme qu’il définit comme « un discours dans lequel, certaines choses étant posées, quelque chose d’autre que ces données en résulte nécessairement par le seul fait de ces données ». Le syllogisme repose sur deux prémisses, une majeure et une mineure, desquelles on peut tirer une conclusion nécessaire.

Exemple : Majeure : les êtres humains sont mortels. Mineure : les femmes sont des êtres humains. Conclusion : les femmes sont mortelles. Un syllogisme scientifique doit pouvoir identifier la cause d’un phénomène, son pourquoi. Ce mode de raisonnement pose la question de la régression à l’infini qui survient, par exemple, quand un enfant nous demande pourquoi telle chose fonctionne comme cela, et qu’une fois la réponse donnée, il nous interroge sur le pourquoi de la prémisse de notre réponse.

Pour Aristote, 2 3 Fondé essentiellement sur l’expérience et l’observation Dans les Premiers Analytiques 8 il est possible de mettre fin à cette régression à l’infini en tenant certains faits venant de l’expérience (induction) ou venant d’une intuition comme assez certains pour servir de base aux raisonnements scientifiques.

Toutefois, pour lui, la nécessité de tels axiomes doit pouvoir être expliquée à ceux qui les contesteraient. 2- Doctrine 2-1-Forme et matière, substance et accident, acte et puissance, changement Pour Aristote, l’essence ou la forme (eïdos morphè) ne peut exister qu’incarnée dans une matière (ὕλη, hulé).

Cela le conduit à élaborer « la thèse dite de l’hylémorphisme qui consiste à penser l’immanence, la nécessaire conjonction, en toute réalité existante, de la matière (hulè) et de la forme (morphè) qui la modèle ». En effet, Aristote distingue dans toute chose deux aspects : une ‘’forme”, qui fait que la chose est ce qu’elle est, et une ‘’matière’’, qui est le support de la ‘’forme’’.

Soit une statue de Socrate : sa ‘’matière ‘’est le bloc de marbre dans lequel elle a été sculptée ; sa ‘’forme’’, l’ensemble des déterminations qui lui permettent de représenter Socrate.

La ‘’matière’’ est donc essentiellement indétermination: un bloc de marbre pourra devenir statue ou tout autre chose. Elle est donc le sujet du changement, ou comme le dit Aristote, elle est ‘’puissance’’ (dunamis), c’est-à-dire virtualité.

«Exister en puissance» s'oppose à «exister en acte» (energeia) c’est-àdire selon une forme réalisée.

Le bloc de marbre est la statue de Socrate en puissance mais l'œuvre achevée est la statue de Socrate en acte. Chez Aristote, la substance est ce qui appartient nécessairement à la chose alors que l’accident est « ce qui appartient vraiment à une chose, mais qui ne lui appartient ni nécessairement ni la plupart du temps » (Métaphysique, Δ30, 1025 à 14). La puissance ou potentialité (δύναμις / dunamis) fait écho à ce que pourrait devenir l’être.

Par exemple, un enfant peut, en puissance, apprendre à lire et à écrire : Il en a la capacité.

La puissance est le principe d’imperfection, et celui-ci est modifié par l’acte, qui entraîne le changement.

L’acte (energeia) « c’est ce qui produit l’objet fini, la fin.

C’est l’acte, et c’est en vue de l’acte que la puissance est conçue » (Métaphysique, Θ8, 1050 à 9).

L’entéléchie (en, telos, echeïn) « signifie littéralement le fait d’avoir (echein) en soi sa fin (τέλος / telos), le fait d’atteindre progressivement sa fin et son essence propre ». Ces notions permettent au philosophe d’expliquer le mouvement et le changement.

Aristote distingue quatre types de mouvement : en substance, en qualité, en quantité et en lieu, qui se 9 manifestent respectivement comme génération, altération, augmentation ou diminution et mouvement local.

Le mouvement, chez lui, est dû à un couple : un pouvoir (ou potentialité) actif, extérieur et opératif, et une capacité passive ou potentialité interne qui se trouve dans l’objet subissant le changement.

L’entité cause d’un changement transmet sa forme ou essence à l’entité touchée.

Par exemple, la forme d’une statue se trouve dans l’âme du sculpteur, avant de se matérialiser par le biais d’un instrument dans la statue.

Pour Aristote, dans le cas où il existe une chaîne de causes efficientes, la cause du mouvement réside dans le premier maillon. Pour qu’il y ait.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles