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Louis Le Nain (~ 1593-1648), La Forge ou, un Maréchal dans sa forge

Publié le 06/12/2024

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« Cyrielle, Juliette Marchand, Breyault L2G9 Sujet : Louis Le Nain (~ 1593-1648), La Forge ou, un Maréchal dans sa forge, 1640-1642, huile sur toile, , 69 centimètres de hauteur sur 57 centimètres de largeur, conservée au musée du Louvre à Paris. En 1863, Sainte Beuve écrivait : « La bonté, l'intelligence et les vertus domestiques peintes sur toutes ces figures sont si parfaites et si parlantes, que l'œuvre attache, réjouit l'œil, tranquillise le cœur et fait rêver l'esprit ».

Roberto Longhi qualifie alors les frères Le Nain de « bons génies de la sympathie humaine ». Ainsi s’inscrit alors dans cette citation l’œuvre que nous présenterons, un tableau peint par Louis Le Nain, de 1640-1642, intitulé La Forge mais parfois également appelé Un Maréchal dans sa forge.

L’œuvre est alors une huile sur toile, mesurant 69 centimètres sur 57 centimètres de largeur, conservée au musée du Louvre à Paris. En effet, les historiens de l'art ont attribué cette particularité au contexte religieux de l'époque.

La première moitié du XVI siècle marque en effet, la fin des guerres de religion, ainsi que l'émergence à Paris d'un intense courant de charité envers les plus démunis.

De fait,les frères Le Nain ont représenté les plus pauvres financièrement ainsi que les paysans avec une dignité, une noblesse et une vérité humaine sans précédent, ainsi, les tableaux paysans et ruraux ont été très importants dans la carrière des 3 frères (Louis, Antoine et Mathieu). Au cours de cette période de 1640 nous pouvons remarquer dans l’histoire de l’art une certaine évolution de la peinture, les peintres sortent ainsi de l’impasse du maniérisme.

Les trois frères passent plusieurs années de formation en province, à Paris, à Fontainebleau et à Florence.

Nous pouvons ainsi en déduire plusieurs étapes analogues dans leur formation, la première étant de 1620 à 1622 à Paris, la seconde en 1629 à Paris également, puis en 1632 lors de la commande des échevins.

L’accent est par conséquent mis sur le rôle de la lumière et de la couleur.

Notre œuvre ne se présente pas comme une continuité du maniérisme.

De par son sujet, à savoir la représentation d'une famille de forgerons, le tableau se rapproche de la scène de genre mais n’a pas de connotation avec le pittoresque .

Le commanditaire de La Forge n’est pas connu, il n’existe pas de documentation claire de cette commande.

Notifions cependant que l’attribution de l'œuvre à Louis Le Nain reste incertaine, effectivement, les frères Le Nain ne signent jamais leurs œuvres mais signent seulement “Le Nain” sans y ajouter de prénom.

La 1/11 touche nous ferait penser que l'œuvre est de Louis Le nain mais elle reste tout de même incertaine, il est possible que Antoine y ai aussi partiellement touché, ou même qu’il en soit l’auteur. Ainsi, Comment La Forge offre-t-elle une représentation humanisée du monde paysan, offrant un témoignage significatif de l’œuvre de Louis Le Nain et de ses frères ? Ce monde paysan est représenté sous l’aspect d’un portrait de famille de par sa composition (I), et ainsi le monde paysan se trouve revalorisé, tout en étant en accord avec les valeurs de cette époque (II).

Enfin, cette scène de genre établit un lien entre le spectateur et le tableau (III). Partie I : Un monde paysan représenté sous l’aspect d’un portrait familiale Louis Le Nain porte une attention très détaillée dans le traitement des individus, ce qui captive l’attention du spectateur (A), c’est ce dont il convient de discuter dans un premier temps.

Puis, la forge se présente comme un élément de composition traité comme décor (B). A) Le détail dans le traitement des individus, captivant l’attention du spectateur Louis Le Nain, certainement grâce à sa formation de portraitiste, connaît l’importance du détail pour transmettre au spectateur un éclat de la personnalité des individus de ses tableaux. En effet, les visages sont très détaillés ,le regard est captivant, il est possible de percevoir une certaine individualité que nous évoquerons plus tard. A travers La Forge, il est possible d’observer que chaque personnage a des éléments détaillés, au niveau des habits notamment. Les enfants semblent être de la même fratrie, cependant ils se distinguent. Premièrement, l'un des enfants a une posture plutôt droite, les mains derrière le dos, ce qui lui donne un aspect solennel pour son jeune âge. A l’inverse, l’enfant à ses côtés semble avoir été interrompu dans le courant d’une discussion. Les mains sur la taille, son attitude, lui confèrent une apparence le distinguant des représentations paysannes habituelles de ce temps.

Dans l’ensemble, les vêtements ne sont pas déchirés, ils sont au contraire bien entretenus et sans raccommodage. 2/11 L’enfant qui se trouve à l’opposé du premier groupe d’enfant comporte les mêmes composantes, cependant son regard est tourné vers le maréchal, où il est possible de décerner une certaine admiration de son travail. Un autre personnage intéressant représenté sous l’aspect d’un “vieillard” regarde la main de l’enfant qui tire sur une ficelle, il est attentif à la scène et semble prêt à réagir si besoin, son regard est sérieux et concentré, les sourcils sont froncés, le regard vif.

Ses rides et sa position assise, montrent qu’ il est plus âgé. La figure qui ressort de la composition est la femme, vétue de blanc, elle semble si nous portons attention à la position de ses bras.

Le voile des mères qu’elle porte lui donne une particularité certaine la distinguant des autres personnages par les silences qui s’en dégagent.

Elle inspire aussi la douceur, par son habits blanc.

De cette façon, elle se distingue réellement du reste du tableau. Et enfin le Maréchal, qui pose son action, était en train d’effectuer les gestes de son métier. En somme, La Forge peut être mise en relation avec une autre œuvre qui reprend ce processus du détail de chaque individu, est par exemple présent dans la Vénus dans la forge de Vulcain, une huile sur toile peinte en 1641 par les Frères Le Nain, de 149,7 centimètres par 116,7 centimètres et exposée au Musée des Beaux-Arts de Reims . L’attention est tournée vers les personnages c’est pourquoi la forge peut apparaître comme un élément de décor . B) La forge, un élément de composition traité comme décor De fait, l’espace intérieur permet de guider le regard du spectateur qui vient se concentrer sur les personnages.

Cet effet se traduit par le choix des couleurs dans une palette assez restreinte avec des coloris de marrons, de gris, des couleurs chaudes, du rouge et des points de lumière qui éclairent les visages.

De surcroît, la disposition des personnages crée un effet de symétrie qui confère à la scène un aspect calme, posé, assez classique. L'intérieur de la forge n’est pas détaillée, et même assez floue.

Le fait que ce soit un intérieur ne laisse pas au regard du spectateur la possibilité de s’évader.

De cela résulte une composition plutôt circulaire, faisant passer l’attention d’un individu à l’autre. 3/11 Tout est concentré sur l’essentiel, c’est-à-dire les différents groupes de personnages que Louis Lenain propose dans sa peinture.

Tout d’abord le couple de forgerons, le vieillard et l’enfant et tout à gauche du tableau les deux enfants. Jacques Thuillier apporte alors son opinion quant aux choix de l’artiste en matière de composition, et nous donne une citation qui peut s’appliquer à La Forge : c’est un tableau “si sobre de moyens qu’en regard un Chardin lui-même apparaît léger et prodigue.” A comprendre sous ce sens, “c’est un tableau si sobre de moyens que si l’on regarde un tableau de Chardin qui est un peintre excellent, le tableau de Chardin nous semblera moins léger et prodigue”. A l’inverse, il est possible de prendre un contre-exemple, une huile sur bois peinte par Nicolas Maes (1634-1639) intitulé La servante oisive et sa maîtresse , réalisée en 1655, faisant 70 centimètres par 53 centimètres et conservée à la National Gallery de Londres.

Nous pouvons décerner le détail des éléments du décor, ainsi qu’une pièce derrière les protagonistes au premier plan, déviant le regard du public. Cette importance donnée à l’individualité des personnages permet à Louis Le Nain de revaloriser le monde paysan en le présentant comme un enseignant de valeurs morales, en valorisant également le geste du forgeron. Partie II : Le monde paysan revalorisé, se présentant comme un enseignant de valeurs morales La forge donne au spectateur une image spirituelle et glorifiée des paysans, imprégné de cette façon d’une influence nordique (A), c’est ce dont il s’agit d’explorer dans une première partie. Puis, ce tableau donne à observer une mise en valeur des métiers artisanaux, traduit par une vérité humaine et morale (B). A/ Une image spirituelle et glorifiée des paysans, imprégnés d’une influence nordique Secondement, le sujet de La Forge est nordique, de par la représentation et l’utilisation des thèmes de la tradition des métiers, ainsi que l’artisanat.

En effet, une forge est un endroit où l’on travaille les métaux avec le feu et à l’aide d’un marteau, c’était une technique artisanale très en vogue à cette époque, utilisant un.... »

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