Il y a t il des règles dans l'art?

« Lorsque l’on observe un musicien, un peintre, ou un sculpteur dans la réalisation de son art, chaque note, chaque geste, chaque coup de pinceau, semble être le fruit de son talent ou d’un élan d’inspiration.

Et cette idée semble d’autant plus juste lorsque l’on observe un pianiste en pleine improvisation, les notes et les accords s’enchaînent de manière imprévisible et pourtant il parvient à produire un ensemble cohérent.

Seulement, si l’on demande à une personne qui ne maîtrise ni le piano, ni le solfège, d’improviser un air, il y a fort à parier que celui-ci soit incapable de fournir un résultat harmonieux.

Il semblerait alors que le novice, ne puisse s’improviser pianiste accompli aux balbutiements de sa pratique. On peut alors se demander : y a-t-il des règles dans l’art ? On appelle règle un principe supposé diriger le raisonnement, un ensemble d’éléments généralement à suivre qui constituent une ligne de conduite à respecter, c’est-à-dire, un ensemble d’actions à suivre ou à ne pas enfreindre pour assurer le bon déroulement des choses, que ce soit dans la réalisation d’une œuvre d’art ou dans d’autres contextes, comme en société. Si l’on reprend l’exemple du pianiste, ce dernier, pour parvenir à interpréter les Etudes de Chopin, doit obéir à certaines règles imposées par la partition, les notes, le rythme, et la position des mains, sans quoi rien ne nous permettrait d’identi er le morceau en question.

Les règles, ici, la partition, lui sont nécessaires dans la production de son art. Lorsque Bacon dé nit l’art comme « l’homme ajouté à la nature » il désigne encore ce qu’évoquent le latin art et le grec techno : tout savoir-faire produisant un objet, satisfaisant de quelque manière que ce soit.

À partir du XVIe Siècle, peintres et architectes revendiquent le nom d’artistes, pour se distinguer des artisans qui ne décident pas librement de leurs productions : l’artiste est alors celui qui s’adonne à l’un des beaux-arts, ou arts exclusivement orientés vers la manifestation de la beauté.

La beauté est pourtant subjective.

Les critères et règles esthétiques ne sont pas les mêmes selon les cultures et les périodes historiques. Nous pouvons alors nous demander comment l’art parvient-il à dissimuler les règles qui le régissent? Une œuvre artistique peut-elle se passer de règles? Dans un premier temps, nous remarquerons que l’art ne se réduit pas à un ensemble de règles. Comment le génie créateur est capable de créer sans codi cation & comment l’absence de règles peut être à l’origine d’innovation. Ensuite, nous verrons en quoi l’expression « dans les règles de l’art » n’est pas anodine, et en quoi l’art comprend des codes et des systèmes.

Nous verrons également comment l’art lui-même peut être à l’origine de codi cations artistiques. I.

L’art ne se réduit pas à un ensemble de règles. A.

L'art semble se passer de règles. Kant nous montre qu'apprendre des règles caractérise la technique et non l'art en posant la question du génie.

La première caractéristique du génie est l'originalité.

Celle-ci est précisément dé nie comme "la capacité de créer quelque chose qui ne correspond à aucune règle spéci que". Les techniciens apprennent un savoir-faire et répètent ce que fait le maître.

En cela, il n'est pas original.

Les artistes, en revanche, sont des créateurs et en ce sens sont libres de toute règle. Kant ajoute aussi que l'art ne s'apprend pas, et qu'aucune explication scienti que ne peut être donnée sur la manière dont l'artiste produit ses œuvres.

Il ne peut donc pas exactement être dé ni par des règles, car il n'y en a pas.

L'art n'est pas une question de science (il n'y a pas de lois), ni de technique spéci que.

Nous savons que certains grands artistes ne connaissaient pas les techniques de leur art.

Van Gogh et Gauguin n'ont pas fréquenté l'école de peinture, mais cela n'enlève rien à leur talent. fi fi fl fi fi fi fi fi fi fi B.

Enfreindre les règles : source de création. Quand Marcel Duchamp élève au rang d’oeuvre d’art des objets ordinaires, détournés de leur fonction première avec ses ready made, en proposant l’idée que toute chose devient oeuvre d’art dès lors qu’elle est transposée dans un musée, il viens rompre avec l’idée antérieure que l’art dois être esthétiquement plaisant.

Il vient apporter une dimension ré ective à l’art, une critique du passé.

C’est grâce au sérieux trop imposant accordé au monde artistique contemporain de Duchamp que l’inspiration de rompre avec les conventions passées et proposé un nouveau C.

S’extraire des règles naturelles Pousser les règles dans leur retranchement peut permettre une originalité créatrice nouvelle. Comme le dit Hegel dans « cours d’esthétique », l’art est la représentation des passions, il est libérateur.

Les dadaïstes cherchent.... »