Histoire de la photographie moderne: années 60-70
Publié le 06/12/2022
Extrait du document
«
FRANCESCO ASCHIERI, Giulio Paolini, D867, 1967, photographie sur toile
[photographie réalisée par la soussignée lors de l’exposition “Renverser ses yeux.
Autour de l’arte
povera 1960-1975.
Photographie, film, vidéo”, au Jeu de Paume, Paris, le 15 octobre 2022]
Cette photographie a été réalisée à Turin en 1967 par le photographe italien
Francesco Aschieri.
Il s’agit d’une photo sur toile, noir et blanc.
Cette image représente un homme, l’artiste italien Giulio Paolini, qui marche et tient
une toile dans sa main.
En effet, l’image n’est pas au point car le sujet est en
mouvement.
L'arrière-plan est urbain, on peut voir des architectures, des voitures et
des troncs d'arbres.
Francesco Aschieri est un photographe italien né à Turin qui depuis les années 1960
a travaillé aux côtés de nombreux artistes italiens tels que Giorgio de Chirico, Lucio
Fontana et Ezio Gribaudo.
En particulier, le photographe a été impliqué dans la
photographie d'œuvres d'art, comme le montrent les photos du volume “Fonderie
Limone".
Novant’anni tra industria e arte", publié en 2012 et consacré aux sculptures
réalisées par Ezio Gribaudo et photographiées par Aschieri pendant les années
1970.
Il a aussi participé à la réalisation d'un film pour l'exposition de Lucio Fontana
à la Martha Jackson Gallery à New York.
L’importance de Aschieri dans le contexte
artistique italien est également attestée par la présence d'une de ses photographies
à la Fondation Federico Zeri, une célèbre photothèque italienne.
Il s’agit d’une prise
de vue photographique du triptyque Madonna col Bambino e i Santi Francesco e
Giovanni Battista, réalisée en 1435 par le Maître Guglielmino.
La photo Giulio Paolini, D867 a été prise par le photographe dans les rues de Turin,
à la demande de Giulio Paolini, un des artistes de l’avant-garde italienne Arte
povera, c’est à dire art pauvre, courant artistique lancé par le critique Germano
Celant en 1967.
Dans les années 1960, les bouleversements politiques causés par les révoltes
étudiantes et les soulèvements contre la guerre ont provoqué un changement dans
la sphère artistique.
Il y a une transformation dans le concept même de l'art, qui n'est
plus seulement esthétisant, mais il a une fonction : communiquer une vision du
monde sur la réalité.
Les artistes de l’Arte povera proposent un art simple, lié au présent.
Il ne s'agit pas
d'un art statique, mais au contraire d'un art performatif, qui comporte une dimension
vitale.
La photographie et l’image en mouvement deviennent les instruments
privilégiés de cette nouvelle démarche artistique, qui «apparaît comme un antidote à
l'œuvre traditionnelle».1
La toile tenue par Giulio Paolini dans D867 c’est une autre photographie prise par
Aschieri en 1965 intitulée Diaframma 8.
Il s’agit d’une image où le photographe
documente une partie du processus de création de l'œuvre de Paolini: c’est le
moment dans lequel l’artiste transporte une toile vierge dans une rue de Turin.2 En
effet, à partir du milieu des années 1960, l’artiste italien fait usage de la
photographie pour se mettre en scène et montrer au public le moment qui précède la
création artistique.
1
Pamphlet de l’exposition “Renverser ses yeux.
Autour de l’arte povera 1960-1975.
Photographie,
film, vidéo” au Jeu de Paume, p.
5
2
Ibid.
FRANCESCO ASCHIERI, Giulio Paolini, Diaframma 8, 1965, photographie sur toile
[photographie réalisée par la soussignée lors de l’exposition “Renverser ses yeux.
Autour de l’arte
povera 1960-1975.
Photographie, film, vidéo”, au Jeu de Paume, Paris, le 15 octobre 2022
«Ce qui a sauvé le musée et ce qui lui a permis d’accéder à l’art sans objet a été le
document.
Il s’agit un enregistrement de l’événement artistique qui a survécu à
l’événement»3.
En ces termes Henry Sayer, éminent professeur américain d'histoire
de l'art, décrit l’importance de la photographie comme instrument de documentation
du processus artistique.
Les fonctions de la photographie, de la vidéo et des films,
qui ont été limitées à l'illustration d'œuvres, à partir des années 1960 se
transforment et deviennent traces de l'action des artistes.4 On en est, donc, l’entrée
de la photographie dans le système de l’art contemporain.
La recherche photographique de ces années «oppose à l’esthétique de l’image une
esthétique du projet»5: la photographie commence à s’approprier des stratégies
conceptuelles, en abordant le travail des artistes.
On peut voir une nouvelle fonction
3
SAYRE H., The object of performance.
The American Avant-Garde since....
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